Nightwish à Paris Bercy, 17 avril 2012

Une sorte d’évènement avait lieu ce mardi 17 avril 2012 au Palais Omnisport de Paris Bercy. Objectivement, on ne peut pas le qualifier d’“évènement de l’année”, comparativement aux 2 shows filmés de Rammstein en mars, ou au futur concert de Metallica au Stade de France (le 12 mai pour ceux qui ne suivent pas).
Mais d’un autre côté, Nightwish jouait ce soir dans la plus grande salle de leur carrière (en excluant les festivals). Un fait assez important pour considérer ce spectacle comme immanquable! Et puis, un concert de Nightwish, ça ne se manque pas de toute façon. Na!
C’était quand même un évènement suffisamment important pour attirer le Petit Journal. Peut-être même qu’on y verra ma tête dans les prochains jours! Et croyez-moi, ce sera plus agréable que le cul qu’ils ont réussi à filmer (tradition du “Petit Journal sur un concert de Metal” oblige): pas très ragoutant. Malade

Eklipse

Et donc après une interminable attente de 1h30 sous la pluie (une pensée pour la bande de malades qui ont dormi sur place, ils se reconnaitront!), suivie d’une autre interminable attente dans Bercy (à ce propos, autant je suis ultra-fan d’AC/DC, autant avoir Black Ice en boucle pendant 2 heures, c’est vite lassant), les lumières s’éteignent.
Un premier groupe de filles très surprenant en ouverture: 3 violonistes et une violoncelliste pour un concert de musique classique(!). Je pense que tous ceux qui n’étaient pas au courant (dont moi) se sont demandé s’ils ne s’étaient pas trompé de date…
Malgré un très bon accueil de la part du public et 2 reprise de groupes connus (“In The End” de Linkin Park *beurk* et une autre, dont j’ai oublié le titre, de Coldplay *parti vomir*), ce fut un peu long. Un genre d’”Apocalyptica du pauvre”, comme je les ai nommées.
Oui bon, j’avoue: on s’est moqué. Mais c’est loin d’être la pire ouverture à laquelle j’ai assisté. Et en plus elles étaient très mignonnes.

Battle Beast

Là ça y est, on découvre la batterie à double grosse caisse, la déco avec des têtes de mort… c’est bon, on se dit que ça va commencer à envoyer du lourd.
Et effectivement, moins de 10 minutes après qu’Eklipse se soit éclipsé (mouahaha), Battle Beast arrive et nous assène ses riffs puissants, sa rythmique tranchante et son chant à la fois varié et maitrisé. Bref ça dépote.
Pendant 45 minutes, ce ne fut que du bonheur pour ce “groupe de Metal à chanteuse” que je ne connaissais pas. Dommage qu’on pense inévitablement à Nightwish ou, dans une autre mesure, à After Forever en les voyant: Heavy-Metal, chanteuse, clavier, second chanteur (à la voix typée Black Metal)… beaucoup de déjà vu. Mais vu leur présence sur scène et leur charisme, on peut espérer une percée sur le devant de la scène un de ces jours.

AC/DC

Bah ouais, pendant la balance, on a encore eu droit à Black Ice
Et, comme c’est la mode en ce moment (Aerosmith, Scorpions, The Offspring, System Of A Down, et même Accept), la scène nous est cachée pendant les préparatifs. Cette fois nous pûmes patienter devant un magnifique… “rideau de PQ”.

Nightwish

Préambule: j’ai pu me baser sur le site Setlist.fm pour retrouver la liste des morceaux joués. Vous pouvez les écouter sur cette page pour revivre le concert pendant la lecture de cet article! Clignement d'œil

Et enfin, à 21h20, les lumières s’éteignent (sur “Spoilin’ For A Fight” – oui, je fais une fixette sur AC/DC). Les premières notes de la boite à musique de “Taikatalvi” se font entendre, tandis que la silhouette de Marco se balançant sur un rocking-chair se dessine en ombre chinoise sur le rideau de PQ, et qu’il entonne sa berceuse.
Après qu’il ait balancé son rocking chair et que cette intro se soit terminée, le début de “Storytime” arrive, en toute logique. Et si vous pensiez que le rideau allait tomber au moment ou explose le riff du morceau, et bien vous vous trompiez! En effet, les 1ers couplets et refrains sont interprétés à l’abri de notre regard, pendant que les morceaux de PQ bandes de papier se déchirent peu à peu (mais vraiment très peu). C’est sur le 2ème couplet que tombe enfin le masque et dévoile le groupe sous les cris et applaudissements du public complètement déchainé (il y a même eu un pit près de moi, ils pensaient probablement assister à un concert de Slayer).

Le décor était principalement fait de bleu (couleur dominante d’Imaginaerum, leur dernier album en date pour les retardataires), avec quelques artworks tirés du disque de chaque côté de la batterie, des tuyaux d’orgue cachant les claviers de Tuomas, et un magnifique écran géant au-dessus de la scène sur lequel défilera pendant quasiment tout le concert des images de manèges et autres montagnes russes (toujours dans le thème du dernier album donc).

Sans temps mort, on enchaine sur “Wish I Had An Angel”; ah bon, en 2ème morceau? Et bien, avec mon esprit analytique infaillible, j’en déduis qu’on ne l’aura pas en final comme c’est la tradition depuis quelques années!
Ca devient presque intenable dans la fosse, et je me retrouve rapidement bien loin de l’endroit où j’étais au début du spectacle! Mais toujours à une distance raisonnable de la scène.

S’en suit “Amaranth” qui, si elle est loin de faire l’unanimité, se voit magnifiée par un break différent de la version studio, et un final prolongé qui la rendent plutôt intéressante à écouter en live.

Vient maintenant la pièce maitresse d’Imaginaerum: “Scaretale”. Formidable sur l’album, elle devient magnifique en live, notamment pendant le “break Maison Hantée de Disney” ou Marco donne de la voix dans un registre encore inconnu pour ceux qui n’ont pas écouté le dernier disque du groupe, et où tout le public participe à grands renforts de “lalala” et de “hou, ha!”.
En parlant du chant, Anette prouve, si besoin en était, qu’elle sait maintenant tirer pleinement parti de ses capacités vocales sur les compositions de Tuomas. Ca ressort d’autant plus sur ce morceau ou elle prend des intonations plutôt inquiétantes, qui étaient totalement absentes sur Dark Passion Play.

Comme vous l’aurez remarqué, ce début de concert ne regroupe que des chansons des 2 derniers albums. En effet, sur les 13 morceaux d’Imaginaerum, 10 seront jouées ce soir!!! Une initiative que je salue, car même si on aurait aimé plus de vieilles chansons (comme “Ghost Love Score” ou “Come Cover Me” qui, je vous le dis tout de suite, n’ont pas été jouées), beaucoup de groupes se contentent d’interpréter uniquement les classiques (hein, on parle encore d’AC/DC?). Nightwish (comme Iron Maiden sur leurs tournées promotionnelles), nous présentent réellement leur nouvelle création ce soir.

Mais quelques anciens tubes s’insèrent tout de même dans le set, comme “The Siren”. Nul besoin de s’étendre, c’est la version qu’Anette s’est appropriée depuis son arrivée au sein du groupe, qui est jouée ce soir.

Un moment de douceur dans ce monde de brut sur “Slow, Love, Slow” (avec Jukka et ses brosses), dont on aurait pu se passer (selon mon avis, que je partage tout de même avec quelques membres du forum Nightwish France).

Le morceau suivant introduit le 6ème membre officieux de Nightwish, Troy Donockley, qui restera un moment sur scène, donnant même de la voix sur certaines chansons.
Petit souci, de mon avis également partagé d’après les retours: hormis “I Want My Tears Back” qui met tout le monde d’accord, la sélection de titres joués avec Troy fut un peu… molle. Jugez plutôt:
– “The Crow, The Owl And The Dove”,
– “Nemo” en version acoustique, donc au tempo trèèès ralenti (à noter une multitude de personnes, dans les 1ers rangs de la fosse, tenant une feuille sur laquelle était dessinée un cœur noir; ça a beaucoup plus à Anette),
– “The Islander” (avec sa désormais traditionnelle mer d’écrans de téléphones, organisée par Marco).
Ca fait beaucoup de morceaux calmes (trop calmes), surtout en ayant eu “Slow, Love, Slow” peu de temps avant.

Heureusement le rythme reprend finalement sur “Last Of The Wilds” qui sera le dernier titre avec Troy pour le moment. Apparemment la farandole organisée n’aura pas eu le succès escompté, dommage.
Justement, concernant l’ambiance, entre 2 chansons Marco nous félicitera car malgré toute la puissance de leur matériel, malgré leurs effets pyrotechniques, malgré la fougue qui les anime pour jouer devant nous ce soir… rien de tout cela n’égale ce que nous leur faisons ressentir, tout ce monde venu rien que pour eux, tout cet amour envers le groupe. Voir Bercy, même rempli à seulement 2/3, a vraiment eu l’air de les étonner et de leur faire plaisir; Marco ne sera pas le seul à nous le faire savoir, Anette nous a aussi fait part de sa joie de voir tant de spectateurs. Sourire

Cela ne fut pas démenti lorsque “Planet Hell” déferla sur le Palais, titre qui marque encore plus que les autres la complémentarité entre Anette et Marco.
A noter, sur quasiment chaque morceau, le déluge d’effets pyrotechniques en rythme avec la musique. On n’est pas au même niveau que Rammstein, mais ça pète bien tout de même!

Les 2 morceaux précédents “Over The Hills And Far Away” (qui verra le retour de Troy et qui clôturera cette partie du show) ne feront pas baisser le rythme; entre “Ghost River” et sa magnifique chorale d’enfant (enfin, c’est une bande enregistrée, hein… ils doivent aller à l’école, les petits!) et l’inattendu “Dead To The World”, on retrouve le Nightwish nerveux qui nous a un peu manqué en milieu de show.
En fait, nous avons failli avoir 3 chansons avant “Over The Hills…”: c’est-à-dire qu’Anette a voulu nous faire chanter une chanson typiquement française… mais que personne ne connaissait; quelque chose qui donnait: “Chanson d’amour, (…?)”. Après coup, il semble que ce soit un titre de Manhattan Transfer. Quoi qu’il en soit, je pense qu’elle a vécu le plus grand moment de solitude de sa carrière! Elle aurait dû se contenter de “Frère Jacques”, comme sur la précédente tournée. Rire à gorge déployée

Et donc, après le dernier titre, le groupe s’enfuit en coulisses, après un “Make some louuuud!!!” de Marco. [Mode ironique ON:] Du bruit? Mais pourquoi donc faire du bruit?

Oui bon, “Nightwish Nightwish”, “woh ho hooo”, “clap clap clap”… bref le groupe remonte sur scène pour un autre moment de douceur (argh!) sur l’instrumental de Jean Sibelius “Finlandia” (considéré comme “le 2ème hymne finlandais”).

Finalement nous n’aurons que 2 vrais morceaux en rappel, qui sont l’autre incontournable d’Imaginaerum “Song Of Myself” (sans la 4ème partie heureusement!) et, en conclusion “Last Ride Of The Day”; quel titre bien choisi pour clôturer un concert, n’est-ce pas?

C’est, cette fois, malheureusement vraiment la fin: le groupe vient nous saluer (et puisque je ne les ai pas tous cité pendant cette review: je vous présente Tuomas, Anette, Marco, Emppu, Jukka, et Troy) et balancer quelques goodies, pendant qu’est diffusé le 10ème morceau d’Imaginaerum joué ce soir, qui n’est rien d’autre que la chanson titre concluant l’album lui-même.

Et… c’est fini! Jusqu’à la prochaine fois… Étoile

 

Setlist

Taikatalvi
Storytime
Wish I Had An Angel
Amaranth
Scaretale
The Siren
Slow, Love, Slow
I Want My Tear Back
The Crow, The Owl And The Dove
The Islander
Nemo
Last Of The Wilds
Planet Hell
Ghost River
Dead To The World
Over The Hills And Far Away

Finlandia
Song Of Myself
Last Ride Of The Day
Imaginaerum