Helloween au Zénith (Paris), le 15 novembre 2017

Les réconciliations dans le Metal, j’en ai déjà parlé suffisamment souvent. Je ne vais pas en remettre une couche: tous les gens présents ce soir savent très bien que la tournée Pumpkins United voit le retour de Kai Hansen en tant qu’invité pour la 3ème fois chez Helloween, et surtout celui de Michael Kiske, invité lui aussi dans le groupe qu’il a quitté depuis maintenant… pfiou, 24 ans! Bref, cette soirée sera placée sous le signe de la nostalgie et des vieux qu’ont de l’âge.

 

Le Zénith, c’est grand. Mais le Zénith, ça possède 2 configurations. On ne va pas se voiler la face, j’étais très dubitatif quant au choix de cette salle pour accueillir Helloween, plus habitué à l’Elysée Montmartre ou au Trianon. Mais bien que la salle peine à se remplir, les trous finiront tout de même par être bouchés au fur et à mesure que le show avance, même si ce sera dans sa petite configuration, faut pas déconner non plus.

Eh oui, parce que si les gens s’étaient tenus au courant, ils auraient su qu’il s’agissait d’une soirée spéciale, sans 1ère partie, et que ça allait commencer à 20h; ils ne seraient donc pas arrivés plus tard en espérant probablement éviter un groupe d’ouverture insipide! Bref, tant mieux pour nous puisque même en arrivant à 19h alors que les portes sont ouvertes depuis déjà 30 minutes, ça nous a permis de nous rapprocher considérablement de la scène, notamment à gauche de l’avancée dans le public.

Alors c’est parti…

 

Tout d’abord, le rideau… ce fameux rideau qui cache la scène, il est bien présent, comme souvent depuis quelques années, et il arbore fièrement le logo du groupe surplombant le nom de la tournée, tandis que la musique d’ambiance diffuse aussi bien du Ozzy Osbourne que du Billy Idol (Helloween pratique l’éclectisme).

Tellement habitué que je suis à entendre « For Those About To Rock (We Salute You) », quelle est donc ma surprise d’entendre le volume monter sur « Let Me Entertain You » de Robbie Williams (merci d’ailleurs à Cortana de m’avoir donnée cette info, sinon impossible de le deviner). Mais bon, quand on sait que Sascha Gertsner (guitare) écoute Rihanna avant de monter sur scène, on n’est plus à ça près.

Et enfin ça y est, l’éclairage s’estompe et l’intro d' »Halloween » (sur bande) résonne dans la salle parisienne, pendant que les musiciens prennent place devant une foule déchainée. Finalement la bande son laisse rapidement place à du live, et la réalité s’échappe pendant 13 minutes. J’attendais avec appréhension le 1er break, où ils ont l’habitude d’enchainer sur autre chose pour un medley, mais non! Ç’aurait été cruel de ne pas jouer ce morceau en entier, et Helloween ne nous déçoit pas sur ce point, ni sur le reste de la soirée d’ailleurs!

Par contre, point de « Pumpkins United » (la chanson), ni maintenant ni plus tard; bizarre. Pas non plus de fausse mise en scène de l’évènement, tout le monde est là dès le départ, y compris les « pièces rapportées »! L’avancée de scène est rapidement investie, et ceci avec parcimonie pour ne pas non plus laisser les 1ers rangs en reste.

Certains ont dû revivre leur adolescence avec les morceaux suivants: « Dr. Stein » et « I’m Alive » suivent « Halloween », entre lesquels Andi Deris nous présente 2 amis: Seth et Doc. Il s’agit de 2 citrouilles animées, dont l’écran géant nous contera les aventures quasiment entre chaque morceau. Ils passeront la soirée à alimenter une machine infernale composée d’artefacts provenant de tous les albums du groupe, chaque interlude servant d’introduction au morceau suivant…

Et en parlant des morceaux joués… quelle sélection! A partir de « I’m Alive » placé en 3ème position (on aurait préféré « March Of Time », mais ne boudons pas notre plaisir), nos amies cucurbitacées vont alterner avec une rigueur propre à leur pays d’origine les chansons tirées de l’ère Kiske avec celles de l’ère Deris, en prenant bien soin d’explorer toute la discographie du groupe. Si les 2 Keeper Of The 7 Keys sont évidemment mis à l’honneur, presque chaque album aura droit à un extrait. Seuls Chameleon (on ne s’en plaindra pas), Keeper Of The 7 Keys: Legacy, Gambling With The Devil et le petit dernier My God-Given Right seront absents. Deris sera en solo sur la plupart des titres de son époque, comme « If I Could Fly », « Perfect Gentleman », « I Can », « Sole Survivor », « Power », « Are You Metal? » ou « Waiting For The Thunder ». Bizarrement, Kiske a moins de chansons pour lui tout seul, mais la nostalgie fait son effet sur « I’m Alive » précédemment cité, ou sur « A Little Time ».

Chaque musicien a son heure de gloire en bout de scène, bien que Michael Weikath reste souvent en retrait, comme à son habitude. Gerstner quant à lui bénéficie de beaucoup moins de solos qu’habituellement, la gloire étant laissée à son illustre prédécesseur Hansen. Il se rattrape en attirant l’attention avec ses pitreries en duo avec Marcus Grosskopf (basse), et surtout lors de cette magnifique session presqu’acoustique sur « Forever And One (Neverland) ». Ce morceau guitare/2 voix est l’un des nombreux titres que se partagent Deris et Kiske, ce dernier appuyant même son compère sur « Why? »; pas chauvin le gars! On remarque tout de même que, si Kiske semble énormément se concentrer sur sa prestation, Deris est plutôt là pour le spectacle et la déconne: il joue avec le public, fait des grimaces, et mime les paroles de ses chansons, ce qui est assez drôle lorsqu’elles parlent de pets… Et avec tout ce qui se passe sur scène, on n’a pas beaucoup de temps pour regarder l’écran géant: parfois c’est un bout du vidéoclip du morceau joué, parfois des images qui sont là juste pour faire joli; mais ce n’est pas ça le plus important.

Dans la fosse, c’est la folie, mais la folie contenue: lors des refrains j’entends plus souvent le public hurler en chœur avec moi-même que les chanteurs sur scène, ça saute, ça lève le poing… de l’ambiance comme j’aime, mais bizarrement les pogos tardent à venir. C’est surtout mon pote Vincent qui en pâtira, mais pas avant la moitié du show, l’élément déclencheur étant l’arrivée de Hansen derrière le micro: une grosse baffe dans laggle qu’il nous met, avec ce medley « Starlight/Ride The Sky/Judas »! Malgré ses progrès et l’assurance prise depuis Walls Of Jericho (il y a 35 ans tout de même!), sa voix garde cette sonorité nasillarde lorsqu’il part dans ses aigües d’adolescent de l’époque. Tout de même, j’avais espéré qu’ils jouent « Ride The Sky » en entier… mais alors qu’on pensait avoir eu notre dose, il enchaine avec « Heavy Metal (Is The Law) », du début à la fin cette fois! Dani Löble souffre derrière ses fûts, gardant la tête baissée et grimaçant pendant qu’il martyrise littéralement sa caisse claire en pédalant comme un damné sur ses 2 grosses caisses. Ce qui ne l’empêchera pas de nous claquer un solo en duo imagé avec le regretté Ingo Schwichtenberg plus tard dans la soirée, en un très bel hommage au seul membre d’origine à ne malheureusement pas pouvoir être présent.

Ce ne sera qu’à la fin de la 1ère partie du concert que le 1er opus d’Helloween reviendra pour un baroud d’honneur avec « How Many Tears » chanté à 3 pour un final dantesque. Cette chanson est la toute 1ère du groupe que Deris a entendu dans sa vie, alors qu’il n’avait que 3 ans… non en fait il en avait 16, et il ne manquera pas de nous insulter (avec humour bien sûr) lorsque nous lui en faisons la remarque; eh oui, nous prenons tous un coup de vieux lors de cette soirée!

 

Mais bien évidemment, nous ne pouvions pas en rester là: pour une 2ème partie de concert, quoi de mieux que la 2ème partie de Keeper Of The 7 Keys pour commencer? Suivant l’intro « Invitation », c’est (enfin!!!) « Eagle Fly Free » qui déboule à 100 à l’heure, toute la place étant laissée à Kiske pour l’occasion; mais après tout, il faut rendre à César ce qui appartient à César!

Et comment passer du final dantesque de tout à l’heure à un final monumental? Eh bien en jouant le 2ème titre le plus long de leur discographie pardi! Je pense avoir perdu une moitié de tympan lors de l’ovation réservée aux premières notes de « Keeper Of The 7 Keys ». Après ces 13 minutes, on se dit que ça ne pouvait pas être plus parfait.

 

Mais que nenni! Les lumières restant baissées, on ne peut qu’espérer un 2ème retour sur scène de tout ce joli monde; et c’est Hansen qui ouvre les hostilités avec le morceau Classique « Dans l’antre du roi de la montagne », qui est suivi comme tout le monde s’en doute de… bah non, rien du tout en fait! En effet, Hansen foire lamentablement l’intro de « Future World ». Et c’est qu’il tente de refiler la faute à Löble, le filou! Mais personne n’est dupe, Kiske le trollant même en peu en en profitant pour placer son running gag « Blue Suede Shoes ».

Finalement, après s’être mis d’accord, « Future World » est enfin amorcé! Helloween et Gamma Ray se partageant ce morceau, on ne pouvait pas finir autrement que par l’autre titre commun sur scène aux 2 groupes, et c’est « I Want Out » qui provoque un déchainement dans le public, intensifié par la pluie de ballons géants (noirs et oranges, on reste dans le thème) avec lequel nous jouons pour un dernier moment de récréation, avant de conclure cette soirée placée sous le signe de la nostalgie, de la bonne humeur, et du Happy Metal!

 

C’est sans médiator, ni baguette, ni peau de tom (ni « The King For A 1000 Years », mais on ne va pas chipoter) que nous repartons chez nous, mais avec des images plein la tête, et 3 heures de notre vie que nous ne sommes pas prêts d’oublier!

 

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