Aerosmith à la MEO Arena (Lisbonne, PT), le 26 juin 2017

Bienvenue au Portugal! Ah, Lisbonne, ses rues pittoresques, ses monuments magnifiques, ses ponts impressionnants qui enjambent le Tage… et aussi ses conducteurs abrutis, ses routes mal indiquées, et ce qui nous concerne plus particulièrement ici: son public mou du genou!

 

Le Hellfest, c’est toujours bien. Mais parfois, un peu moins; en effet, cette année, peu de groupes intéressants (remarque tout à fait subjective bien sûr), et la plupart déjà vus. J’aurais bien aimé voir Apocalyptica, Ultra Vomit ou Trust, et revoir Saxon, The New Roses, W.A.S.P. ou Deep Purple, mais rien de tout ça ne justifiait pour moi le combo coût du déplacement + prix du billet.

Non, le seul groupe que je voulais absolument voir, c’est Aerosmith, car il parait que c’est leur tournée d’adieu. Bon, on se doute qu’ils continueront probablement, d’autres nous ont déjà fait le coup (Scorpions, Judas Priest, Johnny Hallyday…). Mais dans le doute, mieux vaut aller voir ça une dernière fois (de toute façon, vu qu’il s’agit de mon groupe préféré de tous les temps, ça m’aurait bien embêté de les rater).

Profitant donc de leur passage par Lisbonne une semaine après le Hellfest, ce fut l’occasion d’aller passer quelques jours dans la capitale poilue (rhô ça va, je blague).

Pour éviter les sujets qui fâchent, on n’évoquera pas le retard d’Ivo, qui nous oblige Cécilia (nouveau personnage dans mes chroniques?) et moi à laisser passer énormément de monde afin de pouvoir lui transmettre son billet. Au final on ne passera pas la soirée ensemble, et encore moins le reste du séjour; c’est Aerosmith bordel! Mais passons.

Heureusement le climat est plutôt clément (on n’excédera pas 28°C pendant nos 4 jours sur place), nous pouvons même apercevoir les limousines arrivant sur site vers 18h30, et l’attente n’est pas trop pénible… du moins avant que les portes ouvrent! Bref, passons j’ai dit…

Toutefois, nous ne sommes pas si loin de la scène, notamment de l’avancée dans le public. Lors de l’achat du ticket, j’avais été surpris de voir que la seule catégorie disponible était le Carré Or; mais il faut dire que 90€, au Portugal, représente une sacrée somme! Pour moi aussi cela dit, mais en France on commence à y être, malheureusement, habitués.

 

RavenEye (20h25 – 21h07)

 

Enfin nous y sommes! Par contre, nous vivons maintenant au rythme portugais, et ce n’est qu’à presque 20h30 que la 1ère partie fait son apparition. En parfaite adéquation avec le groupe pour lequel ils ouvrent, les musiciens de RavenEye nous distillent un Hard Rock d’excellente facture. Leur look et attitude ont même quelque chose de Led Zeppelin.

Musicalement, la monotonie n’a pas le temps de s’installer car le dosage entre Rock N’ Roll entrainant et rythmiques pachydermiques est parfait. La communication et le show ne sont pas en reste, le chanteur/guitariste étant un très bon front-man et n’hésite pas à utiliser l’avancée pour venir au contact, nous faire chanter, et assure également le spectacle en montant sur les épaules de son bassiste, tel Angus Young et Bon Scott/Brian Johnson à la grande époque.

Une 1ère partie très réussie!

 

Setlist de RavenEye

 

 

Aerosmith (21h55 – 23h50)

 

Cette fois, l’attente est interminable; déjà pour moi, du fait de l’impatience que j’éprouve à retrouver mes américains préférés, et aussi de la durée de la mise en place de la scène et de la balance, qui s’éternisent impitoyablement. C’est à bientôt 22h (soit 1 heure plus tard que l’heure habituelle en France) que se fait entendre l’outro d' »Avant Garden », qui sert en fait d’outro à l’album Just Push Play, mais qui sert ici d’intro au concert; vous suivez? Et là où l’on pouvait craindre une setlist basée sur les derniers albums (bon, Just Push Play a déjà 16 ans quand même), Aerosmith surprend tout le monde en balançant direct dans notre face « Let The Music Do The Talking » et « Nine Lives », Steven Tyler et Joe Perry apparaissant comme par magie directement au bout de l’avancée! De quoi me rassurer énormément, et la suite ne sera pas en reste: les classiques sont bien là, « Livin’ On The Edge », « Love In An Elevator », « Sweet Emotion », « Eat The Rich » et « Cryin' », entrecoupés avec des morceaux pas forcément joués tout le temps: « Falling In Love (Is Hard On The Knees) » ou « Rag Doll », et aussi des raretés aussi excellentes qu’inattendues: « Hangman Jury » et le magnifique « Seasons Of Wither » qui rappelle à mon bon souvenir ce fameux 19 juin 2007 à Bercy, soit à peu près 10 ans jour pour jour, où ils avaient aussi interprété ce titre fabuleux.

Entre tout ça s’intercalent 2 morceaux de Fleetwood Mac: « Stop Messin’ Around » et « Oh Well » (tous deux interprétés par Joe), le classique « Come Together » des Beatles, ainsi qu’une petite improvisation véritablement inattendue sur « Boogie Man » pendant que Steven règle son retour.

Maintenant que nous avons fait le tour de la setlist, et que celle-ci met d’accord tout le monde, abordons les sujets qui fâchent (et non, je ne parle pas du retard d’Ivo! Passons…): bien sûr on peut tiquer sur l’absence de « Same Old Song And Dance », « Mama Kin » ou « Back In The Saddle », mais même si les reprises suscitées auraient pu laisser la place à ces morceaux, c’est au niveau de l’ambiance que le concert pêche. Alors certes, Steven est toujours un homme de scène, Joe Perry semble avoir retrouvé un feeling qui lui faisait défaut ces dernières années, mais la pseudo-bonne entente qui règne ce soir semble un brin forcée. Les quelques instants de complicité, comme lorsque Brad Whitford ou Tom Hamilton foulent l’avancée de scène (juste une fois chacun, pas plus!) à l’occasion d’un moment musical qui leur est dédié (l’intro de basse sur « Sweet Emotion » pour Tom, par exemple) est tout aussi improvisée qu’un spectacle de Rammstein.

Par ailleurs, bien qu’il assure le spectacle comme à son habitude, Steven semble de très mauvaise humeur; et ça, je crois que le responsable du ventilateur du bout de scène, qui lui en a mis plein la tronche à lui et à Joe, s’en souviendra! Je ne sais pas quel est le niveau de proximité entre ce p’tit gars et le chanteur, mais j’imagine qu’on doit se sentir tout petit, quand on se fait remonter les bretelles de la sorte par M. Steven Tyler!

Après, peut-être que seuls ceux qui sont au courant des récentes mésententes au sein du groupe auront remarqué ces « détails ». Et gageons que d’après les réactions du public, peu sont ceux qui connaissent le groupe autrement que par « I Don’t Want To Miss A Thing ». Rares sont les moments où je ne suis pas le seul à chanter, ou à m’enthousiasmer à l’intro d’un morceau. C’est moins catastrophique que lors du Hellfest 2014, d’autres personnes semblent bien s’éclater un peu plus loin, mais quand même: la mer de téléphones portables qui apparait pour filmer la chanson extraite de la B.O. d’Armageddon est équivoque. Ceci est donc le 2ème point noir de la soirée: le public est vraiment nul à chier; j’aimerais bien aimé être à la MEO Arena le 4 juillet pour Deep Purple, pour voir si le constat est le même sur « Smoke On The Water »!

L’honneur est tout de même sauf sur le dernier titre, « Dude (Looks Like A Lady) », ou alors est-ce le souvenir de Mrs. Doubtfire qui fait lever la tête aux gens?

 

Non, la plupart connait quand même ses classiques, car après que le piano ait été installé en bout d’avancée pour le rappel et que Steven ait joué quelques notes de « Darkness » (décidément l’album Done With Mirrors est à l’honneur ce soir), tout le monde chante à tue-tête « Dream On »! Rappel de courte durée ceci dit, car « Walk This Way » clôt la soirée dans une version rallongée pour notre plus grand plaisir.

 

En résumé: concert en demi-teinte, notamment à cause du manque de complicité entre les membres d’Aerosmith, ainsi que de l’attitude amorphe du public (et encore, je n’ai pas parlé du son; ceux qui se plaignent de Bercy devraient relativiser, c’est moi qui vous le dit!). Heureusement que la setlist de rêve et le professionnalisme des 5 américains relève le niveau, mais pour le moment le Bercy du 29 juin 2010 reste inégalé en terme de qualité!

 

Setlist d’Aerosmith

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