Accept au Bataclan, Paris (8-10-2014)

Le (re)commencement

Accept, c’est l’histoire de l’un des retours les plus réussis de l’Histoire de la Musique. Hormis quelques reformations anecdotiques, presque 15 ans se sont écoulés entre la séparation du groupe et son retour fracassant en 2010, sans prévenir, avec un Blood Of The Nations s’imposant comme l’un des meilleurs albums de Metal de l’année en question.

Le chanteur emblématique, LA voix d’Accept Udo Dirkschneider ne sera malheureusement pas de la partie, mais les craintes des fans seront vite apaisées dès le 1er single « Teutonic Terror » lorsque Mark Tornillo posera sa voix sur le riff acéré de Wolf Hoffman.

Si l’on m’avait dit en 2009 que j’allais avoir la possibilité de voir Accept en concert, je ne l’aurais jamais cru. « Mais non, c’est terminé, ils ne reviendront plus… et quand bien même, ce ne sera pas aussi bon qu’avant. »

Eh bien 3 albums et autant de concerts à mon actif après, je n’ai jamais été si heureux de m’être trompé!

AC/DC (ou presque)

Nous voici donc de retour au Bataclan (petite pensée, comme souvent, pour feu l’Elysée Montmartre). Bien placé dans la file d’attente assez conséquente, je rentre quand même dans les derniers, la faute à mon pote en retard, que je dois attendre pour lui donner son billet. Mais un jour il arrivera à l’heure, je le sais; lorsque l’on a assisté au retour d’Accept sur le devant de la scène, alors on se met à croire que tout est possible!

La salle n’est finalement que peu remplie et on se retrouve tout de même bien placés, vers le 6ème rang au milieu. La musique d’attente est assurée par AC/DC… heu non, par un cover band d’AC/DC. Et c’est nul. Entre « T.N.T. », « You Shook Me All Night Long » ou « Hard As A Rock », c’est complètement à côté de la plaque; pourquoi ne pas diffuser les originaux?

Damnations Day

L’ouverture des festivités se fait à 19h30 par un groupe australien, inconnu au bataillon: Damnations Day. Les concerts se suivent et se ressemblent, car comme d’habitude le son de la 1ère partie est brouillon.

Les compositions speed du groupe n’arrangent pas les choses, la batterie est noyée sous les guitares elles-mêmes peu précises, et le chant est quasi-inaudible.

La fin du show sera un peu plus agréable, les morceaux mid-tempo aidant à plus de clarté.

Même avec les 5 pogoteurs de bonne humeur à ma gauche (qui réussissent l’exploit de pogoter sans gêner les gens autour!), Damnations Day ne restera pas en mémoire comme la meilleure 1ère partie que j’ai vue.

Setlist de Damnations Day

AC/DC (les vrais!)

L’attente recommence, cette fois avec de vrais morceaux d’AC/DC dedans (comme dirait une pub’ pour du yaourt). Le jugement est sans appel: rien ne vaut l’original! Ajoutez un peu de Deep Purple « Highway Star », Rainbow « Long Live Rock N’ Roll », et les lumières s’éteignent enfin après Judas Priest « Breaking The Law ». Il est 20h30.

Accept

L’intro de « Stampede », 1er single et 1er titre du nouvel album Blind Rage, se fait entendre tandis que chaque musicien prend sa place pour démarrer cette soirée sur les chapeaux de roue. Mark est à peine arrivé que les pogos commencent, pour ne jamais s’arrêter jusqu’à la fin. Mais cette fois ils ne me gêneront pas trop, étant relativement loin de moi (mauvais souvenir d’Helloween à l’Olympia).

L’enchainement se fait sans temps mort avec « Stalingrad », issu de l’album éponyme, qui semble avoir trouvé sa place définitive en tant que 2ème morceau des setlists du groupe.

Quelle joie de scander les refrains et les ho ho ho propres aux mélodies du combo allemand! Bruce Willis… heu, je veux dire Wolf Hoffmann a toujours la banane, Peter Baltes secoue la tête sans discontinuer, Stefan Schwarzmann fait toujours office de métronome humain, et Herman Frank… sourit! Oui, il sourit, et si ça ce n’est pas une preuve que la soirée se déroule bien, alors je veux bien être pendu.

Mark, quant à lui, est magistral et n’hésite pas à diriger le micro vers la foule pour que nous supportions les chœurs des musiciens susnommés; mais point ici de fainéantise, le reste du temps il assure le chant comme une bête de sa voix éraillée, n’hésitant pas à pousser dans les aigües et n’ayant rien à envier à son prédécesseur!

Tout juste pourrions-nous reprocher le peu de bla-bla entre les chansons, et le décor cruellement vide (même pas le logo du groupe!). Malgré ceci, à aucun moment nous avons l’impression que le show manque de quelque chose. A cet instant seule la musique compte!

Et justement, il faut également noter que le son est d’entrée de jeu excellent! Fort, très fort (c’est Accept, pas Carla Bruni), mais très clair. Je me revois en train de regarder le Live in Chile en Blu-Ray à la maison, c’est pareil! Sauf que les voisins ne tapent pas au mur, cette fois.

Les 3 derniers albums en date seront mis à l’honneur: plus de la moitié de la setlist, soit 12 titres sur 21, dont 6 de Blind Rage (donc la moitié de la moitié, je pose 2 et retiens 1, vous suivez?). Ces 3 disques sont tous meilleurs les uns que les autres, ce n’est donc pas un problème; mais on aurait aimé un petit « Love Child », « Turn Me On » ou « Dogs On Leads », non?

Bref, entre les nouveaux « 200 Years », « Final Journey », « Pandemic » et « Shadow Soldiers » s’insèrent tout de même les ’80 avec « Losers And Winners », « London Leatherboys » et les classiques « Restless And Wild » et « Princess Of The Dawn ».

Mais il faut bien avouer qu’il est jouissif d’accompagner les chœurs sur « Dying Breed », « From The Ashes We Rise » ou « Dark Side Of My Heart »: Blind Rage passe donc sans problème l’épreuve du live!

Pendant ce temps c’est l’anarchie dans la fosse, certains tentant de slammer malgré les zones vides dans le public et se rétamant lamentablement, contrairement à ceux qui y arrivent plutôt bien dans les 1ers rangs. J’en ai même vu un en train de nager. Oui, nager. En crawl, tout à fait (et je ne déconne pas!).

« No Shelter » sera l’occasion du traditionnel duel Wolf guitare/Peter basse, tandis que « Fast As A Shark » (putain, ce cri de la part de Mark… quand je disais qu’il n’avait rien à envier à Udo!) clôturera ce premier épisode dans un déchainement de sauvagerie de la part du public. Avec mon pote on sera même obligé de changer de place, pas à cause des mouvements de foule mais pour éviter d’être en contact avec un brave gars ayant décidé de se reposer juste à côté de nous pour… « sécher »; beuuuh.

Sans surprise, le retour du groupe se fera sur le classique « Lettre à Elise » de Beethoven, je veux dire « Metal Heart » bien sûr. L’occasion de pousser des ho ho ho jusqu’au bout du concert, les 2 derniers morceaux étant là également dans ce but.

En effet, « Teutonic Terror », à l’instar de « Stalingrad » en début de show, semble avoir trouvé sa place définitive en avant-dernier titre. J’ai l’impression qu’à chaque fois que cette chanson est entendue, Harley Davidson vend une moto. Ecoutez-la et imaginez-vous au guidon sur la route 66…

Et bien évidemment, un concert d’Accept n’en serait pas un sans son final sur « Balls To The Wall », qui emmène le show à 1h45 de Metal! Accept, c’est le meilleur rapport qualité/prix allemand: Deutsche Qualität!

Sur fond de « Bound To Fail », distribution de médiators, lancé de baguettes… bon, je ne ramènerai rien ce soir, sauf le souvenir d’un concert mémorable pour ce « début de fin d’année » Metallique.

Pourquoi Metallique? D’ici à janvier: Edguy, Threshold, Slash, Kissin’ Dynamite, Saxon, Sabaton et Epica. Restez à l’écoute!

Le temps de passer le bonjour à un pote du forum Maiden France croisé dans les toilettes (ce n’est pas ce que vous croyez!!!), et il est temps de rentrer, parce que y’en a qui bossent demain.

Setlist d’Accept

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