Scorpions au Palais Omnisport de Paris Bercy (24 novembre 2015)

Lorsqu’un groupe annonce sa tournée d’adieu, on se dit qu’il faut absolument aller le voir avant qu’il ne soit trop tard. Mais quand ce même groupe revient sur sa décision car, selon ses membres, « c’est trop dur de prendre sa retraite », on se dit… qu’il faut quand même aller les voir! Parce qu’on parle de Scorpions tout de même…

 

Alors oui, la salle porte un nouveau nom très moche (que je n’évoquerai pas ici, car je continuerai de l’appeler « Bercy »), oui le prix du billet flirtant avec les 80€ en fosse nous fait penser qu’on paye de notre poche la rénovation de ladite salle au prix fort; mais avec une affiche annonçant Europe pour accompagner nos arachnides teutons, on se dit que, finalement, on ne va pas rater ça!

 

J’avais au départ décidé d’arriver tôt et de me faire rejoindre par mes amis une fois sur place, mais vu le temps pourri, je me suis dit que je n’étais pas bien pressé. Nous arrivons donc sur les lieux ensemble vers 18h45. C’est donc la première fois que je remets les pieds à Bercy depuis les travaux, et surtout depuis Black Sabbath en décembre 2013: une éternité!

A l’extérieur peu de changements (à part l’enseigne, mais je ne le remarquerai que le lendemain). Suite aux attentats du 13 novembre, la sécurité est très renforcée: dès l’entrée du « labyrinthe d’Alice » (on aurait dit la file d’attente des attractions à Disney mais en plus long, et plus boueux aussi), ouverture de la veste, fouille de haut en bas, on se retourne et on recommence. Puis, au bout de ladite file, rebelote! Cela dit, c’est tout à fait compréhensible et tout le monde s’y plie de bonne grâce.

Concernant la file d’attente, justement: elle était vide. Donc sitôt arrivés, sitôt entrés! Les différentes anecdotes lues au fil du web indiquent des problèmes pour ceux qui arrivaient un peu plus tard, et qui n’ont pas pu assister à la 1ère partie. Etrange, vu la rapidité avec laquelle nous passons les portes alors qu’il est déjà relativement tard.

A l’intérieur, les sièges rouges et un peu démodés ont laissé place à des rangées de fauteuils à assise rabattable (plus facile pour circuler) d’un noir très sobre, mais qui risque moins de devenir kitsch avec le temps. Une sorte de balcon surplombe la 1ère partie des gradins afin d’augmenter la capacité. Mais assez parlé des gradins, puisque nous sommes en fosse. Fosse qui ne semble pas avoir été agrandie, mais peut-être me trompe-je. Nous nous plaçons à 2 ou 3 mètres de l’avancée de scène, et patientons…

 

 

Europe

 

Les suédois font leur entrée à 20h10. N’ayant plus trop l’habitude des concerts commençant aussi tard, l’attente à l’intérieur fut un peu longuette, mais au moins nous étions au chaud!

Cette tournée étant destinée à promouvoir leur nouvel album War Of Kings, il est peu étonnant de voir le morceau éponyme joué en premier, suivi par « Hole In My Pocket ». Mais non, l’album ne sera pas joué en intégralité: la discographie est survolée de manière assez équitable tout au long des 40 minutes allouées au set.

Premier constat: le son est très bon. Cela se vérifiera également le lendemain, ce qui prouve que les travaux d’amélioration acoustique ont été bénéfiques. Le groupe est assez peu communicatif, même entre eux, mais très pro. Visuellement, hormis la jolie batterie transparente et Joey Tempest faisant tourner son pied de micro, peu de fantaisies sont au programme.

Musicalement, Europe est souvent considéré comme le groupe d’une seule chanson, et c’est malheureusement vrai pour le grand public. Il y a pourtant plusieurs perles dans leur carrière, notamment l’émouvant « Carrie », ou l’enjoué « Rock The Night » qui permettront au public de donner de la voix sur d’autres morceaux que celui qui sera joué en dernier.

Car en effet, après « Days Of Rock N’ Roll », autre extrait de War Of Kings et peut-être l’un des meilleurs morceaux du groupe toute période confondue, le show se termine évidemment par le cultissime « The Final Countdown »; l’hymne de toute une génération. Ou de plusieurs générations, en fait.

 

Setlist d’Europe

 

Je m’attends presque à voir arriver Sabaton sur scène comme à l’Alcatraz Metal Fest (ils passent toujours « The Final Countdown » avant chaque concert), mais ce sont d’autres connaissances du festival belge que je retrouve là totalement par hasard: un couple de d’jeuns avec qui j’avais sympathisé là-bas. C’est dingue, à chaque fois que je vais à Bercy, je tombe sur des gens que je connais… alors que dans des salles minuscules, je ne vois jamais personne. Bref, nous passons le reste de la soirée ensemble au rythme d’Aerosmith et de Led Zep en guise d’attente. Et on se revoit pour Gamma Ray, n’est-ce pas?

 

 

Scorpions

 

A 21h27 précises, la lumière s’éteint. On aurait pu penser que le rideau qui nous cachait la scène allait dévoiler un décor fantastique mais non, il tombe simplement dès que le groupe entame les 1ères notes de « Going Out With A Bang ». Parce que oui, même si les Scorp’s fêtent cette année leurs 50 ans de carrière, ils doivent quand même promouvoir leur dernier album Return To Forever, faut pas déconner!

Point de surprise au niveau scénique disais-je, il n’y a que le mur d’écrans géants habituel (et déjà présent avant le tombé de rideau, bien qu’éteint), mais néanmoins toujours impressionnant.

Dès le 2ème titre les classiques vont s’enchainer, à commencer par « Make It Real », suivi de « The Zoo » et « Coast To Coast ». Pas de surprise à priori, cet enchainement étant immuable depuis de nombreuses années, Klaus Meine faisant toujours la distribution de baguettes aux 1ers rangs pendant que Matthias Jabs s’amuse avec son micro modifié relié à sa guitare (rhââ je ne retrouve plus le nom de cet appareil, ça m’énerve!) sur « The Zoo ».

Nous remarquons avec une certaine émotion que Klaus porte un brassard bleu-blanc-rouge, et que les animations sur « Make It Real » sont également aux couleurs de notre patrie.

Le changement par rapport aux autres tournées arrive avec un medley ’70 bienvenu: « Top Of The Bill/Steamrock Fever/Speedy’s Coming/Catch Your Train », même si personnellement j’aurais bien aimé que les 2 du milieu soient jouées en intégralité.

Et jusqu’à la fin du show, je suis heureux de constater que la setlist n’est pas un bête copié-collé des autres concerts auxquels j’ai assisté: « Delicate Dance », « In The Line Of Fire », « Dynamite » (et non, elle n’est pas forcément jouée à chaque fois!) font partie des titres plus rares se glissant entre « We Built This House » et « Rock N’ Roll Band », tirées elles du dernier album.

Même la triplette acoustique voit « Holiday » remplacée par « Eye Of The Storm ». Par contre « Always Somewhere » et « Send Me An Angel » restent en place, cette dernière étant agrémentée de nouvelles animations en l’honneur de la France sur les écrans.

Le solo de batterie « Kottak Attack » se voit également modifié exceptionnellement, et d’une très belle façon: après en avoir joué les premières mesures sur ses toms, James (visiblement sobre – quand je vous dis que la soirée est pleine de surprises!!!) entonne la Marseillaise, papier à la main et prononciation difficile à cause de son accent. Mais c’est l’intention qui compte, d’autant que dès la fin de la 1ère ligne il nous laisse finir le boulot avec un regard ému… ou surpris et impressionné lorsque 20000 personnes hurlent « AUX AAAARMES CITOYEEEENS!!!« . Et de fait, Bercy qui chante l’hymne français, ça a vraiment de la gueule. « You kick ass » qu’il nous dit, et il a bien raison!

Mais revenons-en au répertoire des allemands, et cette fois nous reprenons les bonnes vieilles habitudes: « Blackout » arrive dès la fin de « Kottak Attack ». Comme à son habitude, Rudolf Schenker nous a fait un défilé de guitares aux couleurs de marques automobiles tout au long de la soirée (Mercedes, Volkswagen et Ferrari), mais je suis déçu de la voir arriver sur ce morceau sans le fameux masque aux fourchettes, mais avec sa guitare « pot d’échappement » malgré tout!

Et avant le rappel, d’autres classiques habituels finissent de nous achever: « No One Like You » (parce qu’il n’y a No one like you Paris!!!) et « Big City Nights ».

 

Seuls 2 morceaux seront joués en rappel, « Wind Of Change » ayant été placé en plein milieu de soirée (encore un fait inhabituel, tiens!). Mais du coup, les habitués l’auront deviné, ceux qui restent sont bien évidemment « Still Loving You » (qui m’agace chaque fois qu’elle passe en radio, mais qu’est-ce que c’est bon en live!) et le monumental « Rock You Like A Hurricane ».

 

Setlist de Scorpions

 

Jusqu’au dernier moment je me demandais si, après avoir vu Scorpions déjà 3 fois, les 78,50€ étaient bien investis, et il se trouve que oui.

Au lieu de jouer encore et encore les mêmes morceaux année après année en changeant juste 2 ou 3 morceaux, comme un certain groupe électrique, ou un autre à dominance violette (je ne vais pas me faire des potes là!), les allemands ont réussi à me surprendre. Quelquefois en mal (pas de masque pour Rudolf, l’absence de « Loving You Sunday Morning » ou même, soyons fou, de « He’s A Woman, She’s A Man », et pas de pyramide Matthias/Rudolf/Klaus), mais surtout en bien (cf. la setlist variée, et les petites attentions pour le public français, prévisibles mais appréciées).

Une excellente redécouverte de Bercy donc!

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