Kiss au Palais Omnisport de Paris Bercy, le 7 juin 2022

Deux ans, trois mois et vingt-cinq jours. C’est le temps depuis lequel vous n’avez pas lu une de mes chroniques ; et pour cause, je ne vous ferai pas l’affront de vous expliquer pourquoi, on est tous au courant.

Pendant cette période, une pensée affreuse m’a traversée l’esprit : et s’il n’y avait plus aucun concert suite à la pandémie ? Jamais ? Alors je devrai expliquer à mes petits-enfants, si tant est que j’en ai un jour, que moi, Grand Amateur de musique et de concerts, le dernier artiste que j’aurais vu sur scène était… Bernard Minet. Non pas que ce n’était pas bien, hein, au contraire ! Mais j’aurais préféré que ce soit Aerosmith, AC/DC, Iron Maiden ou Metallica… bref quelque chose d’un peu plus légendaire.

Heureusement, petit à petit la vie « normale » reprend son cours, même si le 1er retour en salle a quelque peu tardé me concernant. Oh, il y a bien eu Saint Seiya Symphonic Adventure au Grand Rex (14/5/2022), mais ça ne valait pas le coup de le chroniquer, même si c’était fantastique (il n’y avait pas grand-chose à dire de plus que pour Dragon Ball Symphonic Adventure, qui n’était déjà probablement pas très palpitant à lire).

J’ai également fait l’impasse sur Scorpions à Bercy (17/5/2022), puisque je vais les voir 2 fois de suite pas plus tard que ce mois-ci, au Graspop et au Hellfest 2.


Non, le 1er vrai concert de Rock, que je retourne voir aujourd’hui, a valeur d’évènement, pour 2 raisons. Tout d’abord, il s’agit de Kiss, et ceux qui les ont déjà vu sur scène savent que leur show est toujours exceptionnel. Et la 2ème raison, puisqu’on parle de ceux qui sont déjà allés les voir, eh bien c’est que je n’en fais pas partie ! Il s’agit d’une grande première pour moi (et pour Ivo, oui il est toujours là !), alors espérons que la bande à Paul Stanley et Gene Simmons sera à la hauteur de leur réputation pour notre premier concert post-confinement. C’est parti !

L’arrivée aux abords de Bercy me rappelle de bons souvenirs. Les bars diffusent du Kiss, les gens portent des t-shirts de Kiss, les plus gros fans sont maquillés comme Kiss… j’ose espérer que les passants ne se demandaient pas qui jouait ce soir !

Ivo arrive vers 19h ; j’ai peur de manquer la première partie, surtout qu’il doit encore manger son sandwich et aller aux cabinets (il refuse pourtant ma suggestion de faire les 2 en même temps). Heureusement, le 1er groupe n’arrivera qu’assez tard.

A l’entrée dans la salle, l’ambiance est posée : des statues géantes de nos 4 américains maquillés sont disposées de chaque côté de la scène. Bien que l’imitation « pierre » soit plutôt convaincante, les oscillements ne laissent aucun doute quant à la nature gonflable de ces effigies.

The Last Internationale (20h – 20h30)

Ce groupe d’ouverture, comme souvent, est agréable, mais oubliable. Il s’agit de Pop-Rock, c’est entraînant, les musiciens sont habités et reçoivent un très bon accueil ; mais rien de très marquant, hormis la chanteuse qui est très mignonne, ce qui ne manque pas de soulever l’intérêt d’Ivo (et que son intérêt, j’espère).

Selon notre voisin de fosse, le bassiste, le claviériste (en kilt !) et le batteur sont ceux de Shaka Ponk ; ce sera à confirmer par les connaisseurs, mais le groupe n’est effectivement composé à la base que de la chanteuse Delila Paz et du guitariste Edgey Pires, qui doivent s’entourer d’ »intérimaires » pendant les tournées.

La fin du spectacle arrive bien vite, et pour cause : ils n’ont joué que 30 minutes. Les haut-parleurs annoncent une demi-heure de pause, mais Kiss n’arrivera que 45 longues minutes plus tard.

Setlist de The Last Internationale

Kiss (21h15 – 23h15)

« Highway To Hell », « Dude (Looks Like A Lady) », ainsi que « Smoke On The Water » et « Paranoid » avant la 1ère partie, telle est la setlist proposée pour nous faire patienter, tandis qu’un rideau estampillé « Kiss » (pour ceux qui n’étaient pas encore au courant) cache la scène, et que les statues se parent d’un éclairage façon Bioman (force bleue, force rouge, force jaune devant marron derr… ah non, ça c’est autre chose).

Nous en profitons pour évoquer nos souvenirs de concert avec le suscité voisin de fosse, Gendarme à la retraite, qui malgré son âge semble avoir fait beaucoup moins de concerts qu’Ivo et moi (en même temps, votre serviteur en est à 250 groupes vus, dont certains presque 10 fois).

Enfin arrive « Rock N’ Roll » de Led Zeppelin, aussi attendu à un concert de Kiss que « Doctor Doctor » D’UFO à un concert d’Iron Maiden, tandis que nous observons sur l’écran géant le groupe arrivant par les coulisses. Juste après résonne le riff incontournable et quasi-inévitable de « Detroit Rock City », qui voit Bercy se soulever… ou plutôt qui voit les spectateurs de Bercy soulever leurs téléphones. Un peu pénible pendant les 3 premiers morceaux, ça se calmera heureusement par la suite, jusqu’au moment fatidique…

Mais revenons-en à Detroit, la ville du Rock : le rideau tombe au premier roulement de caisse claire et dévoile nos 4 gaillards descendant littéralement du ciel, les 3 gratteux juchés sur des plateformes hexagonales fixées au plafond, la batterie d’Eric Singer étant quant à elle perchée sur une base à vérins plus… « traditionnelle ». Effet garanti, d’autant plus que le feu d’artifice commence, dans le sens littéral du terme, accompagné de jets de flammes impressionnants, même si on est loin de la démesure de Rammstein. Néanmoins la chaleur suffit à voir Paul Stanley jeter la veste après ce premier morceau (tandis que le costume des autres ne semble pas avoir de collection « été »).

Attention aux fans, je dois avouer que mon expérience de Kiss se limite presqu’exclusivement au Alive IV (ou Kiss Symphony). Il se trouve donc que le milieu du concert m’est presqu’inconnu. Cela dit, un spectacle de Kiss, à l’instar d’Alice Cooper ou des suscités Rammstein, est autant musical que visuel ; c’est donc grâce à ça que, même après « Shout It Out Loud » et « Deuce », je ne me suis à aucun moment ennuyé pendant les titres plus « obscurs » (obscurs pour moi, attention, patapé !). Un petit solo de guitare de Tommy Thayer par ci, Gene Simmons qui crache du feu par là, les flammes et fusées multicolores qui continuent de surgir non-stop, les lumières extrêmement bien gérées, les lasers… un vrai show à l’américaine comme on dit ; du coup le temps passe vite, d’autant que certains morceaux ou Paul nous demande de chanter son surtout composés de « Yeah yeah » assez faciles à retenir.

Les interludes oraux sont d’ailleurs très bien dosés, juste ce qu’il faut pour garder l’ambiance intacte. Mention spéciale à Paul qui lance le début de la Marseillaise avant de faire un geste genre « Non, oubliez ça », mais c’était sans compter le patriotisme de l’audience, qui bien sûr la récitera docilement jusqu’à la fin. Dans un registre plus léger, Paul et Gene se livreront une bataille des seuls mots français qu’ils connaissent, à coups de « crêpe suzette », « Maurice Chevalier », « Edith Piaf », sans oublier le « salope » que Gene lance dédaigneusement à Paul, provoquant l’hilarité du public.

Finalement les classiques ne tardent pas à revenir, « Lick It Up », « Calling Dr. Love » ou « Psycho Circus » permettent au public d’aider un peu Paul sur les refrains, un Paul qui malgré tout me semble très en voix !

Alors soit mon pavillon auditif possède la faculté d’améliorer le son, soit je tombe à chaque fois sur le bon soir où le chanteur assure ; car que ce soit Klaus Meine toutes les fois où j’ai vu Scorpions, ou ce soir avec Paul Stanley, je n’ai que rarement noté de faiblesse dans leur chant, malgré tout ce que l’on peut régulièrement lire sur les internets.

La fin de « Psycho Circus » est abrégée pour laisser Eric nous sortir un solo de batterie juste comme il faut, ni trop long ni trop court, ni trop facile ni trop technique, bien que ses capacités semblent sous-exploitées dans le groupe.

La fin de cette première partie du concert est jouissive, à la fois longue et palpitante, à commencer par le fameux solo de basse de Gene, perché à nouveau sur la plateforme centrale et crachant du sang, précédant « God Of Thunder ». L’écran géant, ayant alterné entre les images du groupe à tout âge et le concert de ce soir, nous montre cette fois des séquences en gros plan où le bassiste chante, relayées par la même scène vue sous des angles différents sous chaque plateforme fixée au plafond, dans un effet saisissant.

Chaque musicien ayant eu son moment de gloire jusqu’à maintenant, c’est au tour de Paul de s’envoler… littéralement sur « Love Gun », celui-ci passant en tyrolienne au-dessus de la fosse (et pile au-dessus de votre serviteur) pour aller atterrir sur une plateforme au centre de la salle, flanquée de 3 micros afin que tout le monde puisse le voir dans les meilleures conditions.

Il y restera pour l’orgie prévisible de smartphones (le fameux moment fatidique) sur « I Was Made For Lovin’ You », équivalent Kissien de « Smoke On The Water », « Still Lonving You » ou « Highway To Hell » chez les inculturés du Rock.

Son retour sur la scène normale se fera avant l’intro de « Black Diamond », qui clôt (déjà !) cette partie du show.

L’on aurait pu se contenter de ce concert susceptible de combler les attentes de n’importe qui, mais il ne se passe que quelques secondes avant qu’une lumière éclaire un piano surgissant du sol. Eric prend place derrière, et comme il avait chanté sur « Black Diamond », il donne à nouveau de la voix (en même temps, le mec s’appelle Eric Singer quoi, c’est pas pour les machines à coudre), tradition oblige, sur « Beth », émouvante comme à son habitude.

De retour derrière le micro, Paul nous pose une question : « Do You Love Me? », qui est bien évidemment le titre de l’avant-dernier morceau ce soir, ce à quoi le public répond sans hésitation par la positive tout en jouant avec les ballons géants flanqués du logo du groupe et des musiciens.

Mais un concert de Kiss n’en serait pas un s’il ne se terminait pas par « Rock And Roll All Nite », dans un déluge de confettis collant à la peau transpirante des visiteurs d’un Bercy très bien rempli, bien que pas tout à fait complet. Eh oui, on aurait bien aimé rock n’ roller toute la nuit avec Paul, Gene, Tommy et Eric ; mais toute bonne chose a une fin, et après 2 heures de show tout de même (est-ce bien raisonnable, à leur âge ?), il est temps de sortir, après des adieux sincères de la part de Paul.

Setlist de Kiss

Alors oui, on peut critiquer le côté tape-à-l’œil et mercantile, bien qu’assumés, de Kiss, mais pour la première fois que je les voyais, il faut admettre qu’on en a pour notre argent (moins cher qu’au Zénith en 2015 heureusement). Le spectacle est fantastique, le jeu des musiciens est carré, les voix sont toujours là quoi qu’on en dise, c’est quelque chose à faire une fois dans sa vie. Malheureusement pour ceux qui n’ont pas pu, c’était la dernière chance. Et pour un premier concert post-confinement, je dois dire qu’Ivo et moi, on a mis la barre très haut !

1 commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.