Stratovarius et Sonata Artica au Bataclan (Paris), le 26 octobre 2023

En cette période de vache maigre au niveau des concerts, une double tête d’affiche de grands noms du Power Metal, Stratovarius et Sonata Arctica, pour un prix modique qui plus est, avait tout pour être attirante. Le tout saupoudré d’un groupe français des années 80 sur le retour et exclusif à cette date, Sortilège, et me voilà billet en main.

Et là, patatrac, c’est le drame (oui, j’ai le sens de la formule), nous apprenons la veille que le running order est tout chamboulé et Sortilège, qui devait faire l’ouverture des 2 autres, jouera finalement en dernier, et pendant la même durée. Du coup, qui fait la première partie de qui ?

Il s’agirait, selon une source qui se reconnaîtra (merci à elle pour nous avoir apporté ces éclaircissements), d’une « erreur de comm' » de l’orga (VeryShow) ; le fait que la correction de cette erreur arrive au dernier moment, alors que ça aurait pu impacter négativement les ventes, relève bien entendu du pur hasard. Non ?

En tout cas, j’ai hâte de voir si la salle sera aussi remplie à la fin de la soirée qu’au début…

Le temps n’étant pas des plus accommodants, je pars un peu au dernier moment afin d’arriver lorsque les portes sont déjà ouvertes (j’ai d’ailleurs commencé ce résumé au boulot, avant de partir – allez j’y vais, on se retrouve demain !).

Demain est là, j’ai vu les 3 concerts, alors c’est parti.

Déjà, la file d’attente est très conséquente, ça fait plaisir. Retour au Bataclan pour la première fois depuis 2015 ; point de peur irrationnelle ou de superstition stupide, je n’ai juste pas eu l’occasion depuis la réouverture. La file avance bien, à 18h40 je suis installé en fosse, fin prêt !

Sonata Arctica (18h50 – 19h50)

Après l’intro épico-symphonique de rigueur, on ne perd pas de temps en niaiseries (même si ça ne durera pas) et on se prend un bon « Black Sheep » dans la tronche.

Le groupe sortant bientôt un nouvel album, le passage par le nouveau single était obligé, Tony Kakko (chant) nous présente « First In Line », qui renoue avec le Speed Mélo des débuts, avec une identité moins marquée que les anciens titres malheureusement. Un Tony en excellente forme visiblement, de très bonne humeur et très loquace tout au long du concert.

Mais comme je le disais, les niaiseries commencent, avec « I Have A Right » en premier lieu, pas désagréable bien que répétitive. Ce seront 3 Power Ballades qui nous seront proposées sur ce set d’une heure, ce qui me paraît beaucoup même si « Replica » est mon morceau préféré du groupe (et comporte 20% de up-tempo), que « Tallulah » reste magnifique aussi (Tony nous suggérant malicieusement qu’il y a une petite chance pour que les spectateurs nés à partir de 2002 aient été conçus sur ce morceau), et que cette « série de slows » (ça vous rappelle les booms de votre jeunesse hein ?) est entrecoupée par un « 8th Commandment » bienvenu.

Hormis Tony très souriant sous sa tignasse blanche (naturelle ou coloration ?), on ressent une certaine distance de la part des autres musiciens, à part peut-être Tommy Portimo (batterie) qui garde la banane sur son tabouret qui semble monté sur ressorts. Pasi Kauppinen (basse) remporte la palme de la tronche la plus tirée de la soirée, tandis que Henrik Klingenberg (clavier) et Elias Viljanen (guitare) ne font que de rares incursions devant la foule pendant leurs solos. Malgré ça l’ambiance est chaude grâce à toutes les vieilleries jouées ce soir, mais c’est dans les vieux disques qu’on fait les meilleurs titres et de gentils pogos se mettent en place au fur et à mesure, et encore plus sur la dernière chanson (ou pas ?) du spectacle : l’immense classique « Full Moon ».

Peu de suspense avec un set si court, le groupe revient moins d’une minute plus tard pour encore plus de Speed Mélo avec « The Cage », avant de finir sur le classique de clôture « Don’t Say A Word », sans oublier : What do we need ? « VODKA !!! »

Ouf ! Ayant beaucoup d’appréhension à revoir Sonata Arctica à cause de leurs dernières prestations en demi-teinte (et je suis gentil), il faut avouer qu’ils ont bien assuré ce soir grâce à, ne nous mentons pas, une setlist plus ancienne que d’accoutumée.

Setlist de Sonata Arctica

Lors du démontage, je découvre avec stupeur que la grosse batterie cachée sous un drap noir n’est pas celle de Stratovarius, qui utilisera la même que Soanata Arctica ; le scandale continue. Rolf Pilve (batterie) s’occupe lui-même des réglages comme d’habitude, sauf pour le changement de déco des grosses caisses.

Stratovarius (20h20 – 21h15)

Après l’intro épico-symphonique de rigueur, la chanson-titre du dernier album Survive déboule à fond la caisse, ce qui n’est pas une mauvaise idée en soi puisque les « oh oh oh » sont facilement assimilables même par ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de l’écouter. Et il faut dire que, contrairement au groupe précédent, Stratovarius peut se targuer ne pas avoir sorti d’album réellement mauvais depuis un sacré bout de temps !

Ils vont tout de même appliquer ce que j’appelle maintenant la « recette Lordi », à savoir alterner un titre du dernier album avec un vieux classique, histoire de ne pas ennuyer les cancres. Donc entre les très biens choisis « World On Fire » et « Frozen In Time » (ce dernier album est décidément très bon), c’est le sautillant « Eagleheart » qui viendra nous chauffer doucement, avant de lancer définitivement les pogos sur « Paradise ».

Un peu surpris de ne pas voir Lauri Porra à la basse, Timo Kotipelto (chant) nous apprend au cours de la soirée qu’il a dû s’absenter pour une raison que je n’ai pas comprise. Son remplaçant assure néanmoins parfaitement le job, et avec le sourire. Le reste du groupe est, comme à son habitude parfaitement carré, Matias Kupiainen (guitare) et le légendaire Jens Johansson (clavier) se complètent à merveille, et je constate avec étonnement que Matias… sourit ! Oui, il sourit, chose que je ne l’ai jamais vu faire lors des 4 concerts précédents auxquels j’ai assisté. Rolf, dans le groupe depuis 11 ans maintenant, assure parfaitement le remplacement du boss Jörg Michael alors que je le trouvais moins carré sur les dates précédentes.

Quant à Timo… wahou ! Il est incroyable. Il a rajeuni physiquement de 10 ans (en rasant son bouc un peu ridicule), mais vocalement aussi ! On le voit lutter pour tenir les notes les plus hautes, mais il les tient ! Stupéfiant, réellement, et il semble avoir un meilleur contrôle de son souffle, aussi. Vraiment la grosse bonne surprise de la soirée.

Bon, maintenant que les titres du nouvel album sont passés… Lors des résumés des 3 derniers concerts d’Helloween, j’ai évoqué cette impression de se faire rouler dessus par un 33T pendant le « Kai’s Medley » ; ça ne durait que 15 minutes. Alors maintenant, imaginez : « Father Time », « Black Diamond », « Unbreakable » et « Hunting High And Low » : oui, c’est toute la fin du concert, un véritable rouleau compresseur, des pogos à n’en plus finir, tout le monde est épuisé après ça, mais heureux ! Etrangement, c’est « Unbreakable » qui remporte la palme de l’ambiance la plus chaude, alors que c’est le morceau le moins « classique » (mais Nemesis est quand même une sacrée machine à tubes, malgré son son de caisse claire dégueulasse).

Timo lance le fameux concours de qui gueulera le plus fort sur « Hunting High And Low », nous mettant en compétition avec l’Allemagne, la Suisse et l’Italie ; on ne saura jamais qui a gagné.

Pas de rappel probablement par manque de temps, mais ce court concert fut incroyable. Je me demande vraiment comment l’on pourrait espérer faire mieux après ça…

Setlist de Stratovarius

Sortilège (21h32 – 22h35)

Avant de balancer mon « Je vous l’avais bien dit », j’attends quelques minutes… mais quand le concert commence, je constate ce que j’avais prédit : beaucoup de monde est parti après Stratovarius. Pas mal de gens (y compris moi) semblent être restés par politesse et assistent au concert de loin ; en évaluant l’espace entre les gens dans la fosse et le nombre de sièges libres dans les gradins (gradins qui étaient annoncés complets quelques semaines avant le concert), je dirais qu’un bon tiers du public s’est éclipsé. Encore une fois, Sortilège n’y est pour rien, mais l’orga est à blâmer : nul doute qu’il y aurait eu plus de monde s’ils étaient passés en ouverture, comme cela aurait dû être.

A cause du public moins dense et de la prestation époustouflante de Stratovarius, j’ai l’impression d’assister à un after de luxe. Oui je dis bien « de luxe », car malgré tout nos amis français sont loin d’être ridicules malgré un son digne de – justement – premières parties (il était nickel sur les 2 autres groupes). Heureusement les premiers rangs de la fosse sont très motivés, et l’ambiance là-bas grimpe progressivement tout au long du show, jusqu’à la marée de pogos sur la fin.

Je connais très peu le groupe, mais les musiciens sont vraiment excellents, et Zouille le chanteur possède un incroyable organe. Bon, le look et le style musical détonne un peu après 2 heures de Power nordique, mais on ne s’ennuie pas grâce aux titres bien choisis, notamment quelques-uns que j’avais repérés comme très bons lors de mes révisions pré-concert : « Le sacre du sorcier », « Attila » (avec Stéphane Buriez de Loudblast en invité), ou « Messager » et bien sûr « Sortilège » qui clôturent la soirée. Avant ces 2 derniers morceaux, Zouille annonce « Phoenix », mais ce n’est pas celle de Stratovarius, dommage (humour, pas taper !).

Malgré mon agacement suite à l’ordre de l’affiche totalement chamboulé, et ayant fait la part des choses car Sortilège n’est en aucun cas fautif, il faut dire que c’était un bon concert. Mais « bon », c’est moins bien qu' »incroyable », et Stratovarius a vraiment été incroyable. Désolé Sortilège, mais je persiste à dire que votre place était en ouverture.

Soyons positifs, il n’est même pas 23h que je grimpe déjà dans le métro. Je serai de retour chez moi relativement tôt pour une fois (à mon âge, c’est appréciable).

Setlist de Sortilège

Rammstein au Stade de France, le 22 juillet 2023

Imaginez (histoire totalement fictive), nous sommes en 1999, un pote vous montre le DVD, filmé à Berlin au Wuhlheide, d’un groupe qui, selon lui, commence à être connu en vous disant : « Mec, eux dans 20 ans, ils rempliront le Stade de France » (ou peut-être a-t-il dit le Parc des Princes, puisque la construction du SdF s’est terminée 2 ans auparavant, mais passons).

Forcément, vous rigolez : du Metal dans le plus grand stade français ? Avec des mecs bodybuildés et maquillés avec de la peinture argent, qui chantent en allemand en rrroulant les R, sur des rythmiques martiales qui donnent envie de marcher d’un pas qui nous rappelle les moins glorieuses heures de notre Histoire ? Jamais !

24 ans après (tolérons une marge d’erreur sur les prévisions de notre pote) et tout amalgame fasciste balayé depuis longtemps, après avoir gravi les échelons français à Nîmes, Bercy, puis la Défense Arena, Rammstein remplit notre Stade National en 2 semaines. Même le plus grand groupe allemand au monde, Scorpions, qui est pourtant plus accessible, connu de tout public et qui chante en anglais, n’a jamais pu faire mieux que Bercy. Vous l’auriez imaginé ?

Nous voici donc à 18h à l’entrée du Stade avec un Ivo étonnement motivé, organisé et ponctuel. Après avoir laissé nos bouchons de bouteille à l’entrée (alors que les sandwiches passent sans problème, allez comprendre), l’attente commence, assez longue car la première partie est annoncée à 20h seulement. Néanmoins le temps passe plutôt vite grâce à la sympathie de nos voisins de fosse, cette dernière se remplissant d’ailleurs assez vite.

De notre côté, nous sommes vers le milieu du Stade, légèrement côté cour ; en fosse normale bien sûr, pas Or, car même pour Rammstein les prix commencent à s’envoler. À voir sur la prochaine tournée.

Abélard (20h – 20h40)

J’ai quand même une sacrée impression de déjà vu, en rappelant à mes souvenirs le concert à la Défense Arena en 2019 : la scène, bien que 3 fois (au bas mot !) plus grande, est identique, la musique d’attente est uniquement composée de morceaux de Rammstein (+ les vidéoclips sur l’écran derrière la scène, mais uniquement les images), et en première partie, nous avons encore un duo de pianistes qui vont jouer… du Rammstein, sur une petite scène à ma droite au milieu de la fosse. Bref, tout pareil qu’il y a 4 ans, en plus grand.

Et tout comme le duo Jatekok jadis, les 2 françaises d’Abélard ont bien du mal à capter l’attention des 80000 personnes présentes, malgré leur talent. Autour de nous ça discute beaucoup sans trop écouter, d’autant plus que le son est loin d’être assez puissant pour couvrir les voix de nos voisins, et ces 40 minutes se résumeront surtout à un blind test géant pour tenter de reconnaitre les morceaux.

Les 2 filles semblent malgré tout contentes de jouer à domicile, et des applaudissements polis concluent chaque chanson.

Setlist d’Abélard

Le break entre les 2 concerts sera beaucoup plus intéressant, emmené par le caméraman se trouvant à notre droite, sosie presque parfait d’Etchebest. D’autres ne tarderont pas à remarquer cette ressemblance, et voilà que la foule se met à scander « Philippe, Philippe ! » Celui-ci se prend au jeu et s’improvise chauffeur de salle, nous faisant crier et applaudir, et organisant un concours de qui réagira le plus fort à ses injonctions. Une petite récréation bienvenue, surtout que la tête d’affiche aura un petit quart d’heure de retard.

Rammstein (20h13 – 23h30)

Après un faux départ lorsque nous avons vu les écrans s’allumer 10 minutes auparavant, le show commence enfin, agrémenté d’un joli « Baisse ton téléphone fils de pute ! » de la part d’un voisin quelques rangs derrière, que je soutiens à 100%. Cette fois, contrairement à 2019, l’entrée en scène est digne de la réputation du groupe : l’écran central flanqué du logo « R+ » s’élève de la même façon, mais une fois en haut, les choses changent : la caméra dézoome en partant de l’intérieur de la bouche de Till Lindemann (chant) avant de le montrer de plein pied ; son image descend en même temps qu’une plateforme qui était cachée derrière l’écran, plateforme où il est juché (le vrai Till, cette fois !). Pendant que ses collègues s’installent sur scène et qu’il est toujours à mi-hauteur de la tour centrale de la scène (autrement dit à mi-hauteur du Stade, soit une bonne trentaine de mètres tout de même), il entonne alors le « psaume » d’intro de « Rammlied », un choix très judicieux pour un début de concert de Rammstein, ma foi.

Hormis Christoph Schneider (batterie), tout le monde sera aligné sur scène face au public pour ce 1er morceau, maquillés ou déguisés comme des voitures volées, avant que chacun n’aille trouver sa place habituelle à partir de « Links 2-3-4 » qui nous entraine Ivo et moi dans un pogo relativement soft par rapport à mes appréhensions ; rien d’assez violent pour mettre en image « Bestrafe Mich » placé en 3ème position. Il y a bien longtemps que je n’ai pas assisté à un concert avec un son dégueulasse, eh bien c’est une nouvelle fois le cas ici : c’est propre, clair, ni trop fort ni pas assez, quand on connait les conditions sonores d’un show en stade, je félicite les ingénieurs allemands qui font ce soir un boulot exemplaire !

Étant trop vieux pour ces conneries, nous sommes bien contents de voir les pogotteurs migrer vers l’avant pendant « Giftig », qui sera le premier extrait du dernier album Zeit de ce soir. Avant un enchainement de titres récents, « Sehnsucht » et « Mein Herz Brennt » provoquent de nouveaux remous, le public s’époumonnant sans retenue sur cette dernière, avec quelques petits silences musicaux judicieusement placés à la fin de chaque phrasé, ce qui fait son petit effet tant l’improvisation est rare chez Rammstein.

La pyrotechnie, plutôt timide jusqu’à maintenant, se réveille doucement dans le landau géant illustrant « Puppe », magistralement interprété par Till qui retranscrit parfaitement le côté malsain du morceau, et qui se conclut par une pluie de confettis noirs. Bien qu’il soit thématiquement et musicalement intéressant, ce titre marque le début du ventre mou du spectacle, c’est-à-dire l’enchainement de chansons des 2 derniers albums, bien moins marquants que les précédents ; attention, il ne s’agit que de mon avis, hein ! Et comme si cela n’était pas assez ennuyeux, « Angst » et « Zeit » sont suivis du fameux remix électro de « Deutschland » par Richard Z. Kruspe (guitare, enfin d’habitude) perché sur la plateforme centrale et tout emmitouflé d’un magnifique (hum…) manteau de fourrure blanc, pendant que ses comparses chorégraphient péniblement sur scène déguisés en bonhommes bâtons.

Heureusement cela ne dure pas, et la vraie version du morceau est enfin jouée, oasis d’énergie bienvenu au milieu de ce désert d’ennui. Un ennui qui revient malheureusement à la charge avec « Radio », mais très vite, oh oui très très vite éclipsé par le titre que j’attends à chaque concert des allemands : « Mein Teil ». La marmite fait son entrée habituelle, Flake (clavier) se cachant malicieusement dedans ; mais Till n’est pas dupe, il veut le cuire, et il le cuira pendant le break en milieu de chanson. Et c’est là que ça devient intéressant : à chaque tournée le chanteur « level up » son matériel. Au début il y avait le petit lance-flamme. Ensuite, il y a eu le gros lance-flamme, que Till est obligé de tenir à deux mains. Et cette fois, surprise, c’est carrément un canon géant qui sort de scène ! Et le chanteur ne se gêne pas pour arroser son « ami » claviériste avec des jets de flammes qui font bien 10m de long ! J’en viens à me demander ce qu’ils vont trouver pour la prochaine tournée…

Le temps pour Flake de sortir de sa marmite et de se relever près de son clavier, et « Du Hast » est lancé en même temps que quelques feux d’artifice, ainsi que des pogos à quelques mètres de nous. L’ambiance est définitivement revenue, le public est de bonne humeur et certains rigolent pour un rien (genre le couple à côté quand je fais semblant de siffler entre mes doigts sans y arriver, ça leur a fait 5 bonnes minutes).

Et pour finir cette première partie de spectacle, malgré les 22 ou 23° c’est un gros coup de chaud que nous prenons sur « Sonne » et ses jets de flamme de plusieurs mètres de haut devant, autour et derrière nous, sur scène et sur les colonnes de retour disposées sur la pelouse du Stade. Impressionnant !

Après un rappel assez long, mais meublé par Philippe le caméraman, c’est le retour d’Abélard sur la petite scène à gauche pour « Engel » interprété très sobrement, uniquement en piano-voix par toute la troupe. Nouveau fou rire des voisins parce que je regardais la scène principale comme un débile, n’ayant pas vu ce qu’il se passait réellement. Mon excuse que c’était pour lire les paroles sur l’écran n’a pas été acceptée ; mais je pense que ça va s’ajouter à la longue liste d’anecdotes de concerts que l’on aime à se rappeler chaque fois que l’on se croise avec Ivo et/ou Vincent. Sinon, assez déçu de ne pas voir Till arborant ses ailes métalliques, et un peu jaloux de Richard qui ne se gêne pas pour aller taper la bise aux 2 jolies pianistes.

Une fois tout le monde rapatrié par bateau gonflable sur la vraie scène, « Ausländer » augmente progressivement le rythme avant l’explosion « Du Riechst So Gut », avec son refrain facilement assimilable et repris en chœur par 80000 voix, tel « Mein Herz Brennt » et « Mein Teil » plus tôt dans la soirée ; à noter parfois quelques incitations à nous faire chanter de la part de Till, fait assez rare pour être noté. La suite est beaucoup plus calme avec « Ohne Dich » qui verra le groupe disparaitre une nouvelle fois pendant quelques minutes, le temps pour Till d’enfiler son « cartable lance flammes en forme de paon » pour un « Rammstein » aussi lourd que puissant.

Et avant un final épique, la chanson avec laquelle Ivo m’a soûlé tout le long du trajet : « Ich Will » ; il aurait été déçu qu’ils ne la jouent pas, mais je l’aime aussi, bien qu’à chaque fois me viennent en tête des images de Winnie l’Ourson (ceux qui avaient internet au début des années 2000 comprendront).

Pour terminer, point de « Frühling In Paris » un peu redondant à force, mais un morceau du dernier album tout à fait adapté : « Adieu ». Good bye, auf Wiedersehen, chantons nous tous ensemble pendant que d’autres confettis, blancs cette fois, nous tombent dessus telle une neige d’été. Adieu, jusqu’à la prochaine fois, peut-être en gradins car je me dis qu’on doit mieux en profiter d’un peu plus haut, si ce n’est pas trop cher (t’as de l’espoir, mec !).

Après un salut solennel, genou à terre, des 6 allemands, ainsi que des remerciements sincères de Till, le Stade commence à se vider sur fond de… Rammstein, oui encore, pendant que défile le générique de fin sur l’écran. Etrange sentiment d’être content que ça se termine car nous sommes éreintés, tout en se disant qu’on en aurait aimé un peu plus, malgré ce show généreux de 2h15 !

Setlist de Rammstein

J’ai quand même cette impression amère que jamais je ne reverrai un concert de Rammstein aussi puissant que Bercy 2012 ; ceux qui n’y étaient pas, jetez un coup d’œil au Blu-ray, c’était le meilleur concert de ma vie (tous groupes confondus), et même en relativisant, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçu. Et puisque j’en suis à râler, « Feuer Frei! » et « Keine Lust » nous ont beaucoup manqué ! Mais trêve de snobisme, on en a quand même sacrément eu pour notre argent !

Delain au Trabendo (Paris), le 25/4/2023

Décidément très indécis (quelle belle tournure de phrase merdique pour un début d’article !) en ce moment concernant les concerts, me voilà roulant à 12h23 vers le Auchan le plus proche afin acheter ma place pour Delain ce soir, convaincu par Rosa et son mari vendredi dernier, influençable que je suis.

De base pas motivé pour y aller suite au remaniement total du groupe par Martijn Westerholt (clavier et leader), incluant surtout Charlotte Wessels, la meilleure chanteuse du monde (je le clame haut et fort), je dois dire que l’écoute du dernier album Dark Waters m’incite à laisser une chance à ce presque tout nouveau line-up ; « presque » car tous les nouveaux musiciens sont en fait des anciens.

Me voilà donc à l’entrée du Trabendo, que je n’avais pas foulée depuis octobre 2016. Coup de vieux. Il est 19h, il y a une assez longue file mais ça avance vite et me voilà au 5ème rang vers 19h15. Il n’y a absolument aucun réseau dans la salle, donc mon SMS à Rosa ne passe pas et on ne se retrouvera que pour le chemin du retour. J’observe que la moyenne d’âge est plus élevée que la semaine dernière ; le Sympho-Pop-Metal attire plus les vieux que le Power Militaire !

Xandria (19h48 – 20h25)

Pour coller au style musical de la soirée, c’est donc un groupe de Metal Sympho qui ouvre pour Delain. Malgré les pauses, reformations et changements de musiciens (eux aussi !), Xandria est en activité depuis très longtemps, bien que leur premier album ne soit sorti « que » en 2003. Cette tournée est l’occasion de présenter leur nouvelle chanteuse, Ambre Vourvahis ; étant gréco-française (ou franco-grecque ?), la communication avec le public est grandement facilitée. Après le premier morceau, celle-ci nous apprend donc que le batteur du groupe, Dimitrios Gatsios, a été obligé de s’absenter pour raisons familiales et qu’ils ont donc dû trouver un remplaçant, Nico, en 24 heures. Chapeau bas à ce dernier qui, même s’il commet quelques « pains » inévitables, assure l’entièreté du show de façon magistrale simplement en suivant les partitions.

Le son, exécrable au début, s’améliore bien rapidement et le groupe allemand, qui a beaucoup de fans en fosse, remporte un véritable triomphe. Il faut dire que les morceaux choisis sont taillés pour la scène, les musiciens sont sympathiques et Ambre, en plus d’être magnifique (à ajouter à la longue liste des belles gosses du Metal), possède la capacité de chanter à la fois en chant clair, lyrique mais également growlé !

Parmi les groupes qui me sont inconnus, il s’agit clairement de l’une des meilleures premières parties auxquelles il m’a été donné d’assister.

Setlist de Xandria

Delain (20h57 – 22h33)

Après une intro typique de Metal Sympho, les néerlandais font une entrée fracassante sur « The Cold », extrait de Dark Waters. Appliquant la « recette Lordi » de vendredi dernier, ils vont alterner les anciens titres avec ceux du dernier album. Le public n’étant pas encore tout à fait familier avec, cela reste une bonne idée, et effectivement la foule se réveille un peu plus avec les « ho ho ho » de « Suckerpunch ».

Mais déjà au 2ème titre, je dois me rendre à l’évidence : Diana Leah, elle m’énerve. Oui elle m’énerve car elle chante presque aussi bien que Charlotte ! Et moi j’étais venu ici pour constater que Delain sans Charlotte, c’est nul ! Je n’étais pas censé passer un bon moment ! Au moins Martijn n’a pas fait son Tuomas Holopainen et a pris soin de choisir une vocaliste qui a la même tessiture de voix que celle d’avant. Tout juste peut-on débattre sur le fait qu’elle est un peu moins charismatique, ça viendra peut-être avec le temps ; mais force est de constater qu’elle est loin de faire pâle figure au sein du groupe, et je dois bien avouer que je suis conquis (de plus elle est magnifiquement belle, elle aussi, il fallait que ce soit dit !).

Revenons à la setlist, après « Burning Bridges » et « Invidia », ce sont donc 6 titres du dernier disque qui sont joués, dont « The Quest And The Curse » et « Underland », alternés avec les classiques « April Rain » (qui fait réagir le public comme jamais dès les premières notes) et « The Hurricane ». Bonne idée de varier les tempos, entre chansons à headbang et moments plus calmes : même si aucun pogo ne débutera ce soir (le Trabendo n’est visiblement pas totalement rempli), ça permet de souffler un peu.

Les lumières sont dans la même optique (haha), entre halos bleutés relaxants et stroboscopes acharnés, selon le rythme imposé par Sander Zoer (batterie). A ce sujet, les pieds de micros, supports de toms et grosses caisses (flanquées du colibri « masquàgazé ») éclairés participent à l’ambiance visuelle, marque de fabrique de Delain ; bref c’est très beau !

Ronald Landa (guitare) et Ludovico Cioffi (basse) s’étant partagé les growls sur ce début de concert (avec un joli gauche/droite sur « The Quest And The Curse »), il est temps maintenant d’accueillir un invité, Paolo Ribaldini, qui participera non seulement aux 2 morceaux du dernier album sur lesquels il est crédité, « Beneath » et « Queen Of Shadow », mais qui prendra également la place de Marko Hietala sur « Your Body Is A Battleground » et « The Gathering ».

Il quitte la scène après une grosse ovation, pour que la soirée se termine avec des classiques : « Don’t Let Go », « Moth To A Flame » pour en terminer avec le dernier album, et « Not Enough ».

Mais effectivement it’s not enough, et après un faux rappel de même pas une minute, l’énorme intro de « Mother Machine » retentit, suivie de son riff assassin, de quoi se décrocher une dernière fois les cervicales. Paolo revient une fois encore à la place de Marko sur « Control The Storm ». Je me demande quand même comment ces invités ponctuels occupent leur temps en tournée, en attendant d’entrer sur scène…

Et pour finir, ce ne sont pas un, mais deux invités qui arrivent sur scène : les enfants de Ronald, sa fille étant apparemment choquée que son père emploie des gros mots lorsqu’il s’adresse au public. Ils resteront jusqu’à la fin de l’inévitable « We Are The Others » qui clôt en beauté cette soirée-test du « nouveau Delain », test remporté haut la main ; ça m’énerve !

Pas de distribution de goodies malgré des saluts interminables, tout comme les applaudissements du public qui ne s’arrêteront que lorsque tout le monde aura quitté la scène.

Bref, Delain sans Charlotte c’est nul, mais s’ils reviennent à Paris, je serai obligé d’y retourner. Merde !

Setlist de Delain

Epica & Apocalyptica au Zénith (Paris), le 7 février 2023

C’est dans un était d’esprit plutôt serein que je me dirige aujourd’hui vers le Zénith, où je me rends compte que je n’avais plus mis les pieds depuis un sacré moment (novembre 2017 à priori). Esprit serein oui, compte-tenu des grèves de transports annoncées ; malgré tout, le RER et les 2 métros arrivent à quai en même temps que moi, que demande le peuple ? Si seulement le retour avait pu se passer de la même façon…

Petite parenthèse, Vince qui devait venir avec moi, ne sera pas de la partie, car il pensait avoir une place, mais en fait… non ! Cherchez pas, c’est Vince. Quant à Ivo, il devrait récupérer son permis bientôt ; mais qu’ai-je donc fait pour avoir des potes de concert comme eux ?

Les portes ouvrent à 17h30 indique le site du Zénith, mais le premier groupe ne doit faire son apparition qu’à 18h40, donc je me présente sans me presser vers 18h20, pour me placer à 4-5 mètres de la scène seulement. Pas trop de monde en fosse pour le moment, les gradins sont également très clairsemés et la partie haute est fermée. Ajouté à ça qu’il restait des places en vente le jour même, je me demande si le Zénith n’est pas un chouilla trop grand pour Epica, même accompagnés de légendes comme Apocalyptica. Pourtant il me semble qu’il y avait un peu plus de monde lorsque les néerlandais étaient accompagnés de Powerwolf. Ça ne m’étonnerait pas que la prochaine tournée se fasse à l’Élysée Montmartre…

Wheel (18h40 – 19h18)

Quelle ponctualité ! A l’écoute des premiers morceaux nous sommes plusieurs, semble-t-il, à trouver étonnant un tel choix d’ouverture pour des têtes d’affiches si… rythmées. En effet, Wheel semble se spécialiser dans le Rock Alterno-atmosphérique : le tempo est trèèèèès lent, et ça me fait beaucoup penser à des chansons que l’on entend dans les séries américaines, quand un évènement triste vient de se produire.

Malgré l’implication des musiciens je n’arrive pas à trouver ça très intéressant. Quelques têtes remuent dans le public sans grande conviction. L’accueil du public est néanmoins poli avec des applaudissements entre chaque titre et quelques cris et bras levés à l’invite des membres du groupe. Mais je dois avouer être soulagé lorsque la dernière (et longue !) chanson se termine.

Setlist de Wheel

Apocalyptica (19h40 – 21h)

Je tiens à signaler la présence d’un morceau du groupe Threshold (« Lost In Translation ») pendant l’attente, fait assez rare pour être souligné, ce groupe étant injustement méconnu. Bref…

Je m’excuse par avance, mais je dois être l’un des rares Metalleux à ne pas être emballé par Apocalyptica. J’apprécie l’originalité, je reconnais le talent, mais je n’arrive pas à accrocher ; certains morceaux trop saturés sont même à la limite de l’écoutable pour moi.

Cela dit, force est de reconnaître que je ne m’ennuie pas pendant le concert. Il y a des titres instrumentaux, d’autres chantés, le chanteur prend la place du batteur sur un morceau, c’est très entrainant (surtout après Wheel), l’écran géant diffuse des jolies images ; en plus les musiciens ont tous l’air très sympas et heureux d’être ici, Eicca Toppinen discute beaucoup avec le public… non vraiment, c’est un excellent moment que je passe.

Gros rire intérieur en entendant mes voisins de fosse discuter technique : « C’est vachement dur à jouer, le violoncelle, ils n’ont pas de tablatures sur leur manche. » Alors monsieur, cette phrase ne veut absolument rien dire : ça s’appelle des frettes.

Bien évidemment, c’est l’apothéose lorsqu’ils jouent ce pour quoi ils ont fait le buzz : les chansons de Metallica. Malheureusement, tout le monde attendait « Master Of Puppets », mais nous n’avons eu « que » « Nothing Else Matters » et « Seek & Destroy ».

Donc oui, j’avoue, même si je n’apprécie pas Apocalyptica sur album et que je n’irai sûrement jamais les voir en tête d’affiche, ils méritent leur statut. Bravo.

Setlist d’Apocalyptica

Epica (21h30 – 23h05)

C’est le grand déménagement, la scène est entièrement défaite puis reconstruite ; on se croirait en festival. Je m’amuse d’ailleurs de voir que la batterie des néerlandais est moins imposante que celle d’Apocalyptica.

Epica, pour la 7ème fois, c’est pour moi un peu l’équivalent symphonique d’Accept ou Deep Purple : jamais réellement surprenant malgré quelques titres pas forcément attendus, jamais impressionnant visuellement, mais toujours un excellent moment.

Je ne suis donc pas surpris d’entendre l’intro du dernier album Ωmega, « Alpha – Anteludium » accompagné de jolies lumières et du logo « Epica » inscrit sur l’écran géant et sous-titré avec la date du jour, avant d’enchaîner bien évidemment sur « Abyss Of Time – Countdown To Singularity », qui est je dois dire un titre parfait pour une ouverture de concert, tout enrobé de jets de flammes.

Point de pogo ni de mosh pit, et ça durera jusqu’au morceau final ; la foule est probablement trop éparse.

Les 3 derniers albums seront mis à l’honneur, déjà avec « Essence Of Silence », extrait de The Quantum Enigma, placé en 2ème position des shows depuis plusieurs années maintenant. On reste sur cet album avec « Victims Of Contingency », puis « Unchain Utopia » que je trouve assez anecdotique de mon côté, je suis donc un peu déçu qu’ils continuent à l’inclure à leur setlist (ainsi que le morceau final, qui mériterait de laisser sa place à un titre plus épique).

Petite nouveauté inattendue, « The Final Lullaby », extrait de l’EP The Alchemy Project, mais sans le groupe Shining derrière. Après ça, les titres alternent le rapide et le lent, d’abord avec le monumental « Fools Of Damnation (The Embrace That Smothers, part IX) » et sa partie instrumentale absolument géniale en milieu de morceau et son final interminable qu’on n’a… pas envie de voir se terminer ! Le meilleur moment du concert pour moi. Vient ensuite, dans la catégorie « lent », « The Skeleton Key » du dernier album, que j’aime beaucoup en version studio, mais qui aurait mérité d’être remplacé par une chanson un peu plus entrainante (« Seal Of Solomon » ou « Freedom – The Wolves Within » par exemple).

Après ce morceau on enchaîne d’autres titres d’Ωmega, avec « Rivers » introduisant une surprise qui n’en est pas vraiment une : le retour d’Apocalyptica sur scène pour un duo ; oui on le voyait venir, mais ça fait plaisir quand même, pour un petit moment intimiste.

On réaccélère légèrement le rythme avec « Code Of Life » et son refrain facilement assimilable, puisqu’il consiste à crier « Vitaaaaaa » entre chaque phrasé de Simone Simons. Et même si les autres musiciens s’en donnent à cœur joie au micro, l’effet « chorale d’enfant » me fait douter du côté live de la chose.

Petit aparté sur les musiciens, tiens : sur scène, Epica se distingue vraiment des autres groupes par leur complicité. C’est flagrant et ça fait plaisir, ils sont tous sans cesse en train de se balader pour rendre visite à leurs compères à l’autre bout de la scène, le sourire aux lèvres, et à rigoler ensemble. La cohésion du groupe n’est vraiment pas simulée et c’est un vrai plus ; d’ailleurs je ne saurais pas vous dire quelles images défilent sur l’écran géant, tant je suis absorbé par l’observation des musiciens (ainsi que de Simone !). Dommage que Coen Janssen ne vienne pas prendre un bain de foule avec son clavier portatif en arc de cercle, comme il le fait souvent.

« Code Of Life » marquant la fin des extraits d’Ωmega pour ce soir (ce qui monte le total à 4 titres + l’intro de l’album, pas mal), retour vers le passé, et je suis décidément gâté car après « Fools Of Damnation […] », c’est maintenant « Design Your Universe » qui vient conclure la première partie du spectacle. Mark Jansen s’en donne à cœur joie sur le refrain avec son grunt si caractéristique et maîtrisé, pendant que les serpents métalliques de chaque côté de l’écran crachent de la fumée (kitsch), avant que le groupe quitte la scène.

Au retour (rapide) sur scène, Simone nous annonce que pour les 3 dernières chansons, il y a des règles. La première est simple, il faut chanter le refrain qui s’affiche sur l’écran, « For ever and ever » : c’est donc « Cry For The Moon » qui entame la 2ème partie du show.

Deuxième morceau, 2ème règle : il faut sauter ! Facile avec « Beyond The Matrix » qui est vraiment faite pour ça ! Seul extrait de The Holographic Principle, mais je pense qu’elle va rester dans les setlists un bon bout de temps.

La 3ème et dernière règle, les habitués la connaissent déjà depuis longtemps : le wall of death se forme pendant que l’intro de la traditionnelle « Consign To Oblivion » se fait entendre, et à la fin du décompte de Mark, tout le monde se rentre dedans dans la joie et la bonne humeur. Ce sera, comme je le disais, le seul et unique pogo (puis circle pit) de la soirée, comme s’il ne faisait pas déjà assez chaud dans la salle à cause des jets de flammes, qui redoublent d’intensité pour le grand final.

Photo, distribution de goodies, Rob Van Der Loo et Isaac Delahaye traînent un peu sur scène, puis tout le monde disparait en coulisse pendant que le Zénith se vide de ses occupants, heureux d’avoir assisté à cet excellent concert !

Setlist d’Epica

Il est temps maintenant de rentrer, et c’est là que ça se complique : plus aucun métro ne roule, hormis la ligne 1 (automatisée, ceci expliquant cela) ! Le temps de réfléchir, de voir que les trams circulent, d’attendre ledit tram pendant 15 minutes, puis ledit métro ligne 1, puis le RER 25 minutes, et de finir le trajet en voiture, je ne suis de retour chez moi qu’à 1h30. Bon, ça en valait la peine mais après Alestorm, j’aurais aimé ne pas avoir 2 problèmes de transport en 2 concerts !

Alestorm à l’Olympia (Paris), le 30 janvier 2023

À peine remis de mes aventures elfiques, me voilà reparti pour la Capitale. Enfin, « reparti » est un bien grand mot, la batterie de la voiture ayant succombé au froid hivernal ; heureusement je suis bien desservi en bus et j’atteins sans trop de mal le RER, pour finalement arriver sur place à 18h50 environ (étant un motard du dimanche, je me voyais mal prendre la Suz’ par ces températures).

Les portes ouvrant à 18h, j’eus peur de rater le premier groupe, mais il n’en est rien ; et n’ayant pas reçu de SMS de Vince déjà sur place, j’entre dans l’Olympia de façon assez sereine. J’y retrouve Vince, qui était en fait j’sais-pas-trop-où dehors car il arrive dans la salle après moi.

Rumahoy (19h14 – 19h37)

Ce sont 4 groupes qui jouent ce soir au total, et on commence avec… le premier (pardon). « On va avoir des morceaux explosifs ! » me glisse Vince à l’oreille en voyant les musiciens cagoulés comme des terroristes corses (pardon²). On a surtout de la musique presqu’inaudible, mais l’ambiance est déjà chaude dans la fosse. Le style est assez difficile à définir, mais je ressens comme une petite influence d’Alestorm dans les rythmiques, impression confirmée après une petite recherche sur Internet : c’est bien du Pirate Metal. La voix du chanteur doit être à la cigarette ce que son bide est à la bière : un timbre très rauque, à la façon de Mr. Lordi, ce qui ne l’empêche pas de faire quelques blagues entre les morceaux et de distiller pas mal de bonne humeur.

Un titre qui sonne Eurodance, une dernière chanson « pirate » et v’là-t-y pas que tout le monde se barre après seulement 25 minutes. En tout cas c’était cool.

Setlist de Rumahoy

Wind Rose (19h42 – 20h20)

Nous avons là le turn-over le plus rapide de l’Histoire des mes Concerts : 5 minutes montre en main et le deuxième groupe déboule déjà. Moi qui pensais qu’il s’agissait de la version soft d’Amon Amarth, je comprends avec le titre des morceaux annoncés qu’il s’agit non pas de vikings, mais plutôt de nains (ceux de Tolkien, pas de Fort Boyard) : ça parle de mines, de marteaux, et… de nains (dwarves en anglais, isn’t it). Le style est bien plus définissable que précédemment : du Power Metal dans sa forme la plus pure.

L’ambiance est montée de 2 crans, ça pogote déjà énormément et il y a du monde qui connaît les paroles dans la salle. Encore une fois la comm’ du chanteur (qui « ne parle pas français car il est un « italien de merde » », c’est lui qui le dit !) est impeccable et il se met la foule dans la poche.

Moment de solitude pour mon pote et moi : tout le monde connaît le dernier morceau par cœur sauf nous ; après renseignements, c’est « Diggy Diggy Hole », une reprise de The Yogscast (inconnu au bataillon). En tout cas c’était bien cool.

Setlist de Wind Rose

GloryHammer (20h37 – 21h40)

On attaque maintenant les choses sérieuses : la scène est utilisée dans son intégralité, ainsi que le matériel audio. Le confort acoustique s’en trouvera grandement amélioré, mais nous ne le saurons qu’après l’introduction incarnée par une chanson de Tom Jones, lui-même se trouvant au centre de la scène, mais en carton (Tom Jones, pas la scène).

Très bon souvenir de GloryHammer, déjà aperçu en ouverture de Stratovarius en 2015 (nom de Zeus) et au Hellfest 2022/2. Le groupe a beaucoup gagné en notoriété depuis, et à la fin du show on se dira qu’ils mériteraient vraiment d’être en tête d’affiche (dans des salles correspondantes à leur « niveau hiérarchique » bien sûr).

De bons moments s’offrent à nous, à commencer par les 2 premiers titres : « The Siege of Dunkeld (In Hoots We Trust) » et « Gloryhammer », qui permettent même à ceux qui ne connaissent pas de participer aux refrains. La même chose un peu plus loin avec « Masters Of The Galaxy » et « Hootsforce », le tout saupoudré de combat au Marteau de la Gloire contre une espèce de lutin méchant (les connaisseurs sauront me donner la réf. peut-être), et de descente de bouteille de bière par le Hootsman (incarné par James Cartwright le bassiste).

Le claviériste n’arrivera que sur la deuxième chanson ; il sait se faire désirer, le père Christopher Bowes ! Pourvu qu’il ne tombe pas malade pendant la tournée, sinon ce sont les 2 têtes d’affiche qui sautent (pour rappel aux cancres du fond, il est aussi le chanteur d’Alestorm). Mention très bien à Sozos Michael, qui remplace Thomas Winkler au micro, ce dernier ayant été évincé du groupe et parti fonder Angus McSix (toute ressemblance avec son personnage d’Angus McFife dans GloryHammer n’étant absolument pas fortuite ; je détecte comme une légère pointe de ressentiment). On sent Sozos très bien intégré, et ses capacités vocales n’ont rien à envier à son prédécesseur.

Bizarrement l’ambiance dans la fosse sera moins bordélique qu’auparavant ; attention, je n’ai pas dit « moins bonne », mais il semble que l’audience préfère scander les refrains et « communier » avec le groupe plutôt que de faire des pogos dans tous les sens. En tout cas c’était vraiment cool.

Setlist de GloryHammer

Alestorm (22h – 23h27)

Quelqu’un doit être fan de Queen dans le coin, car 4 de leurs chansons sont jouées en attendant l’arrivée des pirates, pendant que les roadies luttent pour gonfler et placer l’inévitable canard géant.

Vince et moi craignons le pire lors de l’arrivée du groupe, mais en fait… ça va ! Pendant tout le concert ça bouge beaucoup dans la fosse, mais c’est plus ambiance fête et danse que pogos (même si on aura droit à un ou deux walls of death, déjà pendant GloryHammer), beaucoup de rigolade, à un moment un groupe de filles me prend même par le bras pour sauter ensemble (ouais, je sais, je suis un beau gosse)… il y a vraiment de quoi s’amuser même sans connaître les chansons.

A ce propos, je ne suis pas le plus grand connaisseur de la discographie du groupe qui existe, donc mes excuses aux fans qui attendent le déroulé des morceaux. Bon, il y a quand même, vous savez, la chanson qui parle de boire… et aussi celle qui parle de bière… ah oui, et celle qui parle de boire de la bière… sans oublier celle qui parle de gueule de bois. Rien d’étonnant dans les thèmes abordés (à l’abordage), de toute façon nous ne sommes pas là pour entendre des textes profonds, ni même des compositions épiques à la Dream Theater ; ce qui ne veut pas dire que les musiciens sont des manches (de sabre), bien au contraire : c’est carré, précis, et le timbre de Christopher me donne envie de relancer Assassin’s Creed Black Flag.

Il n’empêche que cette simplicité apparente profite à ceux qui, comme moi, ne connaissent pas les paroles : le titre suffit, il n’y a qu’à le scander au bon moment, comme « Pirate Metal Drinking Crew », « Tortuga » ou « Mexico » (sur laquelle Christopher et Máté Bodor manquent de se rouler une pelle).

On appréciera les costumes de scène habituels, notamment le kilt de Christopher (a-t-il respecté la tradition ? On a failli voir, mais loupé de peu) et le minishort de Máté, très seyant. Au niveau des « activités artistiques », nous avons le gros qui descend une bouteille entière de bière cul-sec avant de rapper sur le morceau suivant (encore une fois, désolé les fans, pour moi c’est tout nouveau et je ne sais pas qui c’est, même si je sais qu’il est là à chaque concert), un gars déguisé en poulpe, et un morceau en duo avec le chanteur de Rumahoy (toujours cagoulé). Sympa !

Le concert dure et dure, pour notre plus grand bonheur, et 23h à déjà sonné depuis un moment quand le groupe quitte la scène une première fois. Il ne tarde pas à revenir pour pas moins de 3 chansons, notamment « Drink » histoire de pouvoir de nouveau chanter un morceau qu’on ne connait pas sur un thème familier, et le grand final sur le désormais classique « Fuck With An Anchor ». En tout cas c’était franchement cool !

Setlist d’Alestorm

A peine le groupe a-t-il salué que Vince se sauve comme un voleur pendant que je chante à tue-tête le générique de La Bande à Picsou qui résonne dans la salle (et en français !). Dommage que le groupe ne diffuse plus le thème de Monkey Island en intro de ses concerts, c’est grâce à ça qu’ils m’avaient conquis(tador) la première fois.

Bref, je sors à la suite, mais m’attarde dans le hall en voyant Christopher venant prendre un dernier bain de foule, le regard embrumé par un probable très léger abus de boisson. Je ne reste que 2 minutes, le temps de comprendre qu’il ne faut pas espérer un petit selfie, il y a beaucoup trop de monde.

Vince m’envoie un SMS me disant qu’il est déjà parti prendre le RER, car il commence à 6h demain. Bien mal m’en a pris de ne pas le suivre, car mes pérégrinations de transports en commun me feront rentrer chez moi à… 2h du matin. Au moins, la batterie est rechargée et la voiture démarre, je suis prêt pour l’Apocalypse Épique mardi prochain !

Twilight Force au Backstage by the Mill (Paris), le 27 février 2023

Après une fin d’année bien tristoune niveau concerts pour ma part (rien du tout depuis le mois d’août, quand même), me voici de retour dans la Capitale pour une soirée pas prévue à la base, avant Alestorm et Epica qui arrivent à grands pas.

En effet, je n’avais pas du tout prévu d’aller voir Twilight Force, que j’avais apprécié en ouverture de Sonata Arctica et Sabaton sans que ce soit inoubliable ; cela dit, des musiciens grimés comme dans un jeu de rôle kitsch, on s’en souvient quand même. Mais premièrement, le concert n’était pas cher, et deuxièmement, quand c’est encore moins cher que pas cher, autant en profiter : je remercie donc Metalorgie pour m’avoir fait gagner la place à l’un de leurs concours !

Une seule place par contre, donc pas d’acolyte dans cette chronique.

Après avoir bravé le froid parisien (3°C) habillé léger pour ne pas être trop encombré, me voilà arrivé à 18h40 au pub O’Sullivan by the Mill, le concert se déroulant dans une arrière-salle baptisée Backstage by the Mill ; là où j’avais déjà vu Kissin’ Dynamite en 2016.

Premier bon point : la file d’attente est à l’intérieur du pub, donc bien au chaud. Les portes ouvrent à 19h, et je garde mon sweat car il ne fait pas bien chaud là-dedans !

La musique d’ambiance est inattendue, entre morceaux folkloriques irlandais (bon, c’est peut-être le lieu qui veut ça) et chants tribaux (là j’ai pas compris).

Mais on a du pain sur la planche, et entre chaque groupe les roadies ne perdront pas une minute pour changer le matériel, ce qui fait que nous attendons à peine 20 minutes à chaque fois. Et c’est parti.

Silver Bullet (19h17 – 19h53)

Ce seront 2 groupes qui supporteront Twilight Force ce soir, et on commence par du Power Metal bien à propos, avec ce groupe dont le nom le prédestine à ne jamais faire de tournée en compagnie de Powerwolf… Les musiciens sont habillés de redingotes victoriennes bordeaux, ce qui donne un certain cachet au visuel.

D’emblée le groupe est très bien accueilli, on est dans un registre classique du Power, mélodies speed et voix haut-perchée. Une partie du show est assurée par l’un des guitaristes un peu foufou, une sorte de Nicko McBrain de la six-cordes, qui passe son temps à faire des grimaces au public tout en délivrant des solos plutôt impressionnants.

Malheureusement le son, bien équilibré au début, se dégrade vers la fin : trop de guitares et la voix se retrouve noyée ; dommage. En tout cas le groupe finlandais est ravi de l’accueil parisien.

Setlist de Silver Bullet

Seven Spires (20h10 – 20h58)

On change de registre, ou c’est ce que je crois au début du show du 2ème groupe, avec ce Black Metal Atmosphérique plutôt surprenant. Le choc est d’autant plus violent lorsque les morceaux suivants arrivent, contenant des lignes de chants faisant penser à… des chansons Disney avec du Metal derrière ; le plus surprenant dans tout ça étant que les voix, claires comme saturées, sont toutes assurées par la chanteuse, très mignonne au demeurant (pardonnez-moi, je ne suis qu’un homme après tout).

Et quelle voix ! Il est toujours surprenant d’entendre des growls gutturaux venant d’une femme (Alissa White-Gluz si tu nous regardes…), et encore plus lorsque sa voix claire est si envoûtante ! Allez écouter, un véritable ange.

Elle sera accompagnée d’une autre chanteuse, dont je découvrirai l’identité un peu plus tard dans la soirée, sur l’avant-dernier morceau.

Bref, même si les lignes de chant semblent sorties de Cendrillon, ça tabasse sec derrière : une seule guitare, mais soutenue par une basse à 6 cordes lors des solos ; à noter que le bassiste parle très bien notre langue, et prend du coup plus souvent la parole que la chanteuse entre les morceaux.

Il y a des fans dans la salle, qui se remplit de plus en plus, et le groupe remporte tous les suffrages jusqu’à la fin du show qui se termine comme il avait commencé, avec un morceau de Black Atmo bien gras.

Setlist de Seven Spires

Twilight Force (21h12 – 22h28)

La minuscule scène, où les musiciens se bousculent déjà lorsqu’ils ne sont que 4 ou 5, doit sembler vraiment étroite aux 7 membres de Twilight Force : car en plus de la composition d’un groupe « classique », il faut ajouter la fameuse chanteuse invitée par Seven Spires (dont je n’arrive à trouver nulle trace sur internet, celle-ci n’étant vraisemblablement pas une membre officielle du groupe), ainsi que le claviériste/mage, qui interviendra régulièrement en tant que conteur entre les chansons, d’une voix qui n’est pas sans rappeler notre bon vieux Père Fouras.

Comme prévu, les déguisements sont kitsch à souhait : les 2 guitaristes sont des elfes (oreilles incluses pour l’un d’eux), la chanteuse est une faune (je crois), le batteur semble tenir le rôle du voleur, et le chanteur ressemble à un membre de la Garde de Nuit. Ce dernier ne m’est d’ailleurs pas inconnu, puisqu’il fait également partie de Trick Or Treat, que j’ai déjà vu… dans une autre vie… en 2011 et 2014 ; ça ne nous rajeunit pas. Seul le bassiste à une tenue sobre, bien que moyenâgeuse néanmoins.

Pour ceux qui aiment les groupes dont le nom se termine par Force – avec des dragons dedans –, nous sommes en terrain connu : c’est ultra speed, la voix est haut-perchée, et les solos déboulent à 100 à l’heure. A tel point qu’à l’écoute, j’aurais probablement du mal à faire la différence entre Twilight/Dragon [Force] ; même la bonne humeur véhiculée par les sourires des musiciens et la joyeuseté des chansons est similaire.

Malgré le thème du groupe, il ne se passe malheureusement pas grand-chose sur scène : hormis les interventions du claviériste/conteur, nous n’aurons droit qu’à l’adoubement (ou la chevaliérisation, comme dirait Perceval) d’une spectatrice qui choisira la chanson d’après ; 3 minutes et c’est fini. Pas de grand spectacle malgré les costumes, donc.

L’ambiance monte d’un cran au bout de 3 titres, les pogos démarrent et je retire enfin le sweat. Pas de quoi détourner mon attention du show malgré tout, surtout que je suis placé du côté du guitariste soliste, donc les doigts parcourent les frettes à une vitesse ahurissante. Je me demande parfois s’ils sont joués de façon réellement précise, ou s’il y a une part d’improvisation là-dedans.

Et d’un coup, au bout d’une heure sans crier gare, Alessandro nous demande si l’on veut une autre chanson, comme si la fin approchait. Et de fait, après finalement 2 titres, le concert se termine au bout d’1h15 et sans rappel. Allez, vu le prix que j’ai payé, je ne vais pas râler, mais quand même… surtout qu’au final, les 2 groupes d’ouverture m’ont semblé plus intéressants que la tête d’affiche.

Setlist de Twilight Force

Bref, ce fut une bonne soirée, 3 groupes très sympas à voir, dont 2 bonnes découvertes. Et bientôt, place aux pirates !

Helloween à l’Olympia (Paris), le 30/8/2022

L’été et les vacances tirent à leur fin, la vie a définitivement repris son cours normal, et au bout de ce mois d’août habituellement calme musicalement parlant (hormis dans une petite ville d’Allemagne), les concerts pointent le bout de leur nez.

C’est donc tout guilleret que je me mets en route pour Paris afin d’aller voir Helloween (toujours dans mon top 5 de tous les temps), armé d’un sac en papier contenant ma bouffe pour le soir ainsi que ma petite laine au cas où ; sac que j’oublierai comme un touriste dans le RER. Ajouté à ça qu’Ivo s’est pété le bras dans la journée et ne pourra malheureusement pas venir, j’arrive sur place dans une humeur bien plus morne qu’en partant une heure avant.

Heureusement je retrouve là-bas Vincent, le moral remonte et l’incident du sac oublié est assez vite mis de côté (dommage pour le gilet, fidèle compagnon de concerts et de festivals, qui ne sera jamais retrouvé).

Les portes de l’Olympia ouvrent à 19h, il faudra attendre presqu’une heure avant que les festivités commencent ; cela dit ça fait un moment que nous ne nous étions pas vus avec Vincent et le temps passe vite en nous racontant nos pérégrinations estivales.

Existance (19h58 – 20h30)

Point de concert de 3 heures sans ouverture comme la dernière fois au Zénith, la soirée commence traditionnellement avec une première partie, qui ne sera pas HammerFall comme sur le reste de la tournée européenne ; vraiment dommage (surtout qu’on ne sait pas pourquoi), cela dit c’est une agréable découverte que ce groupe français, qui me fait furieusement penser à Judas Priest, tant par le look tout en cuir et clous, que par le style musical, très typé Heavy traditionnel.

L’accueil est vraiment dingue, dès le premier morceau, et c’est tout à fait mérité. Je me demande vraiment pourquoi, dans les 40% de musique française obligatoire à la radio, on n’a jamais des groupes de ce genre !

Une petite demi-heure seulement, ils auraient mérité plus. Vincent me fait remarquer que le groupe de gens à côté de nous semble être leur famille ; on n’aurait peut-être pas dû nous moquer du backdrop représentant la pochette du nouvel album d’Existance, un peu ringarde avec son loup balafré dans un cimetière, oups !

Après cette mise en bouche, nous profitons du rideau flanqué du fameux logo à la citrouille tombé devant la scène pour prendre une photo et envoyer une petite pensée à Ivo.

Setlist d’Existance

Helloween (21h03 – 23h15)

Mon pari comme quoi le premier titre serait « Skyfall » se révèle gagnant (à condition de ne pas considérer « Orbit » comme une vraie chanson). D’emblée, on remarque que le son, sans être aussi catastrophique qu’au Hellfest, est vraiment mauvais ; et malheureusement, contrairement au festival, ça ne s’arrangera pas beaucoup au fil de la soirée. Les voix resteront noyées dans une bouillie de guitares.

Mais revenons à « Skyfall », débutant sur le tombé de rideau et nous dévoilant la scène, assez sobre hormis la citrouille gonflable autour de la batterie (et ses traditionnelles 4 grosses caisses) et un écran géant en fond de scène, auquel je ne jetterai littéralement aucun œil pendant le show : sans être aussi ennuyeux que la version d’Adèle (ç’aurait été un véritable exploit), « Skyfall » est loin d’être le titre-fleuve le plus réussi de Helloween (ni même de Gamma Ray, sachant que c’est Kai Hansen qui l’a composé), la faute à des transitions pas toujours heureuses, et une fin qui tire trop en longueur. Bon, comme titre d’ouverture sur la tournée ça passe, mais pas sûr qu’elle restera dans le futur, « Keeper Of The Seven Keys » et « Halloween » restant incontournables. A noter que les parties de chant entre Andi Deris et Michael Kiske sont modifiées par rapport à la version album, afin de mieux alterner les 2 chanteurs.

Sans surprise, les vieilleries sont à l’honneur, « Eagle Fly Free » prenant la suite de « Skyfall », et nous aurons par la suite « Future World » placée étonnamment tôt dans la setlist, ainsi que « Save Us » et « Dr. Stein ». Et c’est là le gros défaut de la soirée : hormis les titres du nouvel album, fortement mis à l’honneur avec « Mass Pollution », « Angels » et « Best Time » (elle passe super bien en live celle-là, je pense qu’elle remplacera « Waiting For The Thunder » pour un temps), il n’y aura absolument aucune surprise dans la setlist, et surtout aucun titre plus récent que « Power », qui date de… 1996 ! Bye bye les albums Better Than Raw, The Dark Ride, Rabbit Don’t Come Easy, Keeper Of The Seven Keys – Legacy, Gambling With The Devil, 7 Sinners, Straight Out Of Hell et My God-Given Right ; oui je fais la liste complète afin de bien se rendre compte de tout ce qui est passé à la trappe. Et pourtant je pourrais citer au moins un tube pour chaque disque qui aurait mérité sa place ce soir. Vraiment dommage.

La contrepartie positive, c’est que les vieux fans sont contents, du coup l’ambiance est plus qu’excellente : tout le monde chante les refrains en chœur, le public scande le nom du groupe entre chaque chanson, ce qui communique une bonne humeur très visible aux musiciens. Entre (et parfois pendant) chaque morceau, les blagues fusent, et même Michael Weikath qui a parfois de mauvais jours, nous gratifie de grimaces dont lui seul a le secret, ou de petits pas de danse pendant la rythmique, ou fait mine de s’ennuyer pendant ses solos les plus techniques (ce qui doit être plutôt rageant pour un guitariste débutant, j’imagine). Malgré tout, notre coin avec Vincent, côté Michael W., est épargné par les pogos, ce qui n’empêche pas le sol de l’Olympia de bouger au rythme des foufous un peu plus loin, ce qui nous donne l’impression de sauter sans faire d’effort !

Kai a droit à son désormais traditionnel medley extrait de Walls Of Jericho : « Metal Invaders », « Victim Of Fate », « Gorgar » et « Ride The Sky » ; je me répète je crois, mais encore une fois j’ai cette impression paradoxalement agréable de me faire rouler dessus, la double pédale de Dani Löble retentissant dans ma poitrine sans s’arrêter pendant 15 minutes. D’autant que les bougres enchaînent avec « Heavy Metal (Is The Law) », jouée en entier cette fois (aura-t-on un jour « Ride The Sky » à la place ?).

Après ce marathon, Kai part se reposer en coulisses pendant le petit moment calme sur « Forever And One », Michael K. continuant ses pitreries en se collant une fausse bougie sur le haut du crâne.

Un peu plus tard, c’est Sascha Gerstner (George McFly !!!) qui a son moment de gloire avec un solo sur sa guitare au look si particulier (la « guitare du turfu » selon Vincent), pas forcément démonstratif mais mélodique, ça change un peu de la branlette de manches. En parlant de Sascha, je me demande un peu dans quel état d’esprit il se trouve : c’est un soliste incroyable, et Kai ayant légitimement voulu reprendre ses solos sur les vieux morceaux, il se retrouve à faire principalement de la rythmique. Pourvu que les autres lui laissent plus de place pour s’exprimer à l’avenir, car j’ai peur qu’il s’ennuie et finisse par vouloir partir. Mais c’est juste une impression personnelle, peut-être (espérons !) qu’il n’y pense même pas.

Cette partie du concert se termine sur « How Many Tears », précédée encore une fois de blagues de Kai (« Vous voulez entendre la dernière chanson de ce soir ? – Non ! – Ah, ok, alors goodbye… »).

Il ne se passe même pas une minute avant que le groupe revienne sur « Perfect Gentleman » (and we all are perfect !), suivi, évidemment, de « Keeper Of The Seven Keys » ; ça fait toujours plaisir, surtout qu’Andi a plus de place cette fois que sur la précédente tournée ou Michael K. la chantait presqu’entièrement seul. Mais je continue de militer pour le retour de « King For 1000 Years » !

Après ce rappel de presque 20 minutes, le groupe quitte la scène une nouvelle fois, mais… mais il en manque une ! Effectivement, ils ne pouvaient pas nous laisser sans « I Want Out », l’occasion de faire chanter le public une dernière fois, avec une petite battle gauche/droite gérée par Andi et Michael K..

Bilan : un concert de Helloween est toujours un grand moment, même au bout de la 9ème fois (égalité avec Deep Purple !) ; malgré tout, il est dommage d’éclipser quasiment 25 ans de musique, même pour le retour de 2 musiciens fondateurs. Un petit « Mrs. God », « Hell Was Made In Heaven », « Final Fortune » ou « Straight Out Of Hell » aurait bien fait plaisir. Ou alors, qu’ils organisent une tournée des raretés, comme le Skeletons & Majesties Live de Gamma Ray !

Voici le petit défaut de la soirée, dont nous aurons largement le temps de parler avec Vincent, puisque notre trajet est rallongé à cause d’une panne sur le RER A. Bref, la soirée se termine comme elle avait commencée ! Mais entre le début et la fin, même si ce n’était pas parfait, c’était top quand même. A la prochaine, avec le retour d’Ivo on espère !

Setlist de Helloween

Hellfest n°2, Clisson, 23-24-25-26 juin 2022

On peut critiquer Ben Barbaud sur beaucoup de choses concernant son bébé, mais quand il décide de mettre les petits plats dans les grands, il ne se moque pas de nous. Pour compenser les 2 années de disette festivalière, il y a d’abord eu des rumeurs sur un 2ème Hellfest, la semaine suivant le 1er habituel.

Cette rumeur a été confirmée peu de temps après.

Puis, il y a eu une autre rumeur (lancée par Zégut, comme souvent) évoquant la présence d’un groupe avec un grand M, attendu depuis longtemps à Clisson. Personne n’y croyait.

Et pourtant, cette rumeur s’est finalement avérée vraie aussi !

Et non seulement M – bon, on va le dire, c’est Metallica, sinon on va croire que je parle de Mathieu Chédid – était à l’affiche de ce second week-end, mais en voyant le reste de la liste, j’ai cru que c’est moi qui l’avait remplie, en y apposant le nom de tous mes groupes préférés. Au final, il ne manquera que Symphony X, qui ont annulé leur venue quelques semaines auparavant ; dommage.

Bref, après quelques galères pour obtenir mon sésame, m’y voilà.

Parenthèse : peu de chance de l’obtenir le jour de la mise en vente, quand on arrive 70000ème dans la file d’attente, on peut sans risque considérer que c’est mort. Et après avoir cliqué sur environ 792 alertes TicketSwap sans succès, c’est finalement grâce à Fixi du forum H2ACDC, que je l’obtiendrai. Encore une fois, un énorme merci à lui !

Bref, retour sur un week-end épuisant, faisant directement suite à un autre week-end épuisant.

Jour 1 (23/6/2022)

Car n’oublions pas que, 3 jours avant, j’étais encore à l’opposé de mon point de départ, en Belgique, au Graspop. A peine remis de mon périple, je reprends la route après avoir récupéré quelques BlaBlaCareurs, sans Ivo cette fois, qui avait prévu de finir sur les rotules. Aurais-je dû l’écouter ? Nous allons voir ça. En attendant, que Lemmy bénisse le régulateur de vitesse. A noter également que le sac n’est pas tout à fait rempli de la même façon, car la météo s’annonce… différente.

Idée de merde de la part de l’organisation : le camping n’ouvrait que le jour-même. Bien que le 1er concert qui m’intéresse ne commence qu’à 15h30, je vais tout de même le rater, le temps d’arriver au camping, trouver la bande du forum Maiden France avec qui j’ai prévu de me poser (gros cafouillage à ce niveau), et de monter la tente.

Deuxième idée de merde : 2 parkings officiels, est et ouest, selon par où l’on arrive. Il est censé y avoir des navettes, mais personne ne sait d’où elles partent, surtout que notre parking a été ajouté à l’arrache au dernier moment ; bref, 40 minutes de marche pour rejoindre le camping ! Et ça, c’est ce que j’ai calculé « à vide » le lendemain. Imaginez le jour-même avec tout le barda ! Bref, dès le début, je me dis que malgré mon dernier paragraphe du compte-rendu du Graspop, en fait ce n’était pas si mal là-bas…

Au final, après une petite entrevue avec Lolo-Duellists (Maiden France, encore), la tente est montée sous un arbre que j’ai dû légèrement élaguer, le premier déjeuner est pris, et je me dirige enfin, avec un peu d’avance sur l’heure du 2ème groupe à voir, vers le site.

Le Hellcity Square n’a pas beaucoup changé, on est tout de suite dans l’ambiance (dès l’arrivée cela dit, puisque j’y suis passé 2 heures avant pour le rituel de la pose du bracelet).

Troisième idée de merde : en traversant le champ de tentes, je m’aperçois que les seuls points d’eau sont tout au bout, près du passage entre le camping et le Hellcity Square : les douches, les robinets, tout est là. Merci pour les camps jaune et orange, 10 minutes avant d’y accéder, on s’en passera. Heureusement les toilettes sont beaucoup mieux réparties.

Mais voilà, enfin je suis devant la Cathédrale, je scanne mon bracelet, ça bippe, la lumière est verte, fouille-sécu-toucher rectal, et j’entre sur le site… qui est minuscule. Après 6 ans sans Hellfest, j’avais oublié : c’est tout petit ! Dès l’entrée on étouffe au milieu de toute cette foule ; le contraste avec le Graspop est d’autant plus saisissant que c’est encore tout frais dans ma tête : l’immense plaine laissant apercevoir les 2 mainstages au fond me manque déjà. L’on pourrait se dire qu’on met moins de temps pour arriver sur place, ou pour passer d’une scène à l’autre, mais que nenni ! la densité de la population fait qu’il est très difficile de circuler. M. Barbaud, il va falloir faire quelque chose ! Agrandir le site (quasi-impossible vu les infrastructures permanentes) ou baisser la jauge…

Bon, si nous passions à ce pourquoi nous sommes là ? Puisque les Instances Supérieures ne voulaient pas que je vois un set complet de Phil Campbell and the Bastards Sons (le fameux 1er concert que j’ai raté tout à l’heure, et dont je n’ai réussi à voir que la moitié au Graspop), me voilà à 18h sur place, motivé mentalement pour rester jusqu’au bout, afin d’observer la fin de The Last Internationale (Main Stage II, 17h45). Pas grand-chose de plus à dire que la dernière fois, ce n’est pas désagréable, mais pas transcendant non plus.

Si je suis là, c’est pour la légende UFO (Main Stage I, 18h30). La pluie arrive timidement, mais ça va. Très déçu par le groupe par contre ; je ne m’attendais certes pas à bouger follement, c’est néanmoins assez mou. Mais le pire, c’est que les 2 titres les plus connus (les 2 seuls que je connais en fait), à savoir « Rock Bottom » et « Doctor Doctor » sont très mal joués : c’était infiniment meilleur la semaine dernière avec MSG ! Ça ne commence pas très bien tout ça.

Je me décale pour aller voir Steve Vai (Main Stage II, 19h20) : je n’ai jamais été fan de Rock Instrumental, cela dit le gars est impressionnant. Ça traine un peu en longueur selon moi, mais c’est déjà mieux que ce que j’ai vu juste avant. Aucune communication de la part de Steve, hormis pour présenter les musiciens et dire au revoir à la fin.

Je ne quitte pas la Main Stage II car la suite m’intéresse au plus haut point, du coup c’est principalement sur les écrans que je suis Whitesnake (Main Stage I, 20h25), et là, catastrophe ! David Coverdale a la voix complètement cassée ; même lorsqu’il parle entre les morceaux, on l’entend à peine, comme s’il avait un gros rhume, à la limite de l’extinction de voix. A ce niveau, il aurait dû annuler le concert, je crois. Heureusement que je l’ai vu la semaine dernière dans de meilleures conditions. Ajouté à ça qu’ils n’ont cette fois pas commencé le concert par « Burn », c’est encore une fois une grosse déception, à peine sauvée par la présence de Steve Vai sur « Still The Night » à la fin du concert.

La foule autour de moi s’est considérablement densifiée, ce qui me fait plaisir, car c’est maintenant un groupe de mon top 5 de tous les temps qui fait son entrée : Helloween (Main Stage II, 21h45). Ça commence assez mal : le son est nul, pourri, à chier. J’ai rarement entendu pire (sauf peut-être Nightwish à Colmar en 2012). Malgré ça, les choses vont grandement s’arranger au bout de quelques morceaux. Quant à l’ambiance, elle est dinguissime : tout le monde saute, danse, pogote, slamme… La setlist est faite pour, ce sont principalement les 2 parties de Keeper Of The Seven Keys qui sont à l’honneur, ainsi que Walls Of Jericho, non seulement grâce au fameux « Kai’s Medley », mais aussi « How Many Tears » jouée en entier et chantée par Andi Deris. Un seul titre du dernier album, « Best Time », et un seul titre de l’ère Deris, « Power ». Le reste n’était qu’oldies, avec le final sur le classique « I Want Out ». Enfin un concert satisfaisant, malgré le couac du son au début !

Je me décale, et je suis obligé de beaucoup me reculer car c’est la 1ère tête d’affiche qui arrive maintenant et le site est bien rempli. Je suis un peu loin, mais ce n’est pas très grave car j’ai déjà vu Scorpions (Main Stage I, 23h05) la semaine dernière. Le constat est le même qu’au Graspop : les musiciens assurent, Klaus Meine est mentalement absent. Je m’aperçois d’ailleurs que j’avais oublié d’évoquer dans mon compte-rendu la modification ridicule des paroles de « Wind Of Change » ; pathétique. Klaus semble malgré tout un peu plus motivé vers la fin du set. Petite surprise sur « Rock You Like A Hurricane », Phil Campbell vient participer à la fête. Lorsque tout le monde est parti, ce dernier reste sur scène avec son ex-comparse Mikkey Dee pour un hommage à Lemmy. Ils nous donnent rendez-vous sous la statue érigée en hommage au chanteur afin d’y placer ses cendres. Rendez-vous que je n’honore pas car il me reste un dernier groupe à voir, mais il paraît que je n’ai pas raté grand-chose.

Du coup, d’après ces retours, bien m’en a pris d’aller voir Therion (Altar, 0h45), seul concert sous les tentes de tout le week-end pour moi. Après une petite déception la dernière fois que je les ai vus, ils regagnent ici leurs lettres de noblesse : le concert est fantastique, il y a une très bonne ambiance, le son est excellent… bien qu’un peu déçu de l’absence de Lori Lewis (je n’y comprends rien aux changements de line-up chez Therion), je passe une excellente fin de journée malgré la fatigue musculaire qui est déjà presqu’insoutenable (ça promet).

Retour à la tente, diner, brossage de dents et toilette aux lingettes pour bébé. Dodo.

Jour 2 (24/6/2022)

Journée assez calme aujourd’hui, on commence par un petit voyage vers le parking (c’est là que j’ai calculé les 40 minutes de marche) pour recharger un peu le téléphone, regarder une série et déjeuner confortablement installé dans le fauteuil de la voiture après avoir fait les courses au Super U (moins magique que le désormais incontournable E.Leclerc, mais plus calme). La pluie arrive au moment où je reviens au camping, mais ne reste pas longtemps.

L’entrée sur le site du festival est blindée (ça me rappelle de mauvais souvenirs de 2016, quand j’avais raté Delain), et malgré la rapidité des équipes de sécurité pour nous fouiller, je manque le début de Blues Pills (Main Stage II, 13h45). Pas grave, eux aussi je les ai vus la semaine dernière. Le show, ou plutôt Erin Larsson, est toujours aussi dynamique (et belle !), ça reste un très bon moment à passer, avec ces sonorités très 70.

A peine arrivé que je repars déjà à la tente. Morphée s’invite subrepticement, et c’est l’heure du goûter quand je me réveille, que je prends rapidement avant d’aller me poser devant DragonForce (Main Stage II, 17h). Toujours du monde à la Cathédrale, mais ça va. DragonForce, c’est un concert de g33k, le décor le rappelle avec ses 2 bornes d’arcade géantes de chaque côté de la scène. Le show est un concentré de bonne humeur et de confettis, ça bouge bien dans le public, et le défilé de jolies musiciennes entamé la semaine dernière continue avec Alicia Vigil qui remplace Frédéric Leclercq, que je vais voir dans peu de temps. Ah, cette journée s’annonce bonne !

Et effectivement, après un petit tour sur le site, voilà qu’arrive la légende du Thrash allemand Kreator (Main Stage II, 19h15). L’ambiance tranche radicalement avec celle de DragonForce, c’est sombre mais puissant. Un pur concentré de violence musical (et visuelle, avec un décor très glauque) ; même si je n’écoute pas le groupe habituellement, ça fait toujours plaisir de les voir. Le susnommé Frédéric Leclercq ne dénote pas dans le groupe, et en profite pour faire son petit speech en français (sous l’œil attentif de Mille Petrozza qui semble dire « Hey, ne t’éternise pas trop, quand même »).

Après un passage au merch pour acheter l’inévitable t-shirt de l’évènement, retour à la tente pour l’y déposer… et rester là ! En effet, au moment où j’arrive, le déluge s’invite à la fête. Que faire ? Je me dis que je pourrais utiliser les branches coupées hier afin de construire un bateau, et rassembler les animaux par deux, à commencer par la limace qui avance mollement devant l’entrée de mon antre… Je préfère patienter en attendant que ça se calme, du coup je rate Alice Cooper ; déjà vu la semaine dernière, tant pis.

Heureusement le déluge s’arrête, définitivement pour tout le week-end. Je me remets donc en route et arrive à la toute fin de « School’s Out ». Ça avait l’air bien, dommage.

Je me rapproche et me place pile entre les 2 Main Stages pour regarder, ou plutôt subir Nine Inch Nails (Main Stage I, 23h15). Désolé les fans, j’ai trouvé ça encore plus chiant que la pluie qui vient de tomber. Je n’avais jamais écouté, je ne vais pas commencer après ce soir. Je trouve la musique totalement inintéressante, il n’y a quasiment pas de communication de la part de Trent Reznor, et les lumières sont insupportables : pendant la 1ère moitié du set, la scène est plongée dans le noir, avec des effets stroboscopiques qui me font détourner la tête la plupart du temps. La foule est bien moins compacte que la veille pour Scorpions, et j’aperçois énormément de monde qui s’en va. C’était… long.

Mais je suis resté quand même, car je voulais revoir Megadeth (Main Stage II, 0h50). La setlist est différente de celle du Graspop, mais le déroulement du concert est semblable. Dave Mustaine, par contre, même s’il est toujours aussi loquace que la semaine dernière, semble plus… amer. Ses prises de parole tiennent presque du discours d’adieu. Nous sommes beaucoup à avoir noté ceci, en espérant nous tromper…?

Retour à la tente, diner, brossage de dents, lingettes pour bébé, dodo.

Jour 3 (25/6/2022)

« La nuit est chaude », chantaient les Avions, eh bien ce n’est pas le cas cette fois. Heureusement que je n’ai pas oublié mon sac de couchage cette semaine !

Je me tape une bonne grasse mat’ jusqu’à 10h et je traine jusqu’au moment de rejoindre le site pour GloryHammer (Main Stage II, 13h). Comme je le pressentais, le groupe met une grosse ambiance. Le délire kitsch et bonne humeur n’est pas sans rappeler DragonForce la veille, mais parfois ça fait du bien ! Sozos Michael a bien pris la relève de Thomas Winkler au chant, même si j’avais une petite préférence pour la présence scénique de ce dernier.

La journée commence donc très bien, mais je rentre déjà au camping pour me reposer (dodo impromptu), et me ménager, car vient maintenant le moment le plus physique de mes 2 week-ends de festivals.

En effet, me voilà parti pour 9 heures de concerts non-stop. P*tain oui, 9 heures… Je me mets donc en route après la dernière petite pluie du week-end ; la cathédrale est à nouveau plus bouchée que le péage de St. Arnoult en Yvelines un dernier dimanche d’août, mais j’arrive à temps pour Myles Kennedy & Company (Main Stage I, 17h), et j’ai même le temps de voir la dernière chanson d’Eluveitie. Quant à notre ami Myles, c’est du Rock N’ Roll classique, et le show n’est pas très « vivant ». On a l’impression qu’il est tout seul sur scène, ses musiciens ne sont absolument pas mis en avant. Presqu’ennuyeux, je dirais.

Mais c’était juste une mise en bouche car maintenant on enchaine, à commencer par Epica (Main Stage II, 17h55) : à part le nouveau décor de scène (qui nécessite une armée de roadies pour l’installer !) à base de serpents métalliques géants cracheurs de feu, le show est sans surprise et gagnerait à être joué de nuit. Mais Epica, au fil des ans, a su trouver une véritable identité dans le Metal Sympho. De plus, les 3 derniers albums sont exceptionnels, et le groupe n’hésite pas à leur consacrer une grosse partie du set, avec succès : bien que le public soit assez sage malgré la foule compacte (hormis quelques slammers), l’ambiance est très bonne. En revanche, le final sur « Consign To Oblivion » ne change pas, avec le traditionnel Wall Of Death auquel, une fois n’est pas coutume, je ne participe pas (trop peur des conséquences).

J’avais au départ décidé de manger un morceau pendant le concert qui m’intéressait le moins, et faire ce choix était… déchirant. Mais vu le monde présent aujourd’hui, je fais finalement l’impasse sur mon repas et commence à rationner mon eau, ce qui me permet d’assister au show d’Airbourne (Main Stage I, 19h) en me rapprochant un peu. Comme prévu l’ambiance est dingue, même si je passe plus de temps à faire passer les slammers qu’à profiter de la musique, mais ça fait partie du truc. Moment de gêne quand Joel O’Keeffe envoie des verres de bière au public… pendant 10 minutes. Un ou deux, ok c’est marrant (sauf pour celui qui le reçoit sur la tronche), mais au bout du 15ème, on se demander « jusqu’où s’arrêtera-t-il ». Heureusement toute mauvaise chose a une fin et le groupe termine le concert aussi puissamment qu’il l’avait commencé.

Je suis cette fois définitivement bloqué entre les 2 scènes, ce qui me convient finalement très bien. Nightwish (Main Stage II, 20h20)… Que dire ? Ce groupe était mon top 5, et il y reste pour ce qu’il a fait avant 2012 (un peu comme Aerosmith qui reste mon top 1 pour ce qu’il était avant 2000). Mais les différents remaniements du personnel, et les 2 derniers albums peu inspirés (malgré leurs ambitions) l’ont beaucoup fait descendre dans mon cœur. L’impression eue au visionnage de An Evening with Nightwish in a Virtual World se confirme : j’ai l’impression de regarder un tribute band. L’absence de Marko sur « Planet Hell » et « I Want My Tears Back » se fait cruellement sentir. Soyons honnête malgré tout, je suis loin, très loin de passer un mauvais moment, et le final sur « The Greatest Show On Earth » et toujours aussi jouissif ; mais la motivation n’y est plus.

J’arrive à me rapprocher légèrement (très légèrement) pour la tête d’affiche de ce samedi, et le plus long concert de mes 2 week-ends : Guns N’ Roses (Main Stage I, 21h55), et me revoilà au Hellfest 2014 pendant Aerosmith : le show est très bien, mais là où je suis le public est mouuuu…! La setlist est très variée, entre les titres incontournables, quelques reprises de Velvet Revolver ou des Stoogies, sans compter les « officielles » (« Live And Let Die » et « Knockin’ On Heaven’s Door »), les raretés (« Reckless Life ») et ce que je suppose être des titres du prochain album. Petit clin d’œil au groupe d’intérim d’Axl Rose avec une reprise de « Back In Black », qu’on appréciera ou pas, selon notre humeur. La seule grosse déception viendra de « Coma », ascenseur émotionnel, fou de joie lorsque retentissent les battements de cœur, et frustré lorsque j’entends le désastre musical. Le final inchangé depuis des décennies sur le monumental « Paradise City » ne réveillera pas la foule autour de moi. Heureusement que je me suis retrouvé à côté de 2 londoniens sympas qui avaient l’air d’aussi bien connaître le groupe que moi (et même mieux !) et avec qui je ne me suis pas senti trop seul en chantant les morceaux à tue-tête.

Allez, plus qu’une heure et demi à tenir, mais je ne veux pas rater Blind Guardian (Main Stage II, 0h30). Les reins et les jambes en compote, plusieurs fois je me dis que je vais partir avant la fin, mais non, le concert est trop bon pour ça. Hansi Kürsch est très loquace entre chaque chanson et nous apprend qu’ils sont là pour nous apporter de la magie. Et ça marche, nous voilà transportés au pays des dragons, des orcs et des gobelins ! Après quelques-uns de leurs titres emblématiques, c’est l’album Somewhere Far Beyond qui est mis à l’honneur pour son 30ème anniversaire en étant joué en entier. Le rappel sur « Mirror Mirror » et surtout le traditionnel final sur « Valhalla », dont le refrain résonnera encore longtemps sur le chemin du retour et au camping, me convainquent que c’était une bonne idée de rester.

Repas (j’ai grave la dalle !!!), rituel de toilette du soir, et dodo.

Jour 4 (26/6/2022)

Malgré la tête d’affiche finale, cette journée sera plutôt tranquille. 40 minutes de marche pour aller à la voiture charger le téléphone, regarder une série, le soleil est au rendez-vous sans être écrasant. Vers 14h je rejoins le site du festival pour une rencontre mémorable avec les membres du forum Highway to ACDC sous la statue de Lemmy. Cette impression de discuter avec des amis d’enfance, alors que je n’avais jamais vu la plupart d’entre eux ! Très bon moment. Suite à ça je m’avance vers la grande roue, avant de m’apercevoir que la file d’attente va jusqu’au Kingdom Of Muscadet. Tant pis pour cette année, pas de photo aérienne. Du coup je me pose dans ledit Kingdom et somnole un peu avant de retourner face aux scènes pour Bullet For My Valentine (Main Stage II, 17h25). Bon, ce n’est toujours pas trop ma came, mais ça fait passer le temps. Je remarque la grande avancée de scène pour ce soir, que n’hésiteront pas à emprunter Avatar (Main Stage I, 18h30) qui mettent une ambiance de folie. Dire que le groupe était attendu est un euphémisme, les maquillages à l’effigie du chanteur pullulent dans le public. Les pogos ne s’arrêtent que très rarement, et certains porteurs de t-shirt de la tête d’affiche ont l’air de se demander ce qu’ils font là. Ah, les touristes…

Retour rapide à la tente pour manger, avant de revenir pour voir une nouvelle fois Black Label Society (Main Stage I, 20h40). Impossible de bouger d’un poil dans la fosse, mais pas sûr que tout ce beau monde soit là pour Zakk Wylde… Les motards font un bon set, rien de très différent par rapport à la semaine dernière. Les téléphones sont de sortie lors du duel de guitares derrière la tête entre Zakk et Dario Lorina.

Autre groupe vu la semaine dernière, mais dans de bien meilleures conditions scéniques : Sabaton (Main Stage II, 21h45). En effet, j’ai l’impression de voir « Sabaton à France Miniature ». Tout est pareil, mais en plus petit ! Ce qui n’empêche pas le groupe de se donner à fond, et de se permettre quelques blagues sur leur dernier passage à Clisson (notamment l’extinction de voix de Joakim Brodén) malgré leur temps de jeu réduit.

Une excellente mise en bouche avant l’arrivée de Metallica (Main Stage I, 23h05). Eh oui, enfin, le plus big des Big 4 arrive au Hellfest ! Ben Barbaud a finalement réussi à les convaincre, même si James Hetfield et Lars Ulrich (à la fin du show) tentent de nous faire croire que ce sont eux qui ont réclamé à venir ; les gars, franchement… ces américains, j’vous jure. Bref, « It’s A Long Way To The Top », « The Ecstasy Of Gold », la pression monte, et le bouchon saute sur le totalement inattendu « Whiplash ». Après ça, quelques classiques permettent de garder l’ambiance au chaud, et je décide de me plonger dans les pogos pour me requinquer, puisque ça avait marché sur Saxon la semaine dernière. Bien mal m’en a pris, mais j’y reviendrai. Sur le moment en tout cas ça fonctionne, et je passe de 30m de l’avancée de scène à à peine 5m. Bien ! Le groupe est en grande forme, James en voix, je note assez peu de pains de la part de Kirk Hammett, Robert Trujillo est parfait comme toujours, et Lars très efficace. Deux surprises dans la setlist : « No Leaf Clover » aussi puissante sans orchestre qu’avec, et un « Dirty Window » totalement inattendu et agrémenté d’un solo de Kirk ! Cette dernière marque l’occasion pour James de faire une petite blague, bien conscient du peu d’amour que nous portons à St. Anger. Inutile de tergiverser, Metallica est à la hauteur de sa réputation. Le rappel est à la hauteur du début, puisqu’il est lancé par « Damage, Inc. » ; quand je parlais de surprises dans la setlist… Et c’est, encore une fois, un morceau inhabituellement placé à cette position qui clôturera le concert, la journée et le week-end : « Master Of Puppets ». Ouf !

Après la distribution, généreuse comme d’accoutumée, de médiators, de laquelle je reviens pourtant bredouille, à peine faisons-nous demi-tour pour rentrer dans nos peinâtes que l’intro de « The Number Of The Beast » se fait entendre, accompagnée des premières explosions du feu d’artifice. Et quel feu d’artifice ! 10 minutes non-stop avec ensuite « War Pigs » et « For Those About To Rock » pour le bouquet final (mais je crois que la playlist ne change jamais). Ben Barbaud sait faire plaisir à ses fidèles clients, car malgré la fatigue, la météo pas toujours clémente, les désagréments intolérables comme le parking ou l’organisation des sanitaires du camping, la taille du site pas adaptée au nombre de festivaliers… eh bien lorsque les dernières notes arrivent et que les dernières couleurs disparaissent du ciel, la boule à la gorge est quand même là, en pensant que ça y est, c’est fini pour cette année.

Enfin, pas tout à fait fini : 1 heure pour retourner au camping. Le goulot d’étranglement pour passer de la cathédrale au Hellcity Square est fatal. Ma brillante idée d’aller dans les pogos pour me « décoincer » n’a fonctionné que le temps du concert : je souffre le martyr, et arrivé devant la tente je ne peux même plus me plier pour entrer dedans. Il était temps que ce double week-end se termine !

Départ (27/6/2022)

Après 4 heures d’un sommeil malgré tout réparateur, il est temps de démonter la tente et de ranger les affaires, puis de se préparer mentalement à marcher jusqu’au parking avec tout le barda, bien qu’il y en ait forcément moins qu’à l’aller. Heureusement que la BlaBlaCareuse qui m’attendait au rond-point Guitare m’a gentiment aidé. Le retour se passe sans encombre, qu’Attila Dorn bénisse l’inventeur du régulateur de vitesse.

Il ne me reste maintenant qu’à décider où j’irai l’année prochaine, si toutefois je retourne en festival : Graspop ou Hellfest ? Malgré l’ambiance magique de l’évènement clissonnais et les quelques entubages du festival Belge, je pense que le Graspop est une meilleure expérience : parking plus proche, site beaucoup plus grand, meilleure organisation du camping… l’affiche est souvent meilleure également. Ne manque qu’un E.Leclerc proche.

Mais rien n’est gravé dans le marbre, alors à l’année prochaine ! Peut-être…

Graspop Metal Meeting, Dessel (BE), 16-17-18-19 juin 2022

Amusant de constater comme l’attente d’un gros festival peut paraître longue, non ? Par exemple, pour cette édition du Graspop Metal Meeting, dont la mise en vente commence environ 8 mois avant, j’ai eu l’impression d’attendre 3 ans !

Bref, plaisanterie mise à part, ma patience a été largement récompensée. Retour sur 4 jours… très physiques, en essayant d’être succinct. Les notes à la fin de chaque paragraphe ne sont qu’un ressenti personnel.

Le départ s’est fait la veille vers 17h, nous sommes donc arrivés tandis que la nuit étant déjà tombée. Pas pratique de monter une tente à la seule lumière des projecteurs éclairant le coin « salle de bain », à plus de 50m de là, surtout quand le camping est déjà bondé.

Je ne remercierai jamais assez Ivo de m’avoir sauvé la vie pendant ces 5 nuits ; qui est assez stupide pour partir en festival sans sac de couchage, et sans bouchons d’oreille ? Oui, c’est moi. Heureusement qu’il avait une couverture en plus, et des bouchons qui traînaient dans sa voiture !

Après nous être installés et avoir mangé l’un des 18 plats cuisinés en conserve achetés pour le séjour (ainsi que des pommes, bananes, Oasis, Pitch et Cacolac – bref il faudrait construire un Leclerc près du Graspop, si vous voyez ce que je veux dire), nous voilà à 1h du mat’, prêts à passer notre 1ère nuit, froide, avant que les hostilités commencent.

Jour 1 (16/6/2022)

Après un premier repas du midi au camping, nous commençons par Battle Beast (South Stage, 14h25). Déjà vu plusieurs fois (découvert en 1ère partie de Nightwish en 2012), c’est assez redondant. Quelqu’un qui les voit pour la 1ère fois doit passer un bon moment, mais après la 5ème fois, on s’ennuie un peu. Noora Louhimo, coiffée comme Maléfique, fait le show (et quelle voix !!!), mais ses « jetés de poing » sont fatiguant. 3/5

Petite pause goûter avant de revenir pour Mastodon (North Stage, 17h30). Ecouté un peu avant, je n’ai pas accroché ; j’ai voulu voir en me disant que je ratais peut-être quelque chose, mais je n’aime toujours pas. Je ne remets pas en cause le talent du groupe, mais le Stoner n’a jamais été mon truc. 2/5.

On enchaîne avec Powerwolf (South Stage, 18h30) : bien qu’assez redondant, comme Battle Beast, c’est toujours un plaisir de revoir les loups-garous allemands. Allez comprendre. Peu de surprise, mais un show carré, bien mené, un chouette décor, et un public conquis. 5/5.

Nous regardons de loin (une « tranchée » empêche le passage North Stage/South Stage, sinon il faut faire le tour des consoles) les Dropkick Murphys (North Stage, 19h40). Pas trop mon style, mais ils mettent le feu ; quand on est fan, ça doit être bien sympa. 3/5.

Enfin le clou de la journée : Iron Maiden (South Stage, 21h) – attention spoilers de la setlist ! Une petite intro « Transylvania » suivie de l’incontournable « Doctor, Doctor » d’UFO suffisent à mettre le public en transe. 10ème fois pour moi, et toujours aussi bon. Ça a pourtant assez mal commencé : les 3 premiers titres de Senjutsu, suivis des titres les plus lents du groupe : « Revelations », « Sign Of The Cross », « Blood Brothers »… et les autres titres sont joués à un tempo clairement ralenti. Il faut attendre « Fear Of The Dark », le 8ème morceau ! pour que les premiers pogos apparaissent (pas de bol pour Ivo qui s’est fait happer dedans). Le décor est toujours aussi top, les interventions d’Eddie toujours appréciées. Petite surprise avec « The Clansman » pendant le rappel, et surtout un 2ème rappel inattendu (pour moi) sur « Aces High », avec le gros n’avion ! 4,5/5 (à cause des premiers titres trop mous et du tempo ralenti sur les autres morceaux).

La soirée se termine avec Volbeat (North Stage, 23h15). On a du mal à tenir debout, Ivo partira même avant la fin. Quant à moi je reste ; bon concert, Michael Poulsen assure en tant que front man, mais ça manque peut-être un peu d’originalité et/ou de folie. 4/5.

Repas du soir (à 1h du mat’ !), brossage de dent, et au lit après s’être bien couvert.

Jour 2 (17/6/2022)

Petit tour à la voiture pour charger les téléphones (et expliquer à Ivo les bienfaits du mode avion pour ne pas tomber en rade trop vite), nous tombons sur un festivalier qui nous arrête et, après avoir vu mon t-shirt Scorpions, nous joue le premier couplet de « Wind Of Change » à la guitare acoustique. Sympa ! 5/5.

Nous nous rendons à la South Stage, pour attendre le groupe qui vient après Phil Campbell and the Bastards Sons (North Stage, 12h). Nous ratons une grosse partie du début de l’ami Phil, et Ivo retourne à la tente car il a oublié ses bouchons. Pour ma part, j’ai vu à partir d' »Ace Of Spades » (6ème morceau), Phil Campbell assure, les autres membres aussi ; le chanteur a un timbre assez rauque comme notre bien-aimé et regretté Lemmy… mais ce n’est pas Motörhead. Je pense qu’à un moment, Phil va devoir passer à autre chose. 4/5 malgré tout.

Arrive après Beyond The Black (South Stage, 12h55), découvert en 2017 en 1ère partie d’Epica. Rien de transcendant ni de très original, mais très agréable concert. La très belle Jennifer Haben sait tenir la scène. Anecdote, c’était le tout 1er concert du groupe depuis le début de la pandémie, soit 2 ans sans tourner (à 2 mois près). 4/5.

Je traîne Ivo voir British Lion (Metal Dome, 14h) au lieu de rester pour GloryHammer (que je verrai au Hellfest 2), et je n’aurais pas dû. Lui comme moi n’avons pas du tout aimé. Le groupe ne transmet rien sur scène, les morceaux sont insipides, les musiciens pas très charismatiques, hormis notre légende Steve Harris. Mais ce dernier est bien meilleur compositeur de Metal que de Hard-Rock. 1/5, la plus grosse déception du festival.

Retour côté North Stage (la seule fois du week-end) pour observer de loin Steel Panther (South Stage, 14h45). Pour qui adhère à l’humour en dessous de la ceinture, c’est parfait. Les blagues fusent, des filles montent sur scène (une, puis une deuxième plus tard, et enfin une armée de donzelles déchaînées pour « 17 Girls In A Row »), Michael Starr nous fait une parfaite imitation d’Ozzy sur « Crazy Train », on voit des nichons à tire-larigot, un technicien manque de se faire virer (pour de faux, enfin j’espère) car il n’arrive pas à réparer l’ampli de Satchel… Bref on s’amuse comme des fous. Le talent des musiciens ajoute à la quasi-perfection de ce moment. 5/5.

Les bikers sont maintenant à l’honneur avec Black Label Society (North Stage, 15h45). Zakk Wylde, le poseur le plus respecté du Metal, est aussi charismatique que lorsque je l’ai vu avec Ozzy (2018, très exactement à l’endroit où je me trouve maintenant !). La musique ne me touche pas plus que ça (encore le côté Stoner, pour sûr), mais le groupe est sacrément bon tout de même. Le coup de cœur d’Ivo du week-end. 4/5 pour moi (5/5 pour Ivo).

À la demande d’Ivo, nous restons pour Bullet For My Valentine (South Stage, 16h45). Le Core n’est pas du tout mon truc, mais ils arrivent à fédérer pas mal de monde, le public est très réactif. Un bon 3,5/5.

Exténués par la fatigue musculaire et la chaleur (31° à 16h), nous prenons une pause goûter de 2h et une petite sieste s’invite même sans qu’on s’en rende compte, malgré le four que représente notre tente. Je me réveille de justesse le temps de prendre une douche avant d’y retourner.

Retour sur site pour les 4 derniers concerts de la journée, à commencer par Megadeth (North Stage, 19h55). Même si je ne suis pas fan, ça fait toujours quelque chose de se dire qu’on est en train de regarder Megadeth. Dave Mustaine a pris un sacré coup de vieux, mais il est beaucoup plus énergique et amical avec le public que la fois précédente (2018, même endroit, toussa toussa). « À tout le monde » et « Symphony Of Destruction », c’est quelque chose, quand même. 5/5.

Dans la famille « groupes à voir avant qu’il ne soit trop tard », je demande Whitesnake (South Stage, 21h05). S’ils voulaient se jeter le défi de me conquérir dès le premier morceau, c’est réussi avec « Burn » ! Le show est dantesque, les musiciens extrêmement talentueux (mention spéciale au batteur déchaîné, malgré le fait qu’il doit avoir environ 115 ans ; Tommy Aldridge, 71 ans en fait) bien que David Coverdale se fait souvent aider par le claviériste Dino Jelusić. On remarquera également la bassiste Tanya O’Callaghan, qui est extrêmement sexy ! « Crying In The Rain » et « Is This Love » en live, ça déchire. 5/5.

Première co-tête d’affiche ce soir, Within Temptation (North Stage, 22h30) connaît son métier. Le décor est somptueux, les lumières fantastiques, les morceaux fédérateurs. Même les titres du mauvais dernier album passent bien. Excellent show, je regrette juste l’absence d' »Iron », rattrapé par « Ice Queen ». Dommage tout de même que Sharon Den Adel chante toujours faux sur les refrains « criés », mais dans l’instant du live, ça passe. 4/5.

Dernier groupe ce soir, et donc 2ème tête d’affiche, Scorpions (South Stage, minuit) n’est plus que l’ombre de lui-même. Jamais déçu les 4 fois précédentes, ce soir je me dis qu’il est temps de raccrocher les pinces. Bien sûr, Mikkey Dee insuffle une certaine nouvelle force aux musiciens, mais le tout est plombé par Klaus Meine, parfaitement immobile sur scène, le regard vide, chantant sans aucune conviction. Moi qui me rappelais l’avoir vu courir de long en large de la scène en 2015 à Bercy (bon, 7 ans tout de même), je ne le reconnais plus. Même lors de ses interventions en « hors chant » (jeu de mot, hahaha), il ne semble plus du tout prendre de plaisir. Les habituellement pêchus « Bad Boys Running Wild », « Big City Nights » ou la surprise de ce soir « Tease Me Please Me » sont massacrés. Même « Still Loving You » ne m’a pas transportée. Heureusement que le public était là pour « Rock You Like A Hurricane », joué en dernier. Rien à dire concernant les autres musiciens. Klaus, je t’aime bien, je t’adore même, mais il faut savoir s’arrêter. 2/5. Mais au moins je pourrai dire que j’ai vu 2 tiers de Motörhead aujourd’hui.

Il est 1h30, nous sommes assommés par la fatigue et la chaleur du jour, retour au camping, repas et brossage de dents.

Jour 3 (18/6/2022)

Les jours se suivent et se ressemblent, voiture pour charger les téléphones, et découverte d’un splendide lieu au milieu de la forêt juste derrière le parking (bien qu’à la base, nous n’allions pas en forêt pour ça, je vous passe les détails…), une chouette clairière aménagée, avec des bancs sous un toit en chaume. Avec la chaleur étouffante, ça fait du bien de se poser au frais, sous les arbres, en attendant le 1er groupe du jour.

Il s’agit de MSG (South Stage, 13h40), qui assure un show tout à fait correct. Il fait 34° et j’avoue ne pas bien en profiter. Mais ça fait tout de même plaisir d’entendre, pour de vrai cette fois, « Doctor, Doctor », ainsi que « Rock Bottom ». 3,5/5 (et même 4/5 s’il n’y avait pas la chaleur).

De l’autre côté de la tranchée (car hormis pendant le jour 2, nous ne faisons que squatter la South Stage), c’est Blues Pills (North Stage, 14h40) qui fait son entrée. Grâce à la performance des musiciens, et aussi à de l’eau bien fraîche rapportée par Ivo, je reprends un peu de souffle. Dommage que les musiciens soient relativement effacés à côté de la fougueuse Elin Larsson (aucun lien avec Nicky). Assurément la plus belle femme sur scène ce week-end (j’ai regretté de ne pas être côté North Stage quand elle a slammé…), pourtant on a déjà eu du lourd (Jennifer Haben, Tanya O’Callaghan), et ce n’est pas fini. 4/5.

Attention, à partir de maintenant on enchaîne les légendes, à commencer par Europe (South Stage, 15h35). Scène minimaliste, mais show sensationnel. Les incontournables sont joués, « Carrie », « Rock The Night », et même les morceaux récents comme « Walk The Earth » (joué en ouverture) remportent l’adhésion du public. Le groupe sachant exactement ce qu’on attend d’eux, ils quittent la scène un court instant pour se faire désirer et revenir finir le set avec le monumental « The Final Countdown ». Et cette chanson, en live, c’est toujours une tuerie, quoi qu’on en dise. 5/5.

Petite pause bière pendant 1 heure (la seule du festival, eh oui ! mais on est fauchés, alors on économise ce qu’on peut), avant de revenir pour Foreigner (South Stage, 17h45). Je pourrais presque faire un copié-collé d’Europe, à la différence que je ne connais aucun morceau. Mais à part ça, le groupe assure carrément, et encore plus au rappel sur « I Want To Know What Love Is » (eux aussi savent pourquoi ils sont là), qui me permet d’appeler Madame sur Skype pour lui montrer ce que ça donne en live. 4/5 (5/5 si je connaissais les chansons).

Aller-retour à la tente vite fait pour le goûter (à 19h, normal), et je reviens seul pour Saxon (South Stage, 20h). Ivo, complètement cassé, a préféré rester dormir ; et qu’est-ce qu’il a raté, mes aïeux ! Le groupe est tout simplement magistral, pourtant c’est déjà ma 4ème fois, mais c’est probablement la meilleure. Les classiques s’enchaînent, « Motorcycle Man » ouvrant les hostilités, suivi après « Thunderbolt » par « Wheels Of Steel », « Heavy Metal Thunder », « Strong Arm Of The Law »… bref je pourrais citer l’intégralité de la setlist, allez voir le lien, c’est juste colossal. Ajouté à cela que Paul Quinn, habituellement assez statique, est complètement déchaîné, et nous voilà avec peut-être le meilleur moment du festival pour moi. 6/5, je me suis défoulé et je suis requinqué pour le reste de la soirée. J’en profite pour dédicacer ce chapitre au mec qui s’est posé à côté de moi avec 2 bières et, ne trouvant pas son pote, m’en a offert une. Et comme je me suis réveillé le lendemain sans avoir mal au cul, j’en déduis qu’il n’avait mis aucune substance dedans.

À la demande d’Ivo, nous restons pour regarder Five Finger Death Punch (North Stage, 21h10), en grande partie parce que nous sommes trop fatigués pour aller voir Myles Kennedy & Company au Metal Dome. FFDP n’est pas du tout ma came, mais j’imagine que pour ceux qui aiment, c’était un excellent show. En tout cas, Ivo a adoré, alors qu’il ne connaissait pas non plus. 3/5.

Nous devions choisir entre Opeth à la Marquee et la Légende, nous avons choisi (surtout parce qu’Ivo n’a jamais entendu parler d’Opeth, le pauvre) Judas Priest (South Stage, 22h20). Avis mitigé me concernant, ceci étant surtout dû au fait qu’il n’y a plus que des remplaçant en tant que guitaristes. A part ça, ça reste très bon, même si Rob Halford est assez statique, penché sur son micro pour se concentrer sur son chant. Infiniment moins désastreux que Scorpions, il est peut-être tout de même temps de raccrocher. Il n’en reste pas moins que la moto sur « Hell Bent For Leather », ainsi qu’entendre « Breaking The Law » en rappel et « Living After Midnight » en deuxième rappel, ça fait du bien. Et Rob qui envoie tout ce qu’il a sur « Painkiller », ça n’a pas de prix. 3,5/5.

Nous zappons Korn car on aime très moyennement (pas du tout pour ma part) et qu’on les a déjà vus au Hellfest en 2016, et on rentre au bercail. Les muscles de mes jambes ne sont que douleur, ainsi que le dos d’Ivo. Repas + brossage de dents, et dodo.

Jour 4 (19/6/2022)

Rien de prévu avant 16h50 !!! Qu’est-ce qu’on va faire en attendant ? Eh bien, après que l’averse de pluie se soit calmée (pour le reste de la journée heureusement), on va retourner à notre petit coin de forêt derrière le parking, et aller faire un tour sur le chemin balisé. Ivo ramasse des boutures de merisier pour chez lui (chacun son truc). La température est redescendue à moins de 20°, autant dire qu’après les 34° d’hier, c’est choquant. Du coup je me pose au chaud dans la voiture et je regarde des séries sur mon téléphone.

C’est comme ça qu’on a réussi à tuer le temps jusqu’à Alestorm (North Stage, 16h50). Comme prévu le groupe est très fun, le public déchaîné (on observe de loin des surfeurs sur des slammers, oui oui). Le délire pirate fonctionne bien, même si le thème des chansons est un peu trop répétitif au goût d’Ivo (to drink, drank, drunk). 4/5.

C’est l’heure maintenant d’accueillir notre grand-père a tous, nous les Metalleux. Alice Cooper (South Stage, 17h55) arrive dans un décor incroyable pour un show en plein après-midi (c’était pareil pour Powerwolf, j’ai oublié de le préciser). Bienvenue au Nightmare Castle. Le public est assez calme pendant le show, mais je suppose que c’est à cause de la fatigue, et pour se ménager pour ce soir. Malgré tout le groupe donne tout ce qu’il a, et comme d’habitude avec Vincent Furnier je ne m’ennuie pas, même si je ne connais pas tous les morceaux (et puis quand je ne sais pas quoi faire, je regarde Nita Strauss). La dying bride est là, la guillotine aussi, sans oublier le Million Dollars Baby ; il ne manque que le boa. Sans surprise, les grands moments sont « Poison » et le final sur « School’s Out ». 5/5.

D’autres légendes jouent maintenant en même temps. Ivo choisit Sepultura (Marquee, 19h10), tandis que je reste pour The Offspring (North Stage, 19h15). La première moitié est assez molle malgré des titres assez bien choisis, et le concert décolle vraiment sur sa 2ème partie, jusqu’à devenir l’un des meilleurs moments de la journée. On peut penser ce qu’on veut de ce groupe, il possède un nombre de classiques incroyable. Dexter Holland et Noodles sont particulièrement loquaces, et les américains se permettent même un rappel, pour terminer sur « Self Esteem », pile au moment où Ivo arrive, particulièrement ravi d’avoir vu Sepultura. 5/5.

Alors oui, je considère The Offspring comme des légendes, mais c’est un tout autre calibre qui arrive tranquillement maintenant : Deep Purple (South Stage, 20h25), que j’ai préféré revoir pour la 9ème fois, plutôt que d’aller redécouvrir Amorphis à la Marquee. Je suis étonné par l’ambiance de folie dans le public : tout le monde se dandine ! Beaucoup de monde connaît les chansons, et pour ma part, tout comme Whitesnake m’avait conquis en débutant par « Burn », Deep Purple remporte ma palme ce soir en commençant par l’inespéré « Highway Star », que je m’étais résigné à ne plus jamais entendre en live. Alors certes Ian Gillan a toujours sa voix fatiguée (pour être gentil), mais depuis ma 1ère fois en 2007, je suis habitué. Le reste est sans surprise, mais je suis toujours inexplicablement fasciné de les voir en vrai. Le remplaçant temporaire de Steve Morse est réellement excellent, bien que son physique de jeune fasse un peu tâche au milieu des autres papys. 5/5.

Trop fatigué, je zappe Dimmu Borgir à la Marquee pour aller me reposer et prendre un goûter chips/Oasis à 22h, afin d’être prêt pour la clôture du festival.

Bien peu de groupes post-2000 sont devenus légendaires, et même s’ils ont beaucoup de détracteurs on ne peut nier la puissance dévastatrice de Sabaton (South Stage, 23h30). Le groupe n’est censé arriver que dans 20 minutes, et c’est déjà la folie dans le public, qui scande le nom du groupe, ou l’intro de « Swedish Pagans ». Et une fois arrivés sur scène, même si la partie du public où je me trouve est assez sage (Ivo, complètement épuisé, est malgré tout resté près des gradins), sur scène c’est littéralement la guerre : explosions, feux d’artifices, le canon du tank qui crache du feu, Joakim Brodén et son lance-flamme (bon, déjà fait 3 jours avant par Powerwolf, mais quand même)… Le show est grandiose. D’aucuns diront qu’ils compensent la pauvreté de la musique par le spectaculaire (quelque part, c’est ce que je pense – non pas que les morceaux soient mauvais, bien au contraire, mais c’est parfois assez répétitif), mais bordel, ils assurent. Pär, sincèrement heureux d’être là, en profite pour rendre hommage à la Belgique, le seul pays avec la Suède à avoir accepté de distribuer leur 1er album Primo Victoria, il y a 17 ans. Petit moment émouvant quand, sur « Christmas Truce », des lignes humaines se forment dans le public pour un câlin géant tanguant de gauche à droite. Et finalement, un circle pit se forme à quelques mètres de moi sur « Primo Victoria » (la chanson), et soudain me prend l’envie d’aller me plonger dedans. La fraîcheur de la journée associée aux excellents concerts vécus m’a donné un second souffle, et me voilà en train de tourner. Je m’arrête quand même au bout de quelques minutes, et en profite pour me placer plus près, et faire passer les slammers pendant les 3 derniers titres du rappel. Une fin de week-end autant éreintante que satisfaisante. 5/5.

À peine le groupe ayant quitté la scène qu’un feu d’artifice explose au-dessus des 2 Main Stages, pour annoncer la fin d’un week-end de folie qui nous laisse Ivo et moi littéralement sur les rotules.

Repas, brossage de dents, dodo et il est maintenant temps de rentrer, avec une petite pointe de nostalgie en repensant à tout ce qu’on a vécu. Cela dit, je n’ai que 2 jours et demi pour me remettre, avant de me diriger à l’opposé de mon point de départ, pour le Hellfest 2. Et quelque chose me dit que ce sera encore plus épuisant malgré le climat qui s’annonce… différent.

Désolé de terminer sur une note négative, mais ce sera très probablement ma dernière édition du Graspop. L’affiche est souvent plus intéressante pour moi que le Hellfest, ce qui compense largement le manque de « magie » du festival (en même temps, on y va surtout pour la musique, même si j’adore me balader dans les décors du Hellfest). Cela dit, les annulations telles qu’Aerosmith ou Faith No More, remplacés par des groupes moins prestigieux bien que respectables, sans aucune compensation, ça fait un peu mal au cul.

Mais s’il n’y avait que ça, encore, ça aurait pu passer ; après tout, le festival n’est pas responsable d’un groupe qui annule. Non, ce qui est inacceptable, c’est que :

  • premièrement, lors de la pandémie, on ne pouvait pas se faire rembourser son billet ; le festival ayant obtenu la permission du gouvernement belge, ils en ont profité pour assurer leurs arrières (bien inutilement d’ailleurs, car la popularité du festival ne dépend pas de son « absence » pendant 2 ans, bien au contraire). Rien n’empêchait de revendre son ticket certes, mais le fait de ne pas pouvoir obtenir de remboursement est presque hors la loi.
  • deuxièmement, en plus de l’affiche moins bonne que prévue et non compensée financièrement, il y a quelques mois le festival annonçait que le parking serait payant : 15€ en prévente, 20€ sur place, et chaque fois que l’on sortira et re-rentrera, il faudra repayer !

On est à la limite du scandale. Les organisateurs ont perdu ma confiance, donc les prochaines années du Graspop se feront sans moi. En espérant que Benjamin Barbaud ne vienne pas s’inspirer de nos voisins belges dans le futur. À la semaine prochaine pour mon compte-rendu du Hellfest 2 !

Kiss au Palais Omnisport de Paris Bercy, le 7 juin 2022

Deux ans, trois mois et vingt-cinq jours. C’est le temps depuis lequel vous n’avez pas lu une de mes chroniques ; et pour cause, je ne vous ferai pas l’affront de vous expliquer pourquoi, on est tous au courant.

Pendant cette période, une pensée affreuse m’a traversée l’esprit : et s’il n’y avait plus aucun concert suite à la pandémie ? Jamais ? Alors je devrai expliquer à mes petits-enfants, si tant est que j’en ai un jour, que moi, Grand Amateur de musique et de concerts, le dernier artiste que j’aurais vu sur scène était… Bernard Minet. Non pas que ce n’était pas bien, hein, au contraire ! Mais j’aurais préféré que ce soit Aerosmith, AC/DC, Iron Maiden ou Metallica… bref quelque chose d’un peu plus légendaire.

Heureusement, petit à petit la vie « normale » reprend son cours, même si le 1er retour en salle a quelque peu tardé me concernant. Oh, il y a bien eu Saint Seiya Symphonic Adventure au Grand Rex (14/5/2022), mais ça ne valait pas le coup de le chroniquer, même si c’était fantastique (il n’y avait pas grand-chose à dire de plus que pour Dragon Ball Symphonic Adventure, qui n’était déjà probablement pas très palpitant à lire).

J’ai également fait l’impasse sur Scorpions à Bercy (17/5/2022), puisque je vais les voir 2 fois de suite pas plus tard que ce mois-ci, au Graspop et au Hellfest 2.


Non, le 1er vrai concert de Rock, que je retourne voir aujourd’hui, a valeur d’évènement, pour 2 raisons. Tout d’abord, il s’agit de Kiss, et ceux qui les ont déjà vu sur scène savent que leur show est toujours exceptionnel. Et la 2ème raison, puisqu’on parle de ceux qui sont déjà allés les voir, eh bien c’est que je n’en fais pas partie ! Il s’agit d’une grande première pour moi (et pour Ivo, oui il est toujours là !), alors espérons que la bande à Paul Stanley et Gene Simmons sera à la hauteur de leur réputation pour notre premier concert post-confinement. C’est parti !

L’arrivée aux abords de Bercy me rappelle de bons souvenirs. Les bars diffusent du Kiss, les gens portent des t-shirts de Kiss, les plus gros fans sont maquillés comme Kiss… j’ose espérer que les passants ne se demandaient pas qui jouait ce soir !

Ivo arrive vers 19h ; j’ai peur de manquer la première partie, surtout qu’il doit encore manger son sandwich et aller aux cabinets (il refuse pourtant ma suggestion de faire les 2 en même temps). Heureusement, le 1er groupe n’arrivera qu’assez tard.

A l’entrée dans la salle, l’ambiance est posée : des statues géantes de nos 4 américains maquillés sont disposées de chaque côté de la scène. Bien que l’imitation « pierre » soit plutôt convaincante, les oscillements ne laissent aucun doute quant à la nature gonflable de ces effigies.

The Last Internationale (20h – 20h30)

Ce groupe d’ouverture, comme souvent, est agréable, mais oubliable. Il s’agit de Pop-Rock, c’est entraînant, les musiciens sont habités et reçoivent un très bon accueil ; mais rien de très marquant, hormis la chanteuse qui est très mignonne, ce qui ne manque pas de soulever l’intérêt d’Ivo (et que son intérêt, j’espère).

Selon notre voisin de fosse, le bassiste, le claviériste (en kilt !) et le batteur sont ceux de Shaka Ponk ; ce sera à confirmer par les connaisseurs, mais le groupe n’est effectivement composé à la base que de la chanteuse Delila Paz et du guitariste Edgey Pires, qui doivent s’entourer d’ »intérimaires » pendant les tournées.

La fin du spectacle arrive bien vite, et pour cause : ils n’ont joué que 30 minutes. Les haut-parleurs annoncent une demi-heure de pause, mais Kiss n’arrivera que 45 longues minutes plus tard.

Setlist de The Last Internationale

Kiss (21h15 – 23h15)

« Highway To Hell », « Dude (Looks Like A Lady) », ainsi que « Smoke On The Water » et « Paranoid » avant la 1ère partie, telle est la setlist proposée pour nous faire patienter, tandis qu’un rideau estampillé « Kiss » (pour ceux qui n’étaient pas encore au courant) cache la scène, et que les statues se parent d’un éclairage façon Bioman (force bleue, force rouge, force jaune devant marron derr… ah non, ça c’est autre chose).

Nous en profitons pour évoquer nos souvenirs de concert avec le suscité voisin de fosse, Gendarme à la retraite, qui malgré son âge semble avoir fait beaucoup moins de concerts qu’Ivo et moi (en même temps, votre serviteur en est à 250 groupes vus, dont certains presque 10 fois).

Enfin arrive « Rock N’ Roll » de Led Zeppelin, aussi attendu à un concert de Kiss que « Doctor Doctor » D’UFO à un concert d’Iron Maiden, tandis que nous observons sur l’écran géant le groupe arrivant par les coulisses. Juste après résonne le riff incontournable et quasi-inévitable de « Detroit Rock City », qui voit Bercy se soulever… ou plutôt qui voit les spectateurs de Bercy soulever leurs téléphones. Un peu pénible pendant les 3 premiers morceaux, ça se calmera heureusement par la suite, jusqu’au moment fatidique…

Mais revenons-en à Detroit, la ville du Rock : le rideau tombe au premier roulement de caisse claire et dévoile nos 4 gaillards descendant littéralement du ciel, les 3 gratteux juchés sur des plateformes hexagonales fixées au plafond, la batterie d’Eric Singer étant quant à elle perchée sur une base à vérins plus… « traditionnelle ». Effet garanti, d’autant plus que le feu d’artifice commence, dans le sens littéral du terme, accompagné de jets de flammes impressionnants, même si on est loin de la démesure de Rammstein. Néanmoins la chaleur suffit à voir Paul Stanley jeter la veste après ce premier morceau (tandis que le costume des autres ne semble pas avoir de collection « été »).

Attention aux fans, je dois avouer que mon expérience de Kiss se limite presqu’exclusivement au Alive IV (ou Kiss Symphony). Il se trouve donc que le milieu du concert m’est presqu’inconnu. Cela dit, un spectacle de Kiss, à l’instar d’Alice Cooper ou des suscités Rammstein, est autant musical que visuel ; c’est donc grâce à ça que, même après « Shout It Out Loud » et « Deuce », je ne me suis à aucun moment ennuyé pendant les titres plus « obscurs » (obscurs pour moi, attention, patapé !). Un petit solo de guitare de Tommy Thayer par ci, Gene Simmons qui crache du feu par là, les flammes et fusées multicolores qui continuent de surgir non-stop, les lumières extrêmement bien gérées, les lasers… un vrai show à l’américaine comme on dit ; du coup le temps passe vite, d’autant que certains morceaux ou Paul nous demande de chanter son surtout composés de « Yeah yeah » assez faciles à retenir.

Les interludes oraux sont d’ailleurs très bien dosés, juste ce qu’il faut pour garder l’ambiance intacte. Mention spéciale à Paul qui lance le début de la Marseillaise avant de faire un geste genre « Non, oubliez ça », mais c’était sans compter le patriotisme de l’audience, qui bien sûr la récitera docilement jusqu’à la fin. Dans un registre plus léger, Paul et Gene se livreront une bataille des seuls mots français qu’ils connaissent, à coups de « crêpe suzette », « Maurice Chevalier », « Edith Piaf », sans oublier le « salope » que Gene lance dédaigneusement à Paul, provoquant l’hilarité du public.

Finalement les classiques ne tardent pas à revenir, « Lick It Up », « Calling Dr. Love » ou « Psycho Circus » permettent au public d’aider un peu Paul sur les refrains, un Paul qui malgré tout me semble très en voix !

Alors soit mon pavillon auditif possède la faculté d’améliorer le son, soit je tombe à chaque fois sur le bon soir où le chanteur assure ; car que ce soit Klaus Meine toutes les fois où j’ai vu Scorpions, ou ce soir avec Paul Stanley, je n’ai que rarement noté de faiblesse dans leur chant, malgré tout ce que l’on peut régulièrement lire sur les internets.

La fin de « Psycho Circus » est abrégée pour laisser Eric nous sortir un solo de batterie juste comme il faut, ni trop long ni trop court, ni trop facile ni trop technique, bien que ses capacités semblent sous-exploitées dans le groupe.

La fin de cette première partie du concert est jouissive, à la fois longue et palpitante, à commencer par le fameux solo de basse de Gene, perché à nouveau sur la plateforme centrale et crachant du sang, précédant « God Of Thunder ». L’écran géant, ayant alterné entre les images du groupe à tout âge et le concert de ce soir, nous montre cette fois des séquences en gros plan où le bassiste chante, relayées par la même scène vue sous des angles différents sous chaque plateforme fixée au plafond, dans un effet saisissant.

Chaque musicien ayant eu son moment de gloire jusqu’à maintenant, c’est au tour de Paul de s’envoler… littéralement sur « Love Gun », celui-ci passant en tyrolienne au-dessus de la fosse (et pile au-dessus de votre serviteur) pour aller atterrir sur une plateforme au centre de la salle, flanquée de 3 micros afin que tout le monde puisse le voir dans les meilleures conditions.

Il y restera pour l’orgie prévisible de smartphones (le fameux moment fatidique) sur « I Was Made For Lovin’ You », équivalent Kissien de « Smoke On The Water », « Still Lonving You » ou « Highway To Hell » chez les inculturés du Rock.

Son retour sur la scène normale se fera avant l’intro de « Black Diamond », qui clôt (déjà !) cette partie du show.

L’on aurait pu se contenter de ce concert susceptible de combler les attentes de n’importe qui, mais il ne se passe que quelques secondes avant qu’une lumière éclaire un piano surgissant du sol. Eric prend place derrière, et comme il avait chanté sur « Black Diamond », il donne à nouveau de la voix (en même temps, le mec s’appelle Eric Singer quoi, c’est pas pour les machines à coudre), tradition oblige, sur « Beth », émouvante comme à son habitude.

De retour derrière le micro, Paul nous pose une question : « Do You Love Me? », qui est bien évidemment le titre de l’avant-dernier morceau ce soir, ce à quoi le public répond sans hésitation par la positive tout en jouant avec les ballons géants flanqués du logo du groupe et des musiciens.

Mais un concert de Kiss n’en serait pas un s’il ne se terminait pas par « Rock And Roll All Nite », dans un déluge de confettis collant à la peau transpirante des visiteurs d’un Bercy très bien rempli, bien que pas tout à fait complet. Eh oui, on aurait bien aimé rock n’ roller toute la nuit avec Paul, Gene, Tommy et Eric ; mais toute bonne chose a une fin, et après 2 heures de show tout de même (est-ce bien raisonnable, à leur âge ?), il est temps de sortir, après des adieux sincères de la part de Paul.

Setlist de Kiss

Alors oui, on peut critiquer le côté tape-à-l’œil et mercantile, bien qu’assumés, de Kiss, mais pour la première fois que je les voyais, il faut admettre qu’on en a pour notre argent (moins cher qu’au Zénith en 2015 heureusement). Le spectacle est fantastique, le jeu des musiciens est carré, les voix sont toujours là quoi qu’on en dise, c’est quelque chose à faire une fois dans sa vie. Malheureusement pour ceux qui n’ont pas pu, c’était la dernière chance. Et pour un premier concert post-confinement, je dois dire qu’Ivo et moi, on a mis la barre très haut !