Within Temptation est un groupe un peu à part dans mon univers musical: ils peuvent se vanter d’être les seuls que je suis allé voir 3 fois alors que je n’ai aucun de leurs albums, et le groupe ne m’a jamais vraiment passionné jusqu’à maintenant. Ne nous méprenons pas, je n’avais rien contre leur musique; c’est juste que je les ai toujours considéré « de loin ».
Du coup, me demanderez-vous, pourquoi les avoir déjà vus 3 fois? Eh bien il faut dire que les 2 premières fois, ils assuraient des premières parties. Tout d’abord pour Iron Maiden au Parc des Princes en 2005 (p*tain, 7 ans!), et ensuite à la Foire aux Vins de Colmar en 2012, avant Nightwish.
Concernant cette 2ème fois, il s’agissait plutôt d’une double tête d’affiche. D’ailleurs, et vous n’imaginez pas comme ça me coûte de dire ça tellement j’aime Nightwish, mais je dois dire que le show de Within Temptation avait complètement occulté celui de la bande à Tuomas. Impressionnant!
C’est donc motivé par ces 2 très bons premiers contacts, ainsi que par plusieurs amis prêts à assister à ce concert, que je me suis décidé à acheter mon billet pour aller voir ce que l’on peut appeler le plus célèbre des groupes néerlandais ce soir au Zénith de Paris. Et j’aurais regretté de ne pas l’avoir fait!
Nous voilà donc arrivés à l’entrée du Zénith… enfin, je veux dire au bout de la file d’attente qui arrive quasiment à la sortie du métro Porte de Pantin; pour ceux qui connaissent, ça vous donne une petite idée de la foule qui s’amasse pour assister au show, alors qu’il est tout juste 17h30 passé! A noter que, 2 jours avant, un communiqué est tombé indiquant que le concert affichait complet. Une performance notable pour les hollandais dont la réputation ne cesse de grossir.
Delain
Je ne vais pas m’éterniser sur les 4 potes qui devaient venir ce soir, puisqu’entre ceux qui sont en retard, et les autres qui sont en retard et qui ont préféré les gradins, on se retrouvera à 2 dans la fosse. Nous voilà donc placés pile au milieu selon la scène et selon la profondeur de la fosse.
C’est un autre groupe néerlandais qui ouvre ce soir pour Within Temptation, dénommé Delain. Pour avoir écouté quelques morceaux, ce choix parait logique car musicalement, les 2 sont relativement assez proches: il s’agit d’un Metal Symphonique un peu Pop, facile d’accès pour les néophytes, aux mélodies sucrées et aux refrains faciles. Bref, un genre que les trve Metalleux aiment détester.
Et pourtant, ça marche! Le groupe assume totalement leur réputation et il se trouve que l’on entend de plus en plus parler d’eux. Même Marco (le bassiste de Nightwish pour les incultes) a participé au dernier album.
Et en concert, pour fédérer les foules, y compris ceux qui ne connaissent pas les chansons, il n’y a rien de tel que ces rythmes binaires qui font sauter sur place, et ces refrains faciles à chanter et à reprendre en chœur.
Le groupe rencontre un énorme succès dès la première chanson et Charlotte Wessels, du haut de ses 26 ans, sait déjà parfaitement tenir la scène. A ce propos, je sais à ce moment que le dernier retardataire vient d’arriver juste à temps grâce à un SMS, je cite: « Top la chanteuse! » envoyé depuis un endroit indéterminé du Zénith qui est déjà presque rempli. Bon, j’avoue, je ne peux être que d’accord…
Le groupe repartira sur une véritable ovation, juste avant que… oh, il y avait longtemps! Juste avant, donc, qu’un rideau arborant la pochette d’Hydra, dernier album en date de Within Temptation, vienne nous cacher l’installation de la scène pour la tête d’affiche de ce soir.
Setlist:
- Go Away
- Get The Devil Out Of Me
- Army Of Dolls
- Stardust
- Electricity
- Sleepwalkers Dream
- The Gathering
- Not Enough
- We Are The Others
Within Temptation
L’attente sera l’occasion de retrouver le dernier de la bande (celui du « Top la chanteuse! »), ainsi qu’un autre « invité » de dernière minute, un collègue que nous ne pensions pas retrouver si facilement même si, connaissant ses goûts, je me doutais bien qu’il serait présent ce soir.
Autant dire que l’entre-deux groupes sera passé vite. Et c’est sans prévenir que la musique d’attente se coupe et que les lumières s’éteignent.
Point de suspense ici, le rideau tombe dès le début et nous dévoile la magnifique scène: clavier à gauche, batterie à droite, placés en hauteur et séparés par une estrade surplombant des escaliers… ok, Sharon et les musiciens vont faire du sport ce soir!
Le fond de la scène est composé d’un écran géant, entouré des 2 têtes de dragons de la pochette d’Hydra, comme s’ils étaient en train de dévorer ledit écran.
Et « Dragon », c’est ce qui semble être le titre de la vidéo introduisant le concert, pendant que chaque musicien fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissements, avant que retentissent les 1ères notes de « Let Us Burn », premier titre d’Hydra, qui sera donc vraiment à l’honneur ce soir. Sharon arrive micro à la main et j’ai presque du mal à l’entendre tant le public se déchaine lorsqu’elle fait son apparition!
Le sentiment fédérateur des refrains Pop sera de nouveau confirmé ce soir grâce à ce titre, ainsi que grâce à l’enchainement qui suit: « Paradise (What About Us?) », « Faster » et « Iron ». A ce moment, je me dis que s’ils balancent leurs meilleurs titres (meilleurs selon moi en tout cas) dès le début, que va-t-il rester pour la fin? Naïvement, j’espérais aussi que Tarja n’aurait rien de spécial à faire ce soir et qu’elle viendrait en personne faire le duo sur « Paradise » (tout comme Marco Hietala aurait pu venir soutenir Delain), mais nous n’avons eu droit qu’à son image sur l’écran géant, et une bande enregistrée pour sa voix; il en sera d’ailleurs de même pour les nombreux invités du dernier album.
Le tempo ralentit quelque peu avec « Edge Of The World », pendant que je remarque le principal défaut que je reproche à Within Temptation: l’image du groupe repose entièrement sur Sharon. Elle seule est en lumière, et les musiciens seront plongés dans l’obscurité pendant tout le set, à l’exception des rares solos de guitare.
La machine se remet en route avec « In The Middle Of The Night ». Le public chante, saute et lève les mains (index et petit doigt en l’air!), au même rythme que Sharon arpente la scène de gauche à droite, mais aussi de haut en bas grâce aux escaliers! Dans la fosse point de pogo, et c’est tant mieux: malgré le Zénith rempli à ras-bord, il y a tout de même assez de place pour se faire un peu d’air, car il commence vraiment à faire chaud!
Comme vous avez pu le remarquer en ce début de concert, le groupe est très fier de ses 2 derniers disques. Mais il ne faut pas oublier les anciens tubes: « Jillian (I’d Give My Heart) » et « Angels » nous rappellent à The Silent Force dans un nouveau ralentissement de tempo néanmoins empreint de puissance Metallique comme savait si bien le faire le groupe… avant.
Le reste de la soirée verra alterner anciens et nouveaux titres, savamment dosés entre pêchus et plus lents. Seul Enter, le tout premier album de la formation, sera totalement écarté de la setlist. Mais même si le tournant Pop qu’a pris le groupe dernièrement est sévèrement critiqué par la presse Metal, des morceaux comme « Dangerous » ou « Covered By Roses » font sacrément bouger la tête!
Et bien sûr, juste avant « See Who I Am », le traditionnel court-métrage « Elements » sera projeté sur l’écran géant. Ecran qui aura diffusé des images, ou les clips, ou les textes des chansons pendant tout le show. C’est presque le 7ème membre du groupe!
Sharon fera parfois une pause entre 2 chansons pour nous parler. Et, malgré tout le respect que j’ai pour elle, la « leçon de morale » sur le fait qu’il faut tous nous accepter tels que nous sommes, quelle que soit l’origine, l’ethnie, la religion ou l’orientation sexuelle (!), ça fait un peu cliché. Bref, passons.
Le grand oublié jusqu’à maintenant était Mother Earth, mais ceci sera réparé grâce au titre éponyme qui viendra clôturer la 1ère partie du concert, ainsi que nous prouver, si besoin en était, l’incroyable puissance vocale de la chanteuse.
Le groupe prend un malin plaisir à se faire désirer 2 bonnes minutes, avant de revenir en force avec « What Have You Done », Keith Caputo n’étant bien évidemment présent que par l’intermédiaire de la bande enregistrée.
Le rappel sera conséquent, car pas moins de 4 titres seront joués ce soir, dont la moitié de façon plutôt originale. Pour commencer, après « What Have You Done », ce sera une reprise de Lana Del Rey: « Summertime Sadness ». Je me disais bien que je ne connaissais pas cette chanson, mais je n’ai pas écouté l’album de reprise The Q-Music Sessions. Ne nous plaignons pas, nous aurions pu avoir « Titanium » de David Guetta (beurk).
L’autre originalité viendra de « Sinéad » jouée en acoustique, ce qui permet de mettre en relief la magnifique mélodie de cette chanson.
Et le rappel se conclura finalement sur « Ice Queen », qui me fera remarquer que Sharon fait la grimace sur les aigüs. Attention, elle interprète toujours les anciens titres de façon magistrale: si on ferme les yeux, on se retrouve 10 ans en arrière, sa voix n’a rien perdu de ses performances. Mais à voir la tête qu’elle fait à ce moment, je comprends pourquoi elle a baissé d’un ton sur les derniers albums.
C’est donc l’heure pour le groupe de partir. Et vu l’accueil qu’ils ont reçu, ils ont beaucoup de mal à quitter la scène. Sharon continue de nous remercier, parle un peu avec les musiciens, parle un peu avec le public… et finalement, après s’être assurée que l’un des guitaristes n’est pas trop bourré, revient et nous annonce que, exceptionnellement, elle nous offrirait bien un dernier morceaux!
Le problème, preuve que c’est totalement improvisé: le groupe n’a pas répété! Il sera finalement décidé que la dernière chanson sera, à l’instar de « Sinéad », jouée en acoustique: seuls Sharon, le clavier et une guitare. Le reste de la bande sirotera pendant ce temps-là une bière, assis sur les marches. Et puisque le premier titre de la soirée était « Let Us Burn » ouvrant l’album Hydra, quoi de mieux pour finir que le dernier titre du disque: « Whole World Is Watching »?
Après quelques derniers remerciements, le groupe quitte cette fois définitivement la scène, après un dernier regard vers le public français qui leur a visiblement offert ce soir le meilleur accueil de la tournée!
Cette soirée m’a convaincu de 2 choses: les prochains disques que je vais m’offrir seront hollandais (et ça concerne aussi Delain), et ce n’est clairement pas la dernière fois que je vais voir Within Temptation en concert!
Setlist:
- Dragon (short movie)
- Let Us Burn
- Faster
- Iron
- Edge Of The World
- In The Middle Of The Night
- Jillian (I’d Give My Heart)
- Angels
- Dangerous
- And We Run
- Elements (intro)
- See Who I Am
- Stand My Ground
- The Cross
- Covered By Roses
- Mother Earth
- What Have You Done
- Summertime Sadness (Lana Del Rey cover)
- Sinéad (acoustic)
- Ice Queen
- Whole World Is Watching (acoustic)
PS: voilà, j’ai tenu ma promesse de chroniquer autre chose que des concerts de Gamma Ray ou Helloween. J’aurais aussi pu parler de l’excellent show de Sonata Arctica 2 jours avant celui de Within Temptation; mais bien que fantastique, le spectacle n’était pas du même niveau (même si j’ai attrapé la baguette de Tommy Portimo). La prochaine fois peut-être!