Epica & Powerwolf au Zénith (Paris), le 4 février 2017

A cause d’une série d’imprévus, et surtout des bouchons parisiens de ce gris après-midi de samedi, nous arrivons un peu ric-rac aux abords du Zénith.

 

Beyond The Black (19h – 19h25)

 

Heureusement la soirée n’a commencé que depuis 5 petites minutes. Nous découvrons alors un Zénith blindé ras-laggle, même s’il est en petite configuration, et même s’il ne s’agit que de la 1ère partie.

Concernant cette dernière, il s’agit d’un groupe de Metal à chanteuse (très mignonne!) pas très original, mais en parfaite adéquation avec la tête d’affiche. Les allemands sont d’ailleurs très bien accueillis et l’ambiance est déjà très bonne grâce à la foule déjà présente. Le son est d’une clarté absolue et nous passons un bon moment malgré l’impression d’écouter du Delain avec la voix de Sharon Den Adel.

 

Setlist de Beyond The Black

 

 

Powerwolf (19h45 – 21h05)

 

Après un entracte-contrepèteries avec nos voisins de fosse sur fond de Dio (qui rappelle Last In Line en ouverture de Saxon à notre souvenir), le gros de la soirée commence enfin: c’est en effet une double tête d’affiche qui nous est proposée sur cette tournée, et le petit groupe allemand plus si petit que ça fait son entrée solennelle sur fond de « Lupus Daemonis » sur bande. Et lorsque le rideau cachant la scène tombe, plus rien n’existe à l’extérieur du Zénith, la Messe du Metal a commencé! « Blessed And Possessed » est le 1er des nombreux classiques du groupe joué ce soir, et ce show frôle la perfection. Le son est d’une limpidité extrême (il fallait bien que je trouve une formule différente d’avant), la pyrotechnie est d’enfer, les musiciens sont en forme olympique avec une mention spéciale pour Attila Dorn qui envoute littéralement l’audience de sa puissante voix, et Matthew et Charles Greywolf courent d’un bout à l’autre de la scène entre 2 duels de guitare.

Powerwolf en lui-même n’est pas un groupe exempt de défaut: certes les chansons se ressemblent toutes, certes les mimiques en live sont toujours pareilles, mais dans leur catégorie ils restent les meilleurs. On pourra aussi reprocher l’absence de bassiste, ce qui oblige le groupe à utiliser des bandes et un métronome (Roel Van Helden passera le plus clair de son temps les yeux rivés sur la tablette accrochée à côté du Charley).

Mais peu importe, le public n’a que faire de ces détails, et j’ai vraiment l’impression de voir la tête d’affiche de la soirée. Le décor, non content d’être déjà magnifique, se permet de changer sans que l’on s’en aperçoive; sont-ce des toiles qui tombent entre les morceaux? des projections? Bon, on s’en fout non? Ivo et Vince, qui connaissent peu (voire pas!) le groupe apprennent les chansons sur le tas, entre 2 moqueries envers la bleusaille de concert qui n’arrive pas à taper dans les mains en rythme (running gag depuis Joe Satriani au Grand Rex).

Pour son premier laïus, Attila nous apprend qu’il parle très peu français, avant de se lancer dans un discours de 5 bonnes minutes dans la langue de Molière. Ce sera la seule fois de la soirée où il parlera notre langue, mais nous apprécions l’effort!

Difficile de discerner un morceau plus faible qu’un autre, c’est un véritable best-of auquel nous avons droit; bien sûr mes chouchous « Sanctified With Dynamite » et surtout « Werewolves Of Armenia » (avec la participation active de Falk Maria Schlegel délaissant pour l’occasion ses 2 claviers disposés de chaque côté de la batterie) sont interprétés de façon magistrale, comme tout le reste. Et ayant commencé par du Lupus, on finit aussi par du Lupus, avec « Lupus Dei ».

La suite s’annonce difficile, je suis déjà vanné alors qu’il reste le groupe principal à venir!

 

Setlist de Powerwolf

 

 

Epica (21h35 – 23h25)

 

Je dois bien avouer qu’après la claque prise précédemment (et la musique d’attente moins motivante que tout à l’heure), je me remets difficilement dans l’ambiance lorsque les néerlandais arrivent. Et pourtant, malgré le déluge de moyens mis en œuvre par Powerwolf, Epica a réussi à placer la barre encore plus haut! Les lumières, rendues magnifiques grâce à des projections sur pyramides en verre, sont appuyées par des jets de flammes qui montent parfois jusqu’au plafond et des feux d’artifices qui en mettent plein la vue dès le 1er titre.

C’est évidemment « Edge Of The Blade » qui ouvre le concert, précédé de « Eidola » sur bande pendant que les musiciens prennent place: le mode opératoire du groupe n’a pas changé depuis des années, c’est toujours le nouvel album qui est à l’honneur en début de show. Comme nouveauté, la batterie de Ariën van Weesenbeek est au centre de la scène, tandis que d’habitude elle partage le fond avec le clavier de Coen Janssen. Mais où est le clavier, me demanderez-vous? Eh bien il est à droite… mais aussi à gauche… puis à droite de nouveau… bref Coen s’éclate comme un fou avec son clavier monté sur roulettes qu’il balade toute la soirée, lorsqu’il ne porte pas en bandoulière son célèbre clavier en arc de cercle, avec lequel il descend même dans la fosse.

Houlà je vais trop vite: ça, ça se passe à la fin de la soirée! Entre temps, nous avons droit à une part plus qu’importante du dernier album: 9 titres sur les 12 que comporte The Holographic Principle. A ce compte, autant jouer l’album en entier, non? Du coup peu de place est laissée pour les anciens morceaux, alors le groupe ratisse large et se limite à 1 ou 2 titres par disque.

C’est un peu dommage, d’autant qu’à part « Edge Of The Blade » et le génial « Beyond The Matrix », les chansons de The Holographic Principle ne passent pas toutes si bien en live que sur album. Probablement aussi à cause du son, bien plus brouillon que pour les 2 groupes précédents, la faute en partie aux nombreuses orchestrations sur bande. Nous observons aussi que Simone Simons (chant) tripote plusieurs fois le boitier attaché à sa ceinture, ce qui est mauvais signe concernant son retour.

Les musiciens restent malgré tout très pros et ne laissent en rien transparaitre une quelconque difficulté. Au contraire, chacun s’amuse avec son voisin, Simone tendant son micro à Coen pour quelques growls, Mark Jansen (guitare) jouant quelques notes sur le clavier de Coen également entre 2 autres growls partagés avec Isaac Delahaye (guitare) bien plus rodé à cet exercice. Rob Van Der Loo assure un soutien rythmique sans faille en parfait duo avec Ariën. La participation du public est également demandée, avec la traditionnelle mer d’étoile simulée grâce aux flashes de nos téléphones portables.

Bref, les Pays-Bas ne se moquent pas de nous pour la dernière date de leur tournée! Et c’est « Consign To Oblivion » qui clôture le show après 1h50 de Metal Symphonique de haute qualité!

 

Setlist d’Epica

 

 

Inutile de le préciser, ce soir Powerwolf a volé la vedette aux « vétérans » d’Epica. Cela dit, l’impression d’avoir assisté à un moment exceptionnel était palpable à la sortie du Zénith. Rien que le fait que 2 groupes de Metal inconnus du Grand Public remplissent cette salle a suffit à transformer la soirée en évènement.

Même si nous ne sommes qu’au début de l’année, il sera difficile de faire mieux! Seul Helloween y parviendra peut-être grâce à la tournée Pumpkins United, la comparaison ne pouvant se faire avec Guns N’ Roses et Metallica au Stade de France… ils ne jouent pas dans la même cour!