Maiden uniteD au Petit Bain (Paris), le 29 octobre 2016

La plupart des grands groupes ont un ou plusieurs tribute bands, c’est-à-dire des fans tellement passionnés par leurs idoles qu’ils montent une formation dans le but de jouer les morceaux de ces derniers, pour le fun… ou pas!

Ces contrefaçons légales parcourent régulièrement nos contrées, et il n’est pas difficile de trouver une soirée dans laquelle joue un ersatz d’AC/DC, de Queen, des Beatles ou de Judas Priest, et de passer tout de même un bon moment!

Là où ça devient un peu plus exceptionnel, c’est lorsque ce tribute band est composé de grands noms, qui ont parfois eux-mêmes inspirés bon nombre de musiciens amateurs; c’est le cas ce soir avec Maiden uniteD dont les maîtres d’œuvres sont, entre autres, Damian Wilson (Threshold), Ruud Jolie et Mike Coolen (Within Temptation).

 

La file d’attente du Petit Bain est bien maigre lors de mon arrivée devant, vers 18h30. Une première pour moi dans cette salle, qui est en fait un bateau amarré aux quais de Seine! Ce qui ne manquera pas d’étonner les 2 groupes de ce soir, comme ils nous le diront entre 2 chansons.

Nous ne sommes donc que 7 ou 8 personnes, qui seront bientôt rejoints par d’autres aficionados de la Vierge de Fer, même s’il n’y aura pas foule ce soir; cela nous permet à Ivo et moi de nous placer d’emblée juste devant la scène, en plein milieu, l’endroit rêvé si c’était le véritable Iron Maiden qui jouait ce soir.

 

Kingfisher Sky (19h28 – 20h04)

 

Point de grosses guitares aujourd’hui, la soirée sera acoustique ou ne sera pas! Le groupe d’ouverture nous vient des Pays-Bas, et pose d’emblée une ambiance intimiste. Le seul instrument « saturé » est une basse (Nick Verschoor) et elle ne nous offre, couplée à la batterie (Ivar de Graaf, qui a également fait partie un temps de Within Temptation!), que de très rares envolées. On note quelques influences orientales parmi d’autres plus traditionnelles, le tout emmené par la très jolie voix de Judith Rijnveld accompagnée d’un clavier (David Gutiérrez Rojas) plutôt discret ainsi que d’un violoncelle (Maaike Peerse) ajoutant une touche émouvante aux compositions. Chris Henny complète le tout avec sa guitare (dont une à 12 cordes) sur laquelle ses doigts courent de façon hypnotique; comme quoi, ce n’est pas parce qu’un morceau est calme qu’il n’est pas technique!

Judith semble plutôt timide, il faut dire que le peu de personnes présentes et l’atmosphère intimiste n’aide pas à la communication. Les titres des chansons sont annoncés dans l’indifférence la plus totale, mais les acclamations à la fin de chaque morceau rassurent le groupe quant à l’intérêt que nous leur portons.

Je ne peux que conseiller Kingfisher Sky à ceux qui veulent se relaxer chez eux, ou parcourir le périphérique parisien sans s’énerver (si tant est que cela soit possible).

 

Setlist de Kingfisher Sky

 

 

Maiden uniteD (20h30 – 22h15)

 

Damian, fidèle à lui-même, fait une apparition « surprise » avant le début du show pour venir parler au public et prendre quelques photos. Il est à regretter que pour le moment, les 2 seules fois où je croise son chemin il y a à peine 50 personnes dans la salle.

Peu après son départ, les lumières s’éteignent et les musiciens font leur entrée sous les applaudissements et prennent leur place, qu’ils ne quitteront pas de toute la soirée. Tout le monde est assis sauf le géant Damian qui arpente la scène, vient planter son paquet juste sous mon nez (ce qui ne manque pas de faire marrer Ivo), et élargira même son espace de jeu en descendant plusieurs fois pour chanter au milieu de la foule!

Mais parlons plutôt musique: le début de ce show acoustique est composé de morceaux rarement, voire jamais joués par le groupe « original ». « Strage World » et « Futureal » ouvrent le bal, suivi de « Only The Good Die Young ». Et ce qui saute aux oreilles de celui qui n’a jamais écouté Maiden uniteD, c’est qu’avant d’entendre les paroles il est quasiment impossible de savoir quel morceau le groupe a entamé. En plus d’offrir au public un jeu de devinettes amusant, il convient de saluer la performance d’avoir recomposé chaque titre, au lieu de bêtement se dire « on prend une guitare débranchée et on joue les mêmes accords ». Non, ici « Only The Good Die Young » est transformée en balade à faire rougir Scorpions, « Revelations » est transfigurée jusqu’à l’accélération pré-solo (même si les « Hey » sont toujours d’actualités sur les breaks), « The Trooper » devient quasi une marche militaire et « The Evil That Men Do » se trouve magnifiée par les voix féminines du public (à la demande de Damian, ce morceau ayant besoin de ce côté angélique par opposition au côté diabolique du public masculin).

D’autres morceaux, tels « Charlotte The Harlot », « 2 Minutes To Midnight » ou « 22 Acacia Avenue » sont quelque peu plus fidèles à leurs origines, bien que les tempos soient tous ralentis de moitié, voire plus!

A l’instar d’un Tobias Sammett, Damian accapare chaque pause pour parler avec l’audience, faire quelques blagues, créer un « wall of death de l’amitié » qui ne sera pas finalisé (et au milieu duquel il viendra interpréter un « Children Of The Damned » d’anthologie) ou même confier les affaires encombrantes de mon voisin de 1er rang au vigile qui sera chargé de veiller sur elles! Un autre de mes voisins repartira quant à lui avec une chouette vidéo-souvenir capturée sur son téléphone par Damian lui-même. Et bien qu’il tente à plusieurs reprises de faire participer ses comparses en les présentant et en leur laissant la parole, on sent bien qu’il se plait à être le centre des attentions, jusqu’à nous confier qu’il laisserait bien ses amis repartir sans lui pour rester avec nous, « sa nouvelle famille ».

Dernier morceau à passer ce soir à la moulinette de la transformation, « Die With Your Boots On » clôt cette partie du show, l’occasion de faire participer une dernière fois le public en la faisant trainer en longueur, presque trop même.

 

Le rappel sera quasi inexistant avant que ne déboule le dernier titre, qui est cette fois facilement reconnaissable par son riff caractéristique et pour le coup presque copié-collé: « Wasted Years ». Ce dernier fait partie des rares chansons pour lesquelles on pourrait se dire qu’ils ne se sont pas foulé; mais pour conclure une telle soirée, il fallait quand même que ça bouge un peu!

 

En conclusion peu d’affluence ce soir, les fans se disant probablement que rien ne vaut le Maiden original: bien mal leur en a pris, car en plus d’avoir l’occasion de découvrir des versions retravaillées des chansons de manière fort intelligente en évitant le bête copié-collé, ils ont également raté une excellente ambiance, et l’occasion de côtoyer quelques stars, même s’ils font partie d’autres groupe.

En tout cas, Ivo et moi sommes repartis ravis, avec chacun une setlist signée par Damian, Ruud et Mike, et en bonus pour moi un CD de Threshold également dédicacé par Damian!

 

Setlist de Maiden uniteD

 

 

Cool: à peu près tout…

Bof: franchement? Rien!

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