Aerosmith à Bercy, 29 juin 2010

Ils sont revenus! Après un concert formidable au même endroit en 2007 où il avait reçu un accueil plus qu’enthousiaste, Aerosmith était de retour ce 29 juin à Bercy.
Direction la fosse blindée de monde pour voir ce que ça donne, 3 ans après.

On ne reviendra pas sur la première partie… Où plutôt si.

The Cribs

Oui, revenons-y, car il vaut mieux prévenir au cas où quelqu’un aurait l’idée étrange d’essayer d’écouter The Cribs. Je n’ai pas l’habitude de cracher sur les 1ères parties, tant il doit être difficile de jouer devant un public qui ne vous connaît pas et qui est venu voir quelqu’un d’autre. Mais là…
Un groupe de Rock (sic) comme il doit y avoir des dizaines et des dizaines en Angleterre. Complètement banal. Comme j’ai déjà lu dans une chronique d’album sur un site musical, il vaut mieux être mauvais que banal, au moins on s’intéresse à vous. Mais The Cribs réussit l’exploit d’être banal et mauvais.
Aucune recherche musicale, ils ne savent pas vraiment jouer (ils savent tout juste tenir leurs instruments, mais ça s’arrête là), des refrains minables (en fait, les chansons sont minables dans leur intégralité) et absolument aucun charisme.
Le public leur a bien fait comprendre qu’ils n’étaient pas dignes d’intérêt, et ils l’ont bien compris en quittant la scène et en laissant les guitares près des amplis pour nous coller un bon larsen, ces enfoirés, avant qu’un technicien vienne éteindre les amplis. A la limite, c’était presque plus supportable que ce à quoi nous avions eu droit pendant 40 minutes. Bref…

Aerosmith

Donc, après l’attente la plus longue de tout bon concert (c’est-à-dire entre la 1ère partie et la tête d’affiche), et peu de temps après la traditionnelle ola, les lumières s’éteignent enfin! Du public monte une énorme ovation, un hurlement continu, qui ne s’arrêtera jamais, que ce soit pour applaudir le groupe où chanter les chansons. Un immense drapeau où s’affiche le logo du groupe tombe du plafond pour cacher l’intégralité de la scène, et ainsi débute l’intro. Intro un peu étrange où l’on entend Steven prononcer une sorte de discours… Je n’ai pas très bien compris les origines de ce début de show, mais là n’est pas le plus important. L’intro se termine sur la 1ère chanson de la soirée, alors que le rideau s’échoue complètement devant la scène.

Et là, il faut avouer que débuter un concert d’Aerosmith par “Love In An Elevator”, ça a de la gueule! Mais lorsqu’après ça, on enchaîne (quasiment sans temps mort) avec “Back In The Saddle”, “Falling In Love (Is Hard On The Knees)”, “Eat The Rich”, “Pink”, “Livin’ On The Edge” et “What It Takes”, là on commence à se dire que la soirée est réussie!
Et quelle ambiance dans le public! Quel bonheur de scander avec 18000 personnes les “wo ho, woho yeaah!” de “Love In An Elevator”, le refrain d’”Eat The Rich” et les “livin’ on the edge”!
Et, le plus formidable dans ces 7 titres d’ouverture, c’est “What It Takes” dont les 1ers couplets et refrains ont été chantés à capella, comme sur le live A Little South Of Sanity.
Bien sûr, la désormais traditionnelle guitare double-manche de Joe sur “Livin’ On The Edge” était présente, ainsi que la non moins traditionnelle éructation de Steven à la fin d’”Eat The Rich”!

Les premières 40 minutes furent donc un pur moment de bonheur, malgré un son de guitares bien trop brouillon, une basse soit trop forte, soit trop faible, et la voix de Steven un peu trop en avant (ok, c’est lui le front-man, mais n’oublions pas les autres!). Ces défauts ne s’amélioreront pas de la soirée, dommage.
Par contre, le son de batterie était vraiment au top! Ca sonnait vraiment comme sur le live cité ci-dessus, un vrai régal.

Le premier “temps mort” à mon sens est venu avec “Jaded”. Morceau joué à tous les concerts du groupe depuis la sortie de Just Push Play, et même si elle passe plutôt bien en live, elle est dispensable.

Heureusement, tout rentre dans l’ordre avec le grand classique “Mama Kin”. Et là, le groupe nous offre une version complètement survoltée, avec un solo de guitare durant au bas mot une bonne minute et demi (alors que la version originale se contente de quelques secondes)!!! Merci du cadeau, je n’en revenais pas!

La chanson suivante plaira aux filles: “Cryin’”. C’est la chanson qui a fait découvrir le groupe au grand public (avec l’album Get A Grip, en même temps que “Crazy”, qui ne sera pas jouée ce soir); mais cette ballade est loin d’être mauvaise, alors ne boudons pas notre plaisir.

Suite à cette chanson, Steven nous présente Joey à la batterie, pendant que tout le reste du groupe quitte la scène. Et Joey de commencer à frapper ses fûts. Un frisson me parcoure: je ne reconnais pas d’intro particulière à un morceau de la bande; Steven quitte également la scène; les lumières s’éteignent pour ne laisser que la batterie éclairée… Et là je réalise enfin: depuis 15 ans que j’écoute Aerosmith, 15 ans à regarder des DVD ou des vidéos sur Internet, 15 années durant lesquelles j’ai acheté tous les albums live du groupe… c’est la toute première fois de ma vie que je vois un solo de batterie offert par Joey Kramer!!!
Moment d’anthologie, je décolle pendant 5 bonnes minutes pour ne plus retoucher terre. Sans compter le délire total lorsque Steven revient sur scène pour accompagner son pote dans l’exercice du martelage de fûts (rappelons qu’avant d’être chanteur, Steven était batteur). Joey finira par lancer ses baguettes au public, et terminera sa démonstration en se servant de ses 2 poings pour frapper ses toms, ainsi que de… sa tête!

Le solo se termine finalement alors que personne n’a remarqué la table installée par les roadies, sur laquelle trône la célèbre slide-guitar de Joe. Ce n’est que lorsque retentit le tempo que je réalise que c’est “Rag Doll” qui commence!

Joe restera à l’honneur sur la chanson suivante, la reprise du titre Blues “Stop Messin’ Around” présente sur Honkin’ On Bobo étant chantée par lui-même, Steven se contentant des chœurs et de l’harmonica (et également de présenter son compère Joe “Fucking” Perry).

Maintenant arrive le point noir de la soirée, la chanson dont tout vrai fan d’Aerosmith aimerait se passer: vous avez deviné, je parle de “I Don’t Want To Miss A Thing”. Malheureusement énormément de personnes aiment cette chanson à cause d’Armaggedon et on ne peut plus y échapper depuis la sortie du film.

Heureusement la fin du set se terminera sur une note bien plus positive avec “Sweet Emotion” sur laquelle la plupart du public (y compris votre serviteur) se lachera sur un bon headbanging.
J’ai malgré tout trouvé étrange qu’ils ne jouent pas ce morceau à la toute fin du concert, puisque sont arrivés juste après “Baby Please Don’t Go” (encore une reprise présente sur Honkin’ On Bobo pour ceux qui suivent), et un final démentiel sur “Draw The Line” qu’ils vont faire durer un sacré moment sur le break. Toujours très agréable, même si on est habitué depuis le temps.

Rappel

Le groupe quitte finalement la scène après quelques “Merci Pariss” (avec 2 “s”) et quelques jetés de médiators ou de baguettes (ce qu’ils ont d’ailleurs fait pendant tout le show, la bande n’étant pas radine sur les goodies, Steven ayant même balancé ses lunettes de soleil et plusieurs harmonicas).

Mais personne n’est dupe, les lumières restent éteintes et tout le monde sait qu’ils vont revenir. Mais, tout en restant objectif (Aerosmith est pour moi le meilleur groupe au monde), rarement je n’ai assisté à un tel rappel: les cris du public ont résonné non-stop pendant toute l’absence de la bande; aucun temps mort pendant 2 minutes, un grondement continu!

Tout le monde revient finalement sur scène et Steven s’avance sur l’excroissance de la scène arrivant au milieu du public (il n’a quasiment pas quitté cette place de tout le concert, de toute façon) et nous annonce “Dream On”. Délire totale dans le public, Steven aurait même pu, s’il l’avait voulu, reposer ses cordes vocales et laisser la foule chanter. Rappelons que cette chanson a quasiment 40 ans, apparue sur le tout premier album éponyme du groupe.

Suivront sans temps mort (encore!) le délirant “Walk This Way” où tout le monde se sera arraché les cordes vocales, enchaîné avec le mythique “Toys In The Attic” qui clôturera définitivement le spectacle, la guitare de Joe finissant sa courte vie encastrée dans le ventilateur du bout de la scène.

Espérons qu’avec l’accueil de ce soir, ils ne mettront pas 3 ans à revenir! Quoi qu’il en soit, je serai là, une fois encore.

Set-list

Love In An Elevator
Back In The Saddle
Falling In Love (Is Hard On The Knees)
Eat The Rich
Pink
Livin’ On The Edge
What it Takes
Jaded
Mama Kin
Cryin’
Solo de batterie
Rag Doll
Stop Messin’ Around
I Don’t Want To Miss A Thing
Sweet Emotion
Baby Please Don’t Go
Draw The Line

Dream On
Walk This Way
Toys In The Attic

Membres du groupe

La fée Clochette dans son costume à paillettes: Steven Tyler (62 ans le gars, tout de même!).
San Goku: Joey Kramer (quelle coupe de cheveux!).
Le photographe officiel du groupe: Tom Hamilton.
Maxwell Shefield: Joe Perry (la mèche blanche!).
”Je suis là incognito”: Brad Whitford (bonnet et lunettes noires).

Ce qu’on aurait aimé changer/avoir

Remplacer “Jaded” et “I Don’t Want To Miss A Thing” par “Dude (Looks Like A Lady)”, “The Other Side” ou “Same Old Song And Dance”.
Un peu de feux d’artifices.
Un mixage meilleur, particulièrement pour les guitares.