Hellish Rock part. II, Olympia, Paris, 8 avril 2013

Il y a des évènements musicaux que chaque fan de Rock aimerait revivre, ou même avoir vécu au moins une fois dans sa vie.
Qui ne vendrait pas son âme pour voir Freddie Mercury sur scène? Ou un concert d’AC/DC avec Bon Scott? Ou pour voir Dio?
D’autres fois, la chose est théoriquement possible, mais on sait que ça n’arrivera jamais. Le retour de Tarja Turunen chez Nightwish? K.K. Downing sortant de sa retraite pour un ultime concert avec Judas Priest? Impossible.
Mais parfois, parfois, le miracle se produit. Qui aurait pu croire que Dave Mustaine de Megadeth ferait une tournée avec Metallica (plus les autres Big 4 bien sûr), se retrouvant même en fin de show pour taper le bœuf sur Am I Evil? Qui aurait pu prédire la reformation en 2012 de Black Sabbath avec (à une personne près) les membres d’origine? Qui n’avait pas espéré un retour sur scène de Led Zeppelin, Jason Bonham remplaçant son défunt père derrière les fûts?
Eh bien maintenant, allons plus loin encore. Car en de très rares occasions, ce genre de miracle se produit 2 fois! Et c’est là ce qui nous intéresse ce soir. Car ce soir, oui, pour la 2ème fois en ce début de 2ème millénaire, nous allons assister à un épisode crucial de l’Histoire du Metal: Helloween en tournée avec Kai Hansen, l’un de ses membres fondateurs et actuel leader de Gamma Ray! Gamma Ray qui, du coup, ouvrira pour les Citrouilles sur toute la tournée « Hellish Rock part. II ».
Le miracle avait déjà eu lieu, chez nous en France, à l’Elysée Montmartre le 5 janvier 2008. Ce sera ce soir dans la salle mythique de l’Olympia que l’évènement se reproduira.

Après cette intro digne d’un film Hollywoodien, commençons notre périple. Et le mot n’est pas trop fort, car il va y avoir du sport!
Ca commence plutôt bien, en arrivant devant l’Olympia ou une toute petite cinquantaine de personnes attendent. Il est pourtant 17h15. Les portes ouvrent tranquillement à 18h pétantes et mon pote Vince (cf. live report précédent sur Stratovarius à la Cigale) et moi avançons tranquillement vers le 2ème rang de la fosse, presqu’au milieu de la scène, un peu décalé à droite (tandis que mon paternel part trouver sa place en mezzanine). Nous y resterons jusqu’à la fin, avec beaucoup de mal; j’y reviendrai.

Shadowside

La salle se remplit très, très, très! doucement, et le premier groupe arrive à 19h30… oui, vous avez bien lu, nous avons poireauté 1h30 avec de voir débouler la 1ère partie! Heureusement, nous avons discutaillé avec les irréductibles du 1er rang, ce qui nous a fait passer le temps relativement vite. Suite aux interrogations concernant l’heure de fin du show, ces derniers nous ont informé que ce serait aux alentours de 23h30. Ouf! Au moins ce ne sera pas écourté comme avec Strato la semaine dernière à la Cigale!

Bref, revenons à Shadowside, car tel est le nom de cette 1ère partie. Groupe de Power brésilien à chanteuse, pas très original, malheureusement comme la plupart des groupes récents de ce type. Cela dit, la chanteuse en question possède un vrai charisme, et le groupe a été très bien accueilli.
Je me suis tout de même rendu compte que pour les premières parties, le centre est la pire place. On n’entendait quasiment pas la voix, et comme il n’y avait qu’une seule guitare dont l’ampli était à gauche, nous avons assisté à un concert de basse (car l’ampli de celle-ci était à droite, juste devant nous). Pour la batterie, même constat que pour la voix: on n’entendait pas les enceintes, trop sur les côtés, alors nous avions le son en direct.

Bref, pas très agréable tout ça, mais ce n’était nullement dû au talent du groupe. Ca n’aura duré qu’une petite demi-heure, mais après ça l’attente sera bien plus courte, car à 20h15 les lumières se ré-éteignent.

Gamma Ray

Comme à chaque concert des Ray’s, tout commence par Welcome, la magnifique intro de « Heading For Tomorrow », tout premier album du groupe, et ensuite déboule Anywhere In The Galaxy à fond les ballons, suivi de Men, Martians & Machines, suivi lui même par The Spirit; sans surprise donc puisque le procédé est le même que sur le DVD « Skeletons & Majesties Live ».
Le changement, c’est maintenant! Avec Dethrone Tyranny qui arrive bien plus tôt que prévu par rapport au DVD sus-cité.
Ce début de show nous laisse voir un groupe en pleine forme, ayant la banane pendant tout le spectacle, et un Kai Hansen très en voix! J’ai toujours un frisson lorsqu’il pousse son organe (sa voix, hein!!!) dans les aigües comme sur le 3ème couplet d’Anywhere In The Galaxy. Rhââ! Michael Ehré, nouveau venu derrière les fûts en remplacement de Daniel Zimmermann, assure un boulot impeccable. Pourtant la relève n’était pas facile à assurer! Henjo Richter a toujours la classe et nous sort ses habituels soli à 100 à l’heure avec ses 15 doigts sur chaque main (ouais, j’ai eu un peu de mal à compter avec la vitesse). Seul Dirk Schlächter (basse) est plus discret que d’habitude. Celui-ci étant sur la gauche, il viendra peu de fois nous voir, et parmi les quelques chansons sur lesquelles il a l’occasion de poser habituellement sa voix, aucune ne sera jouée ce soir. Dommage…

Place aux nouveautés maintenant: l’occasion est trop belle pour placer Master Of Confusion et Empire Of The Undead, les 2 titres inédits du nouvel E.P. des Ray’s (7€ à la Fnac, 20€ au stand merchandise, cherchez l’erreur). Auto-proclamé « E.P. le plus long jamais sorti », avec 60 minutes incluant les 2 inédits précités, quelques lives, des reprises et des ré-enregistrements; pour 7€, je ne peux que vous conseiller de l’acheter car en plus ces titres sont de grande qualité!
Malheureusement les pogos commencent à ce moment, et ne feront qu’empirer jusqu’à la fin.

Le dernier « vrai » album en date, « To The Metal! » (2010 déjà), souvent peu représenté en live, le sera bien ce soir: le groupe enchaîne Empathy et Rise, qui sont à mon sens les 2 meilleurs titres du disque.
Allez hop, un petit solo d’Henjo, fait assez rare pour être souligné. Puis le public commence à taper en rythme dans ses mains, de façon totalement improvisée mais qui tombe à point nommé car Kai nous incite à continuer sur le même rythme, avant de gratter les notes de In the Hall of the Mountain King, ce qui annonce, et ça tout le monde dans la salle le sait: Future World! Difficile de juger l’interprétation de cette chanson ce soir avec les pogos juste derrière moi. Mais en tant que Grand Classique d’Helloween/Gamma Ray, c’est toujours un évènement!
Troisième incursion dans l’album « To The Metal! » avec la chanson To The Metal! (haha) qui, paradoxalement, fait partie des moins bons titres du disque (car elle plagie trop Metal Gods de Judas Priest), mais qui passe vraiment, vraiment bien en live, grâce à son refrain fédérateur, que Kai fera d’ailleurs durer… l’occasion de m’apercevoir que peu de personne savent chanter les lignes de ce refrain, pourtant pas bien compliquées!

Le groupe quitte la scène. Nous ne savons si nous pouvons espérer un rappel ou pas, mais comme il n’y eut aucun salut de leur part et que les lumières ne se rallument pas, tout le monde commence à scander « Gamma Ray », avant de les voir revenir pour un dernier titre, et non des moindres: le traditionnel morceau de fin Send Me A Sign, qui sera jouée dans sa vraie version, et pas en acoustique comme sur la tournée précédente; et c’est tant mieux!

Un spectacle grandiose, ça aurait pu s’arrêter là… mais le meilleur reste à venir (à peu de choses près).

Helloween

La scène de Gamma Ray est démontée en 2 temps 3 mouvements et reste vide, avec un grand rideau flanquée d’une « citrouille pirate » blanche sur fond noir. Oh, un rideau qui cache la scène! Ca faisait longtemps!
Il n’empêche que ça produit toujours son petit effet, surtout lorsque, à 21h45 après le désormais traditionnel For Those About To Rock d’AC/DC (rhââ, frissons) et après que les lumières se soient de nouveau éteintes, le rideau se lève pour nous dévoiler… un autre rideau! Cette fois-ci il s’agit d’une sorte de filet de camouflage militaire, au travers duquel nous apercevons les 4 grosses caisses du monumental kit tout blanc, cymbales comprises, de Dani Löble, Markus Grosskopf sur un plateau surélevé à gauche, et Andi Deris, le meilleur chanteur du monde (c’est subjectif, mais c’est ce que je pense!) à droite, qui à eux 3 nous entonnent la chanson hommage à Freddie Mercury présente sur leur dernier album « Straight Out Of Hell »: Wanna Be God.
Eh bien si on m’avait dit que ce serait le 1er titre du show, je ne l’aurais pas cru car je l’aurais trouvé inadapté, mais j’aurais encore une fois eu tort! L’effet que ça produit est indescriptible (rhââ, frissons), et c’est l’explosion lorsque le rideau tombe pour de bon pendant que Sasha entame le mini-solo de fin. A peine le temps pour Andi de nous lancer un « Bonsoir Paris! » que l’intro du fantastique Nabataea déboule, morceau d’ouverture de « Straight Out Of Hell » et meilleure titre des Citrouilles depuis bien longtemps! Je viens de m’apercevoir en visionnant une vidéo sur YouTube qu’ils nous ont joué la version courte… dans l’excitation du moment, je n’y avais même pas prêté attention!
Pas le temps de souffler avant le traditionnel 2ème titre de toutes les set-lists d’Helloween (en tout cas dans 90% des cas): Eagle Fly Free. Ai-je vraiment besoin de commenter? Oui, un peu quand même, car c’était marrant de voir Andi faire semblant de mettre des bourre-pif à Markus (private joke probablement? car ils l’ont fait plusieurs fois pendant le spectacle)! Par contre l’intensité des pogos monte d’un cran…
Pour la suite, Andi nous annonce qu’ils ont sorti en janvier un nouvel album (ah oui?), s’intitulant « Straight Out Of Hell ». Et ce qui est bien dans cet album, c’est qu’il y a une chanson qui porte le même titre; quelle belle occasion pour nous la présenter, non? A partir de là, les pogos se sont quelque peu calmés, j’ai pu apprécier la suite un peu plus confortablement, jusqu’à un certain moment… j’y reviendrai. En tout cas, Andi est très en voix, et même si les conditions d’un concert en fosse ne permettent pas d’en juger réellement sur place, les vidéos YouTube le prouvent!
Pour revenir à ce que je disais, il est de toute manière peu commode de pogoter sur un titre mid-tempo tel que Where The Sinners Go, qui arrive maintenant. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment un titre tellement moyen sur disque dégage une telle intensité en live.
Par contre il y a certains morceaux, en les écoutant on se dit qu’on aimerait vraiment les entendre en live, en se disant que l’espérance est vaine car il sont trop typé « FM ». Et pourtant, nous avons eu droit ce soir à Waiting For The Thunder! En même temps, avec ce refrain taillé pour le live… on espère l’entendre de nouveau sur les prochaines tournées!
Retour dans le passé, mais pas trop loin, 1996 avec Steel Tormentor, que le groupe se plaît visiblement à jouer car nous l’avions déjà eu 2 ans auparavant. Et on ne va pas s’en plaindre!

Bon maintenant ça ne rigole plus: noir total dans la salle, une sirène qui retentit… des avions, des mitrailleuses, auxquelles rend écho Dani grâce à sa caisse claire… et c’est parti pour un solo de 5 bonnes minutes. Solo somme toute assez classique par rapport à d’habitude, même si c’est toujours impressionnant de technique, de feeling et de vitesse!
Gros retour en arrière cette fois, 1988 pour le Classique I’m Alive. Un reste de pogo persiste, plutôt « normal » pour un titre de cette trempe.
Autre titre légèrement « FM » du dernier album, Live Now! se retrouve également magnifié en live, en grande partie grâce à ses « wohoho » du refrain… refrain qui donnera l’occasion au groupe de faire durer la chanson en entraînant le public dans la fameuse joute gauche/droite: « Live Now! » à gauche, puis « Wohoho » à droite, puis le contraire… au final la droite a gagné! Normal, c’est là que je me trouvais.

Changement d’ambiance pour la suite: un halo bleu recouvre la scène, on apporte une guitare acoustique sur laquelle Sasha gratte les notes du dernier titre représentant « Straight Out Of Hell » pour ce soir: la ballade Hold Me In Your Arms. A l’instar de Stratovarius sur leur dernier album, celle-ci ne tombe pas dans la mièvrerie dégoulinante de guimauve et est réellement magnifique.
Et comme il est malpoli d’enchaîner une ballade avec un titre speed, on augmente doucement le rythme avec If I Could Fly, pendant laquelle Andi me fixe droit dans les yeux sur le pont entre le 2ème couplet et le refrain… pendant quelques secondes je me suis retrouvé comme chantant en duo avec le groupe, sans personne autour. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé, mais… ça va rester fixé dans ma tête, ça c’est sûr!
Bon, maintenant que l’ambiance est quelque peu remontée, on peut repartir pour de bon, avec l’un de mes titres préférés du groupe: Hell Was Made In Heaven… et je vais donc abréger cette review car j’ai peu de souvenirs de la fin du spectacle, occupé que j’étais à repousser ces crétins d’abrutis de connards de pogoteurs (si vous lisez, j’espère que vous vous reconnaitrez, et n’hésitez pas à laisser un commentaire!), ou à filer des coups de coude ou de boule en arrière (ça a fait mouche 2 fois, mais je n’ai pas su qui c’était).
Le morceau d’après était Power, avant le 1er rappel lors duquel on a pu « apprécier » (sic) Are You Metal? et le titre clôturant habituellement tout show des Citrouilles: Dr. Stein.

Un Hellish Rock ne pouvant se terminer sans une réunion Gamma Ray/Helloween, Markus réapparait et nous fait patienter avec un solo de basse sympa, avant que n’arrive le reste du groupe accompagné de Kai pour un medley Halloween/How Many Tears/Heavy Metal Is The Law (dont j’ai eu du mal à reconnaitre les 2 dernières).
J’avais tout de même espéré qu’ils jouent Halloween en entier, ou l’une des 2 autres masterpieces Keeper Of The 7 Keys ou King For 1000 Years… tant pis!

Il manque quand même une chanson sur la setlist, que ce soit celle de Gamma Ray ou d’Helloween, ce sera donc le grand final de ce soir: I Want Out, 4 guitares, 2 basses et pourtant nulle bouillie sonore, chaque note était parfaitement claire! Ils la font bien sûr durer, Andi et Kai joutant lors d’un concours de puissance (p*tain mais ils font ce qu’ils veulent avec leurs voix ceux-là, comment ils font?), faisant participer le public grâce au refrain… un vrai final digne de ce nom, ma foi!
Et voilà, après le salut des 2 groupes, le lancer de médiators (j’en ai un!), de baguettes et une peau de tom dédicacée par Dani (chanceux que celui qui l’a reçu!), le groupe quitte la scène sur fond de A Tale That Wasn’t Right, autre tradition Helloweenesque, à 23h30 précise, comme prévu.

Comme d’habitude avec Helloween et Gamma Ray, ce fut un show excellent malgré l’absence de grosse surprise (un petit Revelation ou The Dark Ride la prochaine fois?), comblant toutes les attentes d’un fan des 2 groupes, très souvent drôle à regarder, entre les bourre-pif précédemment évoqués, ou les lancers de médiators de Sasha que Markus s’amusait à rattraper avec la bouche… avant de les recracher de façon à ce que Sasha les récupère et continue à jouer! Seul Weiki, hormis 2 ou 3 chorégraphies de guitares, sera relativement discret… comme d’habitude me direz vous.
Mais la fin a été gâchée par des crétins dans le public.
Il faudra qu’un jour, ils se rendent compte que peu de groupes apprécient ce genre d’attitude. Faire des pits ne participe pas à l’ambiance, elle la dégrade; il suffit de voir comment les artistes ignorent totalement ces abrutis. Ce que les musiciens veulent, c’est d’entendre le public chanter, taper dans ses mains, headbanger ou sauter… et sauter sans bousculer, c’est possible, si si.
Mais bon, on ne dispose pas tous des mêmes facultés intellectuelles, et on retrouvera toujours des gens moins gâtés par la nature que d’autres, quel que soit le concert…

Setlists: Helloween, Gamma Ray, Shadowside.

Stratovarius & Amaranthe à la Cigale, 31 mars 2013

S’il y a bien un groupe avec lequel je n’ai vraiment pas de bol, c’est bien Stratovarius. Voyez plutôt: il étaient de passage à la capitale afin de nous présenter leur dernier né, « Nemesis ». Ils auraient pu faire la tête d’affiche, ou au pire être la 1ère partie d’un groupe plus prestigieux*; mais non, ils ont préféré faire une tournée à 2 têtes d’affiche. Pourquoi pas, me demanderez-vous? Et bien, parce que l’autre groupe en question est Amaranthe; et sans remettre leur talent en doute, il faut dire qu’ils n’ont fait que 2 albums (le 2ème étant sorti fin mars… il y a une semaine, quoi), ce qui est loin de les placer au rang de Groupe Culte, comme l’est Stratovarius.
C’est donc avec l’impression d’avoir le cul entre 2 chaises que nous partîmes 500… heu, je m’égare… que nous partîmes donc, mon père Jean-Mi, mon collègue Vince et moi-même (rejoints par mon autre collègue Ivan et son propre père devant la salle) en direction de Paris, vers la Cigale à Pigalle (essayez de le dire plusieurs fois très vite, c’est pas facile).
A peine le temps d’aller vider un bol et de trouver une place correcte dans la fosse que déboule le 1er groupe! Pas le temps de s’ennuyer!

*Ce qu’ils devaient faire à l’origine avec Helloween le 11 janvier 2011, si Timo Kotipelto n’était pas tombé malade… Vous voyez, quand je dis que je n’ai pas de bol? Mais attendez un peu la fin, vous n’avez encore rien vu!

Seven Kingdoms

Tel est le nom du groupe qui assurera la vrai 1ère partie du show. Plus tôt dans la soirée, en voyant le nom sur le billet de concert d’un voisin de file d’attente, nous voilà donc à nous exclamer, Vince et moi: « Haha lol mdr – bon, on ne l’a peut-être pas dit comme ça – ils vont nous jouer la musique de Game Of Thrones! »
Eh bien nous ne croyions pas si bien dire car le texte de l’un des morceaux joués ce soir est inspiré par la série, dixit la chanteuse elle-même.

Mis à part ça, ce fût une bonne ouverture de la part de ce quintet d’américains. On n’en gardera pas forcément un énorme souvenir, mais ils ont bien chauffé la salle, et c’était loin d’être désagréable, que ce soit musicalement ou visuellement (grâce à un joli décolleté… <- points de suspension pleins de sous-entendus).

Amaranthe

Voilà, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. En effet, car même s’ils ne jouissent pas de la stature et de la réputation d’un Monstre Sacré comme Stratovarius, les suédois d’Amaranthe dégagent un certain charisme, un petit quelque chose qui rend une certaine puissance sur scène.
A moins que ce soit juste leur chanteuse qui est encore plus jolie que la précédente; « la qualité du produit suédois », dixit Ivan – ah ces italiens!!! – mais ça ne fait pas tout (sinon Epica serait le meilleur groupe de la Terre)!

Je pressens que certains ne seront pas d’accord avec ce qui suit, mais j’estime qu’Amaranthe pourrait facilement être la tête d’affiche d’une petite salle comme la Cigale. Leur 1er album éponyme est plutôt bon (je ne me prononcerai pas sur le 2ème, « The Nexus », que je n’ai point écouté), grâce au trio de voix bien équilibré (chant féminin, chant masculin normal, et chant grawlé) et des refrains très accrocheurs. Malgré tout, ça manque un peu de soli, et de la première écoute dudit album ressort un sentiment de confusion et de « bourrinisme » (oui, j’invente des mots). Mais à force de persévérance, certains morceaux restent dans la tête, même si on s’aperçoit qu’ils sont conçus sur le même schéma.

Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le show; et ils ont magnifiquement tenu tête aux quelques centaines de personnes venues à la base pour Stratovarius. Nous avons eu droit à un vrai concert d’une heure et quart, pendant lequel furent jouées quelques chansons du dernier album en date, ainsi que les 3/4 du tout premier, et un solo de batterie sympa en plus. Il faut aussi dire que ces 2 albums ne durant que 45 minutes chacun à tout casser, avec des morceaux n’excédant jamais les 4 minutes, il est aisé d’en jouer un maximum.
Le public fût bien souvent mis à contribution, avec le traditionnel concours de hurlements gauche/droite, et du « clap your hands », et du « jump », et du pogo, duquel nous nous sommes tout de même tenus à l’écart (« j’suis trop vieux pour ces conneries! »).

J’émettrai tout de même une petite réserve: le groupe gagnerait à faire jouer l’un des 2 chanteurs à la guitare, d’autant que sur les versions albums des morceaux, on en entend clairement deux! Là, on dirait plutôt qu’ils font un concours avec Therion (rapport au nombre de chanteurs qui ne font rien d’autre, m’voyez), qui sont également suédois d’ailleurs… allez savoir.
Un claviériste rendrait bien aussi, vu qu’on entend pas mal de synthé sur les albums. Mais bon, je chipote je chipote, passons au meilleur de la soirée… ou pas.

Stratovarius

Non non non, n’ayez pas peur de ce « ou pas »: artistiquement, nos finlandais préférés ont été à la hauteur de toutes nos espérances! Attendez le dénouement de cette histoire pour comprendre d’où vient ma frustration (vous n’en pouvez plus de tant de suspense, hein?!?).

Vous allez dire que je chipote beaucoup sur cet article, mais quand même: un groupe tel que Stratovarius mériterait plus de considération que juste changer les cymbales et les peaux de grosses caisses du groupe d’avant, non? Surtout pour remplacer une peau Yamaha par une Pearl, du coup on se demande quelle est la vraie marque du kit. Oui, je suis un puriste et je vous proute (voyez, je n’invente pas que des mots, mais aussi des verbes)!
Et le pompon sur le gâteau qui fait déborder le vase (ouaip, je crée des expressions aussi, na!): c’est Rolf Pilve, le nouveau batteur, qui vient faire la balance lui-même. Beaucoup ne l’auront pas reconnu, car il n’y eut aucun applaudissement lors de cette « fracassante » entrée sur scène, mais ce job n’est-il pas habituellement réservé aux roadies? Bref…

Finalement, les lumières s’éteignent, l’intro se fait entendre, puis ça démarre en trombe avec le 1er titre de « Nemesis »: Abandon, un des meilleurs morceaux du disque. Les pogoteurs d’Amaranthe repartent de plus belle dans leur joute infernale, ce qui nous poussera progressivement vers la droite de la fosse pour les éviter. Heureusement nous n’avons pas trop été gênés pendant le show. Le public est mis à contribution et ne se fait pas prier pour scander les « Freedom!!! » précédents le refrain.
Sans marquer de pause, le groupe enchaine sur Speed Of Light qui, vous l’imaginerez aisément, ne fera pas stopper les pogos! Comme titre en up-tempo, j’aurais tout de même préféré Forever Free
A peine le temps de remercier le public que nous arrive Halcyon Days, le controversé single de l’album. Malgré tout, le refrain est taillé pour le live, et le break électro est légèrement retravaillé, histoire que les musiciens ne s’ennuient pas.
Cet enchainement presque sans temps mort fait remarquer à Vince qu’ils n’interagissent pas beaucoup avec l’audience; en effet, même s’ils ne sont pas toujours loquaces, Timo ne s’encombre pas de bla-bla et la bande préfère débiter ses titres les uns derrière les autres… que cela cache-t-il donc?
L’album « Episode » se trouve une nouvel fois évoqué avec Eternity, qui sera lui-même suivi par Dragons, l’un de mes titres préférés du nouvel album. Et en live, ce morceau passe fichtrement bien!
Ce sont au total 5 nouvelles chansons qui seront jouées ce soir, mais là où j’aurais aimé Out Of The Fog, One Must Fall ou le génial Nemesis qui clôture le disque, la suivante sera l’un des titres les plus faibles (à mon sens): Stand My Ground. Mais ça va, le refrain passe quand même plutôt pas mal en live. Et pendant qu’on y est, un solo de batterie fera office d’intro à ce morceau, ainsi que de présentation pour Rolf, le nouveau batteur de Stratovarius qui, s’il n’a pas le même style que la « légende » Jörg Michael, remplit son contrat de façon magistrale!
On continue dans les classiques avec Eagleheart, qui n’est plus à présenter, avant de continuer avec le dernier extrait de « Nemesis » qui sera présenté ce soir: Fantasy. Peu original dans sa conception, le titre bénéficie tout de même, et ça devient finalement une habitude, d’un refrain imparable pendant lequel le public s’en donne à cœur joie.
Et quand même, il aura fallu 9 chansons avant de voir débouler mon classique de la soirée, un morceau que je pourrais presque qualifier de parfait, tant par sa conception que par sa mélodie ou son interprétation: Destiny! 10 minutes de pur bonheur, incluant la partie intimiste du milieu, qui nous évite probablement une ballade qui aurait trop fait retomber l’ambiance…
Et vient ensuite l’ultime classique du groupe, celui sans lequel un concert de Stratovarius ne pourrait pas exister: Black Diamond, précédé du traditionnel solo de clavier de Jens. Bien sûr, Matias viendra comme toujours squatter son synthé sur les couplets, pendant lesquels il n’a pas grand chose à faire de sa fidèle Hellcat Custom.
C’est donc après 10 chansons et à peine plus de 50 minutes de spectacle que le groupe se retire un première fois. Ca fait court… très court.

D’autant plus court que, en guise de rappel, nous verrons Timo prendre la parole pour nous expliquer que, tracklist à l’appui, 3 chansons étaient prévues à l’origine pour conclure le show. Mais 23h approche, et à cause de cette *insérez ici le juron de votre choix* de règlementation française, ils n’auront le temps de n’en jouer qu’une avant de partir pour de bon.
Ah, voilà donc pourquoi ils semblaient si pressés d’enchainer les titres! Timo nous laissera tout de même le choix du morceau final: et entre la nouveauté Unbreakable et le classique (parmi les classiques!) Hunting High And Low, c’est finalement ce dernier qui sera acclamé par le public.
Et même si le groupe la fait trainer en longueur, fait participer et chanter le public avant de lancer les dernières notes, ces 1 heure et 5 minutes auront comme un goût de trop peu. Eh oui, Stratovarius, groupe culte ayant 24 ans de carrière derrière eux, auront joué moins longtemps ce soir que les petits nouveaux d’Amaranthe. Lauri n’aura même pas eu le temps de faire son traditionnel solo de basse.
Vous comprenez maintenant d’où vient ma frustration évoquée en début d’article.

Maintenant, il faut tout de même relativiser: le groupe était dans une forme olympique, Timo a chanté comme si sa vie en dépendait (et comme s’il devait se faire pardonner de ne pas avoir pu la dernière fois!), et Amaranthe vaut vraiment le coup en live.
Simplement, j’espère que la prochaine fois Stratovarius pourra nous offrir un vrai concert, seul en tête d’affiche, pour ne pas que mon meilleur souvenir d’eux reste l’Elysée Montmartre en janvier 2010, lorsque je les ai vu pour la toute première fois (environ un an avant que la salle brûle, une éternité!).

En attendant, préparons-nous pour la semaine prochaine. Le Hellish Rock part. II arrive, et croyez moi: on n’est pas sorti de l’Enfer!!! Mouahaha!!!

Setlists: Amaranthe, Stratovarius.